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  • dimanche 15 juin 2025

    Journal de bord 16/06/2025 Transition, Créativité, Résilience.

    “Dans le tumulte du quotidien, le rêve d'un nouveau chez-soi révèle la beauté cachée des défis à surmonter.”

    Nous sommes retournées à notre quotidien parisien, un rythme familier qui nous enveloppe comme une seconde peau. Chloé s'est plongée dans ses créations, jonglant avec la gestion de son équipe comme une chef d'orchestre face à ses musiciens. Nous poursuivons la mise en carton de nos affaires, pour le déménagement qui arrive à grands pas. J'avoue ne pas encore savoir comment nous allons faire pour être dans les temps.

    En ce qui concerne mon travail, je prends le temps de récupérer après des nuits de garde à l'hôpital et ce planning chargé de Roland-Garros qui ne me laissait pas beaucoup de temps pour dormir. Légalement, je ne devrais pas faire autant de gardes de nuit, mais pour arranger le service, j'ai accepté. De plus, comme me l'a fait remarquer l'une des médecins, je remplis pleinement le rôle d'une interne plutôt que celui d'une élève de fin de 6ᵉ année. A ce stade de l'année, sachant que j'ai déjà réussi mon diplôme et qu'il ne me reste plus que cette unité de valeur pour l'obtention de mon diplôme final, elle considère la chose comme entendue. La différence restera donc le titre et le salaire. D'après ses dires, je ne vais rien faire de plus avec mon statut d'interne de 1re année ; elle m'assure que je suis déjà au point. La seule chose qui va évoluer au fil des années d'internat est la prise de responsabilités; pour le reste, rien ne change. De mon point de vue, il est plus confortable de donner son avis avec un pouce levé et d'avoir la confirmation d'un médecin diplômé. Alors que nous atteignons le milieu de ce mois de juin, l'échéance se précise pour moi : je croise les doigts, espérant ardemment obtenir ma dernière unité de valeur et enfin accéder à ce statut tant désiré d'interne.

    En attendant cette transformation, nous avons bien suivi le plan et pris le train pour Lausanne. A l'opposé de l’effervescence de Roland-Garros, où Chloé, avide de soutenir sa star, était nerveuse à l’idée de chaque match tandis que je demeurais tranquille, ici, les rôles se sont inversés. Je sentais le poids de l’angoisse grandir en moi, trouvant ce voyage en TGV interminable. Mon impatience grandissait, tel un ressort tendu, et je brûlais de déposer nos affaires à l’hôtel pour enfin découvrir notre futur appartement, symbole de nos rêves à bâtir.

    Nous sommes à 15 minutes à pied entre l'hotel Beau Rivage Palace et notre appartement. A notre arrivée dans ce nouveau quartier, une joyeuse excitation nous habite : nous découvrons avec ravissement que nous sommes à l'intersection du secteur piéton et d'une grande artère. La rue qui s'étend devant nous, animée par le va-et-vient des passants, est empreinte d'une douce convivialité, ponctuée de petits commerces qui lui confèrent un charme indéniable avec ses divers commerces.

    Je voulais que Chloé vous présente notre immeuble par le biais d’une photo. Chloé m'a grondée, me lançant avec fermeté : « Ça ne va pas la tête ! Nous n’allons pas prendre le risque de révéler notre adresse ! ». Elle a totalement raison, nous devons rester prudentes et préserver notre intimité. Son élan protecteur manifestait une lucidité face aux dangers du monde extérieur qui m’a agréablement surprise. Il est vrai que sur ce point j'étais un peu naïve, voire idiote. Je vais donc vous le décrire…

    Notre immeuble haussmannien, majestueux et élégant, se dresse devant nous, témoin d'une époque révolue où l'architecture se mêlait à l'art de vivre. La façade, ornée de détails sculptés, racontant des histoires oubliées. A l'intérieur, le hall d'entrée respire l'histoire, comme des souvenirs figés dans le temps.

    Les trois premiers étages de notre immeuble sont consacrés aux affaires d'une banque, un espace qui résonne des échanges mercantiles et des préoccupations matérielles. En revanche, notre appartement, perché au quatrième étage, nous offre le refuge d'une intimité précieuse, un sanctuaire loin de l'agitation du monde.

    Au-dessus de nous réside une seule propriétaire, une vieille dame au passé de pharmacienne, qui semble veiller sur l'immeuble avec une bienveillance discrète. Comme nous, elle occupe l’intégralité de son étage, se faisant l’écho des vies qui l’entourent. Nous avons eu le plaisir de croiser son regard dans le hall d'entrée, où, dans un élan de curiosité, elle nous a interrogés sur ce que nous cherchions, comme si chaque visiteur était une pièce du puzzle de son quotidien. C'est alors que Chloé et moi nous sommes présentées comme les nouvelles propriétaires de l'étage en dessous de chez elle.

    Je me suis empressée de lui présenter mes excuses pour les désagréments causés par les travaux, ce bruit et cette poussière qui, comme des intrus, ont dû s'immiscer dans son quotidien. Elle, charmante dame de soixante et onze ans, a su répondre à mes préoccupations par un sourire chaleureux. Elle se réjouit d'apprendre que l'une de ses voisines sera bientôt médecin, ajoutant avec un clin d'œil que cela est un petit plus précieux.

    Elle nous a également fait part de son désir de nous accueillir un jour dans son appartement, où elle se ferait un plaisir de montrer à Chloé certains bijoux de famille, témoins silencieux d'une histoire empreinte de souvenirs. Elle exprima également sa joie d'avoir une artiste dans la haute joaillerie française comme voisine, déclarant qu'elle ne pouvait rêver de meilleures voisines. Quant à nous, une fois installées, nous ne manquerons pas de répondre à son invitation, Ce qui va nous permettre de tisser des liens qui, nous l'espérons, deviendront agréables.

    Pour la première fois, j’insère la clé dans l’ascenseur, un accès réservé, tant pour notre étage que pour celui de notre voisine du dessus, qui utilise une clé différente – j’en ai fait l'expérience en essayant la mienne sur son étage (sourire amusé). Ce passage mécanique nous mène vers notre nouveau chez-nous. Jusqu'à la porte qui doit-être changée pour une porte blindée, désir de Mère, et lorsque Mère veut... Tout semblait parfait, et un enchantement partagé illuminait nos visages, témoins de notre espoir et de notre impatience.

    Ah, mais voilà que la catastrophe se dévoile dans toute sa splendeur ! Pas besoin de ce rendre à Genève et se mettre sous le jet d'eau pour prendre une douche froide.

    L’appartement dans son intégralité, comme le saisit si bien Chloé dans ses photographies, ressemble à un véritable champ de ruines. Ici, rien ne se tient debout, même pas une goutte d’eau pour m’apporter un peu de réconfort ! Même l'électricité est abscente. Heureusement, l'appartement est assez clair pour que nous puissions admirer ce désastre dans toute sa gloire.

    C'est une catastrophe, la cata complète, et l'on se croirait plongé dans un film d'horreur, mais sans le suspense qui pourrait au moins nous tenir en haleine ! Les détritus et les émondisses s’amoncellent, tels une décharge publique, et l'accès à certaines pièces se révèle aussi difficile que de pénétrer dans des zones interdites de notre avenir. Ce qui est accessible, hélas, est dans un état si déplorable que je peine à me projeter dans cet espace devenu étranger. L'angoisse m'étreint alors, comme une étreinte glaciale, me torturant de questions sur le temps que nécessiteront ces travaux pour redonner à cet endroit son essence vitale. Le poids de cette incertitude s'accumule sur mon esprit, transformant l'espoir initial en une préoccupation lancinante, un véritable fardeau dont je me serais bien passé.

    J'ai alors pris la décision d'appeler Arnaud, notre architecte, maître d'œuvre de ce projet. Je cherchais à comprendre l'origine de ce retard troublant dans l’avancement des travaux de l'appartement. Pourquoi, après tant de semaines, les transformations semblaient-elles si peu progresser ? Arnaud, dans sa voix posée, s'efforça de me rassurer, affirmant que tout était à-peu- près dans les délais impartis, même s'il se peut qu il y ai un petit décalage. Il m'expliqua que l'abattage et la démolition exigeaient une durée bien plus étendue que celle nécessaire à la reconstruction. Il ne se gêna pas pour me rapeler qu'il m'avait déconseillé de venir sur le chantier, conscient qu'à la vue de l’ampleur des travaux, il me serait difficile de me projeter dans notre futur appartement, ne pouvant que constater ce présent chaotique. Pourtant, d'après lui, tout va bien et nous devrions avoir notre chez-nous fin août, comme convenu.

    Le garage, avec sa mezzanine, nécessite une attention particulière. Un bon coup de nettoyage s'impose, ainsi qu'une couche de peinture rafraîchissante et quelques réparations éparpillées ici et là. Cependant, dans l'ensemble, il est en état convenable et nous offrira l'espace nécessaire pour déposer nos modestes affaires lors de notre déménagement prévu pour le samedi 28 juin 2025. C'est précisément pour cette raison que j'ai tenu à venir sur place cette semaine. Il est essentiel pour moi de rassembler tous les éléments pour prendre des décisions éclairées lorsque nous serons ici avec nos cartons et toutes nos petites affaires.

    Au cours de ce week-end, nous avons cherché refuge dans les plaisirs simples, tentant en vain d’éclipser ces images troublantes qui hantaient notre esprit. Ensemble, nous avons arpenté les rives du lac, nous adonnant à nos runnings matinaux. Ce fut un moment de douceur, bien que notre allure se soit davantage apparentée à une flânerie qu’à une véritable course. Je dois avouer que l’idée de partager ce moment avec autrui me déplaît généralement, car il se mue alors en un duel où l’intensité de l’effort se heurte à mon désir de liberté, cette quête d’un espace mental où je peux ordonner mes pensées en toute solitude.

    A midi, nous nous sommes laissées tenter par du street-food, ce plaisir éphémère qui réjouit le palais, et le soir venu, nous avons trouvé un petit restaurant qui exhalait les senteurs d’une cuisine authentique, nourrissant davantage nos corps que nos esprits. C’est dans ce cadre familier que nous avons échangé sur nos aspirations futures, partageant nos rêves tout en savourant la chaleur de l’instant.

    Il est révélateur de constater qu’au sein de ce monde où tant de personnes se complaisent à rêver leur vie, Chloé, quant à elle, semble être prisonnière d'une réalité qui l’empêche de se projeter. En mon absence, elle se retrouve dans l’incapacité de dessiner des horizons lointains. Sa difficulté à envisager des objectifs à long terme découle de sa manière unique d’appréhender la vie, sa navigation à travers les méandres du changement étant marquée par son handicap si particulier. Cependant, ne nous y trompons pas : malgré ces entraves, Chloé possède une acuité d’esprit remarquable, une créativité débordante et excelle dans les domaines qui l’animent. Elle incarne ainsi ce paradoxe poignant d’une intelligence vive, piégée dans une structure qui limite sa capacité à embrasser pleinement l’avenir.

    Une semaine se profile, celle de la fin des cartons, et elle nous attend, bien que nous ayons déjà accompli un chemin considérable. De leur côté, mes parents ont également fait des progrès notables. Nous nous apprêtons à vivre une semaine de camping dans l’appartement, une expérience à la fois troublante et révélatrice. Quitter cet espace qui a marqué la première partie de ma vie, de notre vie, n’est pas chose aisée ; les souvenirs affluent, les rires, les moments de joies partagés avec Zabeth et les instants de complicité avec Chloé, lorsque nous n’étions que deux chipies insouciantes. Pourtant, il nous faut célébrer cette transition, car elle témoigne de l’émergence d’une vie d’adulte qui s’ouvre devant nous. Cette nouvelle étape va être parsemée de défis, de joies à découvrir et d’accomplissements à réaliser.

    A vous tous, je vous souhaite une excellente semaine.

    A Bientôt,
    Chlo & Til 

    dimanche 8 juin 2025

    Journal de bord 09/06/2025 Tennis, Emotions, Pique-nique.

    “Le bonheur se savoure mieux en bonne compagnie, même sous la pluie.”

    Nous avions pris soin de réserver une  loge pour ce quart de finale, entre Iga et la joueuse ukrainienne Elina Svitolina. Une anticipation nourrie par l’idée d’un déjeuner paisible dans l’appartement de mes parents, une parenthèse avant l’effervescence du match. Pourtant, l’enthousiasme de Chloé s’est invité à nos plans, bouleversant cette tranquillité prévisible. Séduite par la magie de notre dernier pique-nique, elle a exprimé le désir que Maria recrée à l’identique ce festin en plein air, un appel à la joie, au partage et à porter chance à Iga. Pour faire plaisir à ma Chlo, j'ai accepté de mettre une casquette pour augmenter les chances à Iga. Entre nous, ne cherchez pas à comprendre, seule Chloé a cette connaissance…

    Maria, disposant de tous les ingrédients nécessaires, s’est immédiatement attelée à la tâche, déterminée à nous offrir ces délices dans les délais impartis. Ainsi, nous sommes arrivées dès 11h30, impatientes et enthousiastes à l'idée du spectacle qui nous attendait, le match étant prévu pour 12h30. Par bonheur, la loge, laissée vacante au précédent match, nous offrait un refuge où nous pouvions nous installer et nous préparer à ce moment éphémère.

    Dans cet espace, nous avons pu savourer le déjeuner, en parfaite harmonie avec les désirs de ma chérie. Le vent soufflait avec force, mais rien ne pouvait altérer notre bonheur de déguster ce repas exquis concocté par Maria. Nous étions placées à côté du clan polonais, et dès qu’ils ont su que nous étions présentes pour soutenir Iga, des liens d’amitié se sont noués au gré des échanges.

    Comme à chaque fois, le match fut retardé, et ce n’est qu’aux alentours de 13h30 qu’elles faisaient leur entrée sur le court pour un léger échauffement. La foule était encore clairsemée pour ce quart de finale, et ce n’est qu’à partir du deuxième set que les spectateurs commencèrent à affluer. Iga entama le match avec un premier set sans effort, s’imposant 6-1, suivi d’un deuxième set plus disputé, remporté 7-5, agrémenté de trois aces dans le dernier jeu. Quelle excitation !

    Nous serons là pour la soutenir lors de sa demi-finale, consciente de la difficulté à venir, car elle affrontera la numéro un mondiale. Un défi, mais aussi une promesse de passion et de courage.

    Jeudi 5 juin

    Malgré la pluie, nous étions enfin prêtes à plonger dans l'intensité de cette demi-finale face à la biélorusse A. Sabalenka. L’atmosphère était empreinte d’une exaltation palpable, nourrie par la présence de nos amis polonais, unis dans l’attente de ce moment décisif. Nous avions choisi de renouveler cette tradition du pique-nique, une sorte de talisman destiné à apporter chance à Iga dans ce duel olympien. Sauf que, voilà, le match est à quinze heures, nous n'avons donc pas pu déjeuner dans la loge.

    Alors, pour ne pas réduire l'expérience à une simple évaluation, il convient de dire que le coin pique-nique de Roland-Garros en cas de pluie avec ses grandes tables et ses grands bancs se révèle relativement bien agencé. Ainsi, nous nous sommes retrouvées réunies autour d'une table, dans une atmosphère plutôt conviviale. Quelques amis polonais nous ont honorés de leur présence, nous offrant l'opportunité d'échanger quelques mots. A notre grande surprise, une lectrice et deux lecteurs de notre blog nous ont également trouvé et gentiment abordé, désireux de capturer cet instant par le biais de selfies. Il m'a alors fallu leur rappeler, avec une pointe d'humour, que ni Chloé ni moi n'étions des joueuses de tennis. La bonne humeur offre toujours une part de beauté à ces rencontres.

    Pour cette occasion, Maria avait décidé de varier les plaisirs culinaires, nous offrant un festin de saveurs. Je vous donne le menu de ce pique-nique :

    En entrée, se présentant comme des grandes tartines d'aubergine, confites et fondantes, délicatement surmontées de foie gras, une invitation au plaisir.

    Pour le plat principal, ma chérie, éternelle amoureuse de la truffe, Maria nous a concocté un tartare de veau, parsemé de câpres et de cébettes, d’échalotes hachées, unissant l'huile d'olive et le jus de citron dans une danse de saveurs. Et là, comme un doux secret, des lamelles de truffe viennent s’ajouter, révélant une complexité qui élève le simple au sublime.

    Enfin, pour clore ce festin, une panna cotta au limoncello se dévoile, parée de noisettes croquantes, de fruits rouges éclatants et de graines de sarrasin, un dessert dont la texture onctueuse semble suspendre le temps. Chaque bouchée, un enchantement, un désir de prolonger l’instant, de garder ces saveurs en bouche, tant elles s'entrelacent dans un ballet délicieux. Et puis, dans un souffle, on se demande comment notre corps peut accueillir tant de délices, et la réponse s’efface dans le plaisir. Et avec le vin, il est vrai, un léger brouillard s'installe, éclipsant le pourquoi de notre présence ici, comme si chaque gorgée nous éloignait un peu plus du quotidien.

    Après ce moment suspendu, nous étions là, prêtes à vibrer au rythme des échanges sur le court. Chloé, pleine d’entrain, était impatiente de plonger dans les palpitations du match, tandis que moi, flottant sur mon petit nuage grâce aux effluves d’alcool, je contemplais ma chérie avec des sourires tendres et amoureux.

    Dans un élan de désillusion, je ne peux m'empêcher de ressentir une aversion profonde envers cette joueuse biélorusse. Elle incarne tout ce que je méprise dans ce sport. Des cris, qui résonnent sur le court tel un écho sauvage, ainsi que sa manière de frapper la balle avec une force brutale, un côté animal qui me laisse à chaque fois perplexe. Notre championne, victime de cette tempête, s'est inclinée avec un score amer de 7-6, 6-4, 6-0. Chloé, le cœur lourd, exprimait une préférence pour notre absence à la finale, un choix empreint de tristesse et de désillusion. 

    Il n’y avait dans cette situation que peu d’espoir, jusqu'à ce que je parvienne à revendre nos places sur une plateforme sécurisée, tirant une plus-value non négligeable de ce désenchantement. Une satisfaction fugace m’envahit, un léger réconfort face à la mélancolie du moment.

    Samedi, comme nous ne nous sommes pas rendues à Roland-Garros, nous avons fait du sport running le matin, l'après-midi Chloé est allée à la salle de boxe et moi à la piscine.

    Le dimanche, nous avons partagé un repas chez mes beaux-parents, une parenthèse familière ma chérie restant encore un peu morose de la défaite de sa championne, mais la soirée s'est bien terminée avec une partie de scrabble. 

    La perspective de descendre à Lausanne la semaine prochaine suscite en moi un frisson d'anticipation. Nous allons enfin pouvoir admirer de nos yeux notre futur appartement, témoin des travaux menés au fil du temps, et découvrir, à travers cette expérience, le sens de notre engagement dans cet espace. C'est une quête de lumière et de renouveau, malgré l'ombre passagère du moral de mon cœur.

    A vous tous, je vous souhaite une excellente semaine.

    A Bientôt,
    Chlo & Til 

    dimanche 1 juin 2025

    Journal de bord 02/06/2025 Gratitude, Roland Garros,

    “A Roland Garros comme dans la vie, la passion ne trouve de sens que dans les défis surmontés.”

    Moi (lol) / Juste entre nous 2

    Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à toutes les filles de notre club, véritables piliers de notre engagement collectif. Un merci tout particulier à Romain pour ces fleurs, symboles délicats d’attention et de bienveillance. A Arnaud, Patrick, Léa, Sophana et à chacun d’entre vous, pour vos messages de félicitations et d’encouragements résonnent comme de puissants échos de solidarité. Ces mots et gestes forment des bases solides sur notre chemin commun vers un avenir prometteur.

    Le temps passe, mais certaines choses demeurent immuables, comme cette photo où Chloé est derrière l’objectif et moi devant. Parfois, je fais la sotte devant l’appareil, comme ici, devant le mur de Roland Garros.

    Quelques nouvelles de notre actualité.

    Chloé continue à diriger avec assurance le service création, s’investissant dans de nombreux projets en cours. Elle se trouve dans une position enviable, car avec les jours fériés, les ponts et les week-ends, elle a pris très peu de jours de congé pour profiter pleinement de sa passion pour Roland Garros. Sans conteste, c’est Iga Swiatek qui suscite en elle une admiration particulière, un modèle de détermination et de talent. Dans cet entrelacement de responsabilités professionnelles et de passions personnelles, Chloé trace sa propre voie. Espérons que je ne sois pas trop loin...

    Bien que, de manière officielle, je sois censée avoir acquis tout le savoir que les livres peuvent offrir, je me retrouve quotidiennement, à mon retour de l’hôpital, à mesurer l’étendue de mes lacunes. Chaque jour constitue pour moi une occasion d’apprendre, de revisiter et d’assimiler les cas qui se présentent à moi durant mon service. Dans ce parcours, il m’arrive d’éprouver de belles révélations, lorsque je réalise qu’un certain symptôme ou une maladie résonne avec des souvenirs enfouis. Cependant, la réalité me rattrape souvent, me contraignant à m’investir dans un travail acharné pour combler ces manques. Je sais, avec une conviction presque douloureuse, qu'il est de ma responsabilité de ne laisser à aucun moment mon incompétence nuire à autrui. Cette prise de conscience, loin d'être une simple contrainte, nourrit ma détermination et forge mon engagement, car c’est par cette quête incessante de savoir que je peux prétendre à l'exercice de ma vocation.

    Nos aventures à Roland Garros 2025

    Je ne vous l'ai peut-être pas encore dit, mais j'ai décidé d'offrir à Chloé, à l'occasion de son anniversaire, l'intégralité des matchs d'Iga. Ce choix m'est apparu évident alors que nous sommes encore parisiennes, car après notre déménagement, les choses risquent de devenir plus compliquées. Je m'interroge sur notre capacité à consacrer autant de temps à nos loisirs, car la vie a souvent tendance à nous éloigner de nos véritables désirs.

    La quête des places pour la demi-finale et la finale (oui nous sommes optimistes) a été semée d'embûches. Malgré cela, avec détermination, un budget conséquent et un carnet d'adresses hérité de mes parents, j'ai réussi à atteindre mon objectif. Au fond, c'est bien cela l'essentiel : s'accrocher à nos passions et les partager avec ceux que nous aimons.

    Nous avons donc assisté au deuxième tour le mercredi 28. Le match, face à la Britannique Emma Raducanu, n'a pas été particulièrement captivant, mais il a ravi Chloé puisque sa championne a gagné. La rencontre s'est soldée par un score sans appel : 6-1, 6-2, nous laissant un goût d'inachevé, comme si l’essence du jeu avait fait défaut.

    La véritable problématique a été le décalage de l’horaire initialement prévu. Alors que le match devait se dérouler en fin de matinée, il a finalement commencé à 14h30. Cette imprévue nous a contraintes à adapter nos plans, et nous avons choisi de déjeuner sur place avant le match. Je vous laisse découvrir notre mésaventure un peu plus bas.

    Il y a des jours où je me présente devant vous avec une attitude d'enfant gâtée, mais ne vous y trompez pas : derrière cette apparence se cache une insatisfaction profonde, un malaise nourri par mes observations. J'éprouve de vifs reproches envers Roland Garros, critiques qui, loin d'être capricieuses, sont le fruit d'une réflexion aiguë sur la condition féminine et les inégalités persistantes dans notre société.

    D'abord, il est crucial de souligner le manque de considération pour les besoins physiologiques des femmes. Mieux vaut ne pas avoir de besoin pressant, car il faut attendre une bonne demi-heure pour accéder aux toilettes. Pour les hommes, cette question ne se pose guère, alors que le nombre de commodités réservées aux femmes est largement insuffisant. Il ne me semble pas démesuré de demander un accès raisonnable à ces installations. Cette situation témoigne d'une ignorance des réalités corporelles que nous vivons, comme si la souffrance devait rester silencieuse.

    Ensuite, lors de notre première visite, j'avais réservé des places précises à un certain coût, espérant garantir une expérience unique à ma chérie. Or, pour les matchs du premier tour, le placement est libre, et j'ai déploré de constater que de nombreux sièges restaient inoccupés. A l'exception de la tribune VIP, les places du grand public semblent n'avoir que peu de valeur. Débourser une somme considérable pour un accès qui, au final, ne se distingue guère de celui d'un public moins chanceux n'a donc pas d'intérêt.

    Enfin, parlons de la restauration. Je suis déçue par l'absence d'établissements dignes de ce nom sur le site. Je ne parle même pas de chefs étoilés, mais de restaurants capables de proposer une cuisine honorable. Le manque d'attention portée à la qualité gastronomique qui devrait accompagner un tel événement sportif est révélateur de la négligence envers le bien-être des spectateurs.

    Nous avons dû nous résoudre à consommer du "street food", sans originalité ni réelle qualité, le tout accompagné d'un service déplorable. L'homme derrière le comptoir nous parlait comme si nous n'étions que du bétail, vêtu d'une tenue négligée, à peine propre, au cheveux gras. Après une attente interminable de trente minutes, il a enfin pris notre commande.

    Nous avons opté pour des hamburgers "maison", une promesse qui s'est avérée illusoire ; un surgelé aurait été préférable. L'homme, indifférent à notre impatience, nous a demandé comment nous souhaitions nos viandes. Quinze longues minutes plus tard, il nous a servi nos plats : Chloé avait demandé un hamburger saignant avec de la moutarde, et elle s'est retrouvée avec un steak trop cuit et une sauce samouraï. Quant à moi, ayant spécifiquement demandé ma viande à point avec de la sauce barbecue, j'ai découvert un hamburger brûlé, qui aurait nécessité un coup extincteur pour éteindre le désastre. Ma sauce barbecue s'était transformée en une sauce au curry déconcertante.

    Lorsque j'ai signalé d'un ton courtois que ma commande était complètement erronée, il m'a répondu d'un ton désinvolte : « C'est bien de changer, de découvrir autre chose, de toute façon, c'est ça ou rien. » J'ai donc remercié ce malotru, sans accepter la commande, et nous sommes parties faire la queue à un autre "food truck".

    Il m'apparaît alors que je fais face à un travail exercé par des individus manifestement dépourvus de déontologie. Leur approche, bâclée et désinvolte, m'épuise émotionnellement. C'est épuisant de constater que l'engagement et le soin, valeurs essentielles dans toute entreprise, semblent avoir été balayés, et cette désillusion me ronge bien au-delà des simples apparences.

    Alors, je me pose cette question troublante : pourquoi ne ferais-je pas de même dans mon propre travail ? Pardon, Monsieur ? C'est le bras gauche que nous devions vous amputer, mais pas la jambe droite ? Mais Monsieur, n'est-il pas positif de sortir de son petit confort ? Grâce à moi, vous allez découvrir d'autres sensations. Et pour le ressemelage de vos souliers, comme vous n'aurez plus qu'une chaussure, on ne vous facturera que la moitié du prix. Alors, n'est-ce pas une bonne affaire ? Allez, on dit merci à qui ?

    Ainsi, je m'interroge sur cette dérision qui se glisse entre le service attendu et celui qui nous est offert, reflet d'un monde où l'indifférence et la négligence ont pris le pas sur l'empathie et le respect. Dans cette danse troublante, je ressens une profonde colère face à un système qui échoue à honorer la dignité de ceux qu'il est censé servir.

    Pour clore ce tableau, les prix affichés à Roland Garros suffisent à complexer tous les Auvergnats qui, montés à Paris nous vendre leur jambon-beurre à 25 euros.

    Lorsque nous sommes revenues ce vendredi 30 pour le troisième tour, nous avons demandé à Maria de préparer un repas à emporter. A l’annonce que cette occasion marquait l’anniversaire de ma bien-aimée, Maria, dans un élan de générosité, nous a offert un panier royal : un carpaccio de Saint-Jacques rehaussé de truffe noire pour commencer, suivi d'un poulet tandoori en gelée (Un régal). Pour le fromage, un Caciocavallo Podolico, délicat et raffiné, et en apothéose, des muffins aux pépites de chocolat imbibés de Bailey’s. Nous avons accompagné le tout d'un Albert Grivault - Meursault 1er Cru Perrières 2020 ; ce n'était pas un Coche Dury, mais il se laissait apprécier sans réserve. A noter que les thermos ont su maintenir des températures idéales malgré la chaleur ambiante, préservant toute la saveur de cette délicieuse expérience. Je ne saurais décrire l'ivresse que nous avons ressentie, maîtres du monde, lorsque le décalage horaire du match ne devint qu’un détail trivial dans l’éclat de cette célébration. Iga a rencontré la Roumaine Jaqueline Cristian. Le score de 6-2, 7-5 est relativement sévère, car la Roumaine a montré des fulgurances qui ont à plusieurs reprises fait douter notre championne.

    Pour ce huitième de finale, nous avons eu la chance de nous installer dans une loge, une opportunité que nous aurons également pour les matchs à venir. Même si les sandwiches sont offerts dans la loge, nous avons choisi de déguster tranquillement un déjeuner à l'appartement de mes parents avant d'arriver un petit quart d’heure avant le début des hostilités pour le match d'Iga contre Elena Rybakina. Jusqu'alors, Iga avait souvent commis des fautes inhabituelles chez elle, mais ce jour-là, son entrée en jeu fut tout simplement catastrophique. Une peur sourde s'est installée en nous, et il était évident qu'elle-même était en proie à une profonde inquiétude. Pourtant, notre championne, faisant preuve d'un remarquable courage, réussit à renverser la situation, s'imposant finalement avec un score de 1-6, 6-3, 7-5. Elle se qualifie ainsi pour les quarts de finale, qui, sans nul doute, se déroulent au moment même où vous parcourez ces lignes si vous lisez cet article mardi.

    En attendant la suite de nos aventures, à vous tous, je vous souhaite une excellente semaine.

    A Bientôt,
    Chlo & Til 

    mardi 27 mai 2025

    Journal de bord 27/05/2025 Désir, parcours, transformation.

    “Le temps façonne l'avenir, mais le désir sculpte le présent.”

    Moi (lol) / Juste entre nous 2

    Je ressens en moi le désir brûlant de plonger plus tôt dans l’univers de notre blog, afin de partager avec vous nos éclats de joies. Pourtant, le temps, tel un tyran insaisissable, m’a fait défaut. 

    Chloé, récemment couronnée des honneurs académiques, se trouve désormais submergée sous un océan de travail, et elle s’en réjouit. Elle me confie que son stage en management lui offre une richesse d’expérience, lui permettant d'orienter son équipe avec davantage de compétence, bien que la perfection, hélas, demeure un horizon lointain.

    Quant à moi, mon propre chemin s’est également tracé de manière satisfaisante, mais une frustration sourde s’insinue en moi vis-à-vis de cet examen. Une année entière de révisions acharnées, de sacrifices incommensurables, pour un examen d'une telle banalité, voilà qui me laisse perplexe et en colère. Cela frôle l'indécence. Jamais je ne me suis sentie en danger, aucune montée d’adrénaline ne m'a visitée, et à aucun moment, je n’ai eu à puiser dans les recoins les plus sombres de ma mémoire. Je suis convaincue que j’aurais pu triompher de cette épreuve dès ma quatrième année de médecine. Il m’est difficile de comprendre comment 20 % de mes camarades échouent à un tel examen. Bien que Zabeth ait raison de dire que l’examen n’est qu’une étape, que cette grande révision est destinée à me préparer à l’efficacité dans mon futur rôle de médecin généraliste, et plus particulièrement de pédiatre, il est impensable de me convaincre qu'ils ne se sont pas moqué du monde. A la fin de mon oral, les jurés m’ont annoncé que j’avais brillamment réussi mon ECOS-ECN. Je peux donc enfin envisager l’internat, une fois ma dernière UV obtenue, prévue pour la fin de juin. Je compte postuler pour un poste d’interne pour le mois de juillet, profitant du fait que Chloé est en pleine activité. Ce sera une occasion précieuse d'accumuler de l'expérience dans ce nouveau rôle, un atout pour ma carrière à Lausanne. Je recevrai mon classement final de mon externat début septembre, mais cela m’importe peu, car je n’ai pas l’intention de rester en France. De surcroît, avec la réforme en cours, ce classement perd de son poids, permettant à quiconque de postuler où bon lui semble. J’aspire à me hisser parmi les dix premiers, mais je dois bien avouer que c'est surtout mon orgueil qui me pousse (je suis consciente que ce n'est pas la qualité la plus enviable).

    De nombreux amis médecins, dans leur bienveillance, se sont mis à me prodiguer une multitude de conseils concernant la rédaction de ma thèse, partageant avec moi leurs expériences teintées de regrets, évoquant le temps perdu dans des démarches parfois vaines. Plutôt que de m'en remettre à une approche empirique, j'ai décidé de prendre le parti d'un apprentissage structuré en suivant quatre cours dispensés par une maîtresse de conférences. Mon but : démystifier cet exercice redouté en intégrant les exigences du système académique, tout en m'appropriant les règles, explicites et implicites, qui le régissent. J'aperçois déjà certains d'entre vous, réfractaires à cette démarche, qui s'exclament avec une certaine désinvolture : « Nul besoin d'aide, personnellement, j'ai réussi seule et cela m'a parfaitement réussi. » Mais je ne me considère pas comme le pingouin glissant le plus loin ; je dois composer avec les atouts qui sont les miens.

    Pour Chloé, la peinture ne l'attire guère en ce moment ; elle commence à ranger son matériel en prévision d’un déménagement imminent. Nous voilà replongées dans sa phase photographique. Je ressens alors une pointe de frustration, me retrouvant souvent dans le rôle de potiche ou de plante verte.

    Chloé s'est engagée dans une quête de renaissance pour notre blog, réinventant le format des images et veillant à leur protection. Cette initiative, loin d'être anodine, implique que je me retrouve à devoir investir mon propre temps libre dans la réécriture des pages fixes, dès que l'opportunité se présentera à moi. Il est manifeste que des transformations se dessinent, tant au niveau de la typographie, qui se révèle désormais plus lisible, qu'en ce qui concerne le contenu et la mise à jour des données. Car, finalement, nous ne sommes plus ces deux adolescentes errant dans le XVIᵉ arrondissement de Paris, mais une directrice artistique dans le domaine de la bijouterie de luxe et une doctorante en médecine, prêtes à embrasser nos nouvelles identités avec toute la complexité que cela implique. Bientôt, nous nous établirons à Lausanne, un nouveau chapitre qui promet d’enrichir notre parcours : un nouveau pays, une nouvelle ville, un nouveau logement, de nouvelles fonctions, et tant d'opportunités à explorer.

    Pour célébrer l’obtention de son diplôme en management, j’ai eu la chance de dénicher deux places pour le premier match d'Iga Swiatek à Roland-Garros (ma chère est une fervente admiratrice de cette championne). Cela n’a pas été une mince affaire, car la star jouait à midi, alors que j’étais de garde la nuit précédente. Mais que ne ferais-je pas pour ma bien-aimée ?

    Iga Swiatek affrontait la joueuse slovaque Rebecca Šramková. Notre championne a su s’imposer 6-3, 6-3. Cependant, ce score ne reflète guère la difficulté du match, car Iga, à l’inverse de ses habitudes, a commis de nombreuses fautes directes, tandis que la slovaque a, à plusieurs reprises, illuminé le court de ses fulgurances, faisant vaciller notre championne. Je viens de dénicher des places pour le prochain match d'Iga demain à 11 heures. Là encore, je ne serai guère en forme, étant de garde ce soir.

    Pour célébrer ma réussite à mon ECOS-ECN, j’ai cédé à une impulsion : une montre suisse vintage en or rose, celle que vous voyez sur la photo (grâce à Chlo, me précise-t-elle). Je tairai le prix et la marque, mais pour les curieux, sachez que les initiales sont V.C. Je ne suis pas toujours d’une grande rationalité en matière d’accessoires—qu’il s’agisse de lunettes de soleil, de sacs à main, de montres ou de chaussures—mais finalement, il me faut bien quelques défauts pour éviter que vous ne pensiez que je suis parfaite.

    Nous continuons nos efforts, et, sans l’ombre d’un doute, nos kilos s’éclipsent progressivement. Chloé, dans sa quête d’harmonie, aspire à retrouver son poids de forme avant notre migration vers Lausanne. Pour ma part, il ne me reste plus qu’un kilo à perdre ; un défi qui semble à ma portée, malgré les écarts prévus pour ce week-end. Samedi soir, nous serons réunies au club des filles, autour d’un repas qui s’annonce savoureux, et dimanche, nous nous rendrons chez mes beaux-parents, en compagnie de mes parents, pour célébrer ensemble la réussite de nos examens respectifs. Ainsi, entre ces réjouissances, l’effort et la discipline se heurtent à la joie des plaisirs
    partagés, marquant cette période de transition de nuances délicates.

    A vous tous, je vous souhaite une excellente semaine.

    A Bientôt,
    Chlo & Til 

    lundi 5 mai 2025

    Journal de bord 06/05/2025 Réalisation de ses rêves, introspection.

    “Les rêves, semences de notre être, nourrissent notre voyage vers l’authenticité. ”

    Moi (lol) / Juste entre nous 2

    Quelques petits mots de notre actualité.

    Dans l'écrin de notre existence actuelle, un souffle de bonheur s’est glissé, tel un rayon de soleil se frayant un chemin à travers le brouillard. Chloé, resplendissante, retrouve avec une joie palpable son univers à la bijouterie ; tel un enfant, elle était impatiente de retrouver son poste et ses collègues. Dans un élan presque instinctif, je me suis surprise à chercher son cartable, désireuse de l’aider à gravir les échelons de sa quotidienneté (humour !). Au-delà de l'humour, c'est une véritable satisfaction qui m'envahit de la voir éclore ainsi. Elle ne cesse d'affirmer sa passion pour le sport, jonglant entre ses sessions de running, le saut à la corde à sauter et les coups de poing de ses entraînements de boxe. Un vrai Valbuena en gestation.

    Chloé tient à exprimer ses excuses les plus sincères, mais le temps lui a manqué pour concevoir une illustration de qualité pour cet article.

    Quant à moi, je me trouve dans le mois décisif, ce moment charnière qui hante mes pensées. Mes révisions s'organisent, méthodiques et appliquées, mais le stress, ce compagnon indésirable, commence à faire son nid dans ma conscience. Je ressens une sorte de gêne à solliciter l’aide des âmes bienveillantes qui m’entourent. Zabeth, Irène et même mes parents se montrent attentifs à mes besoins. Mon père, dans un élan de soutien, m’annonce un petit virement, comme si l’argent pouvait soudainement devenir la clé de mon succès. Pourtant, il me faut garder la tête froide ; ne dramatise-t-on pas souvent ces enjeux ? Relativisons : je ne me prépare qu'à un examen de fin d'internat. Nombreux sont mes confrères et consœurs à parler de l’examen d’entrée à l’internat, mais pour ma part, je préfère célébrer les connaissances acquises avant d’échafauder des projets d’avenir.

    Environ 6 000 étudiants se prêteront à l’épreuve des Épreuves Classantes Nationales (ECN), parmi lesquels 4 700 seront couronnés de succès, ce qui représente un taux de réussite de 80 %. En somme, il ne s’agit pas d’un prix Nobel, mais que d’un passage vers un horizon que je m'efforce de construire, étape par étape.

    Si je devais vous évoquer ma pratique sportive, il me semble essentiel de préciser que, si mes deux paires de runnings demeurent mes fidèles compagnes de chaque jour, j’ai récemment intégré des cours de natation à mon emploi du temps. Plongée dans cette nouvelle routine, nous avons exploré les méandres de l’eau, maniant des flotteurs comme des objets afin de mieux faire travailler localement les muscles. Le bilan ? Des douleurs omniprésentes. Je suis courbaturée de la tête aux pieds, comme si chaque muscle de mon corps s'insurgeait contre cette nouvelle exigence.

    Pourtant, au-delà de cette souffrance, je découvre un véritable puits de jouvence. L’eau, avec sa force apaisante, me permet de me déconnecter totalement, d’échapper aux préoccupations du quotidien. Dans cette immersion, je recharge mes batteries, renouant ainsi avec une vitalité insoupçonnée. C’est dans ce ballet aquatique que je trouve une forme de liberté, une évasion salvatrice qui nourrira mes aspirations.

    Amandine, l'une de mes fidèles lectrices, me questionne : pourquoi ces vies rêvées, ces idéaux souvent inaccessibles semblent-ils se dérober à nous, même lorsque nous nous efforçons de les saisir ?

    Nos rêves, ces fragments de notre être, germent des profondeurs de notre existence intérieure. Ils émergent d'une étincelle, d'une graine délicate semée dans le terreau fertile de notre enfance. Je désire ici faire écho à cette réflexion en partageant mon expérience et celle de Chloé. Pour ma part, c'est l'acte simple, mais chargé de symbolisme, de réparer un bras de poupée ; enfin, c'est surtout cette injustice que certaines personnes ne puissent pas soigner une poupée qui a éveillé en moi le désir de devenir pédiatre. Ce rêve, loin d'être un caprice, a nourri mon imagination et fait vibrer mon esprit à travers mes jeunes années, me poussant inexorablement vers l'horizon de mon avenir.

    Cette aspiration, je la considère comme un fil rouge, une boussole qui guide mes pas hésitants. Elle m’a incité à élaborer des projets tout au long de ma vie, qu'ils soient immédiats, à moyen terme ou façonnés pour l'avenir. J'ai dû établir des paliers, chaque étape se montant en un escalier menant à mon idéal. En préservant la flamme de mon rêve, j’ai accordé à ma vie future une sérénité que tant d’êtres semblent désirer en vain. Cette quête, cependant, est pavée d'embûches, où nos pensées sombres et notre découragement surgissent tels des spectres menaçants. Les rêves agissent alors comme des leviers puissants, permettant de se distancier de nos entraves psychologiques. Ils dynamisent nos ressources intérieures, nous aidant à affirmer nos capacités et à croire en nous-mêmes.

    Etre accompagnée dans cette quête est essentiel pour construire un projet solide. Zabeth et Irène ont su m'aider à identifier des étapes claires vers la réalisation de mon objectif. Cela a renforcé ma confiance en moi, comblé mes manques et m’a permis d’avancer avec assurance. Ainsi, chaque bilan que nous faisions avec Zabeth me révélait que mon défi se transformait en tremplin, me permettant de forger un projet de carrière qui, au départ, n’était qu’un rêve d’enfant.

    Prenons comme second exemple celui de Chloé. Son désir ardent de vivre de son art l’a poussée, dès son jeune âge, à suivre des cours de dessin et d’arts plastiques auprès de professeurs renommés, dans l'espoir d'intégrer les écoles qu’elle convoitait. Ensemble, nous avons œuvré à l’obtention de son baccalauréat, une étape cruciale pour accéder à ces écoles. Malgré son talent indéniable, Chloé s’est investie avec une détermination sans relâche pour décrocher son diplôme. Finalement, elle a attiré l’attention d’une galeriste de renommée mondiale, intéressée par sa peinture. Cependant, alors qu'elle touche enfin à son rêve, Chloé réalise qu'elle préfère son travail de dessinatrice en bijouterie à celui d'artiste peintre. Cette ironie de son parcours souligne une vérité essentielle : il est impératif de rester flexible face aux évolutions de nos désirs.

    Nous pouvons donc constater que, dans l’évolution de notre projet, il convient de s’interroger avec rigueur : pourquoi désire-t-on être, faire ou développer ? Chaque rêve dissimule une multitude de bénéfices secondaires que nous cherchons à acquérir. Quels besoins, quelles valeurs ce rêve satisfait-il véritablement ? Pour beaucoup, cette introspection n’est pas aisée, et mettre en lumière les motivations profondes qui nous animent peut sembler une entreprise ardue.

    Aspirer à réaliser un rêve exige une écoute profonde et bienveillante de soi-même. Il s'agit de reconnaître et de célébrer les valeurs qui illuminent notre existence, de cultiver les passions qui nous inspirent, tout en demeurant lucides sur nos forces et nos limites. Vivant ainsi nos rêves, nous engageons un acte de liberté, une affirmation de notre authenticité.

    Il est crucial que nos aspirations soient ancrées dans le champ du réalisable ou, à tout le moins, de l’adaptable. Si, par un moment d’égarement, je me laisse emporter par le désir d’embrasser la carrière d’une chanteuse telle que Céline Dion, en connaissant pourtant les limites de mon don vocal, il devient clair que cette ambition est vouée à l’échec. La réalité de mes capacités vocales se veut cruelle ; il est donc fondamental de naviguer entre le rêve et la vérité, dans une quête d’authenticité exempte d’illusions.

    Vivre ses rêves, c'est d’abord les définir, les verbaliser avec courage et les partager avec autrui. C’est dans cette confrontation au monde que ces aspirations prennent chair, s’épanouissant en projets concrets. À ce moment crucial, la curiosité s’avère essentielle : elle nous incite à nous informer et à tisser des liens avec des âmes audacieuses qui, elles aussi, ont osé poursuivre leurs rêves. Peu à peu, le projet germe en nous, s’enrichissant de réflexions profondes, se transformant au gré des défis inattendus qui jalonnent notre parcours. C’est cette alchimie entre nos aspirations et les réalités du monde qui forge notre existence, métamorphosant nos désirs en une quête authentique et lumineuse.

    Chaque rêve que nous chérissons est une promesse faite à notre être, une invitation à l’audace et à la découverte de soi. Si tous nos rêves ne sont pas réalisables, peu importe ! Les rêves inaccessibles – souvent des fantasmes – sont tout aussi précieux, car ils nous offrent l’opportunité de nous épanouir, de nous évader par la pensée. Se projeter, c’est déjà en partie se réaliser. C’est dans la tension entre l’idéal et la réalité que se produit la vraie croissance. En nous livrant à cette introspection et en nous entourant de ceux qui partagent notre chemin, nous cultivons non seulement nos ambitions, mais aussi un espace propice à la transformation, où chaque rêve, nourri et éclairé, devient une pierre angulaire dans la construction de notre identité.

    Voilà pour cette petite réflexion du jour.

    La sombre nouvelle qui vient clore cet article est que, durant les quinze jours à venir, je ne suis pas certaine de pouvoir rédiger un nouvel écrit. Il est vrai que rien n'est définitif. Je vais m'efforcer de demeurer dans ma bulle, de me retrancher dans cet espace confortable, afin de maximiser mes chances et de mener à bien mes dernières révisions. Celles-ci sont cruciales, car elles m’offriront cette sérénité nécessaire pour aborder l’examen, sûre de moi, convaincue d’avoir donné le meilleur de moi-même. Je vous tiendrai informés dès que cela sera possible. 

    Si je ne devais pas publier, je vous souhaite à tous deux semaines d'une belle intensité. 

    A Bientôt,
    Chlo & Til 

    lundi 28 avril 2025

    Journal de bord 29/04/2025 Rêves, Défis, Réussite

    “Un chemin sinueux menant vers l'horizon.”

    Moi (lol) / Juste entre nous 2


    Chloé, dans un élan créatif sans précédent, a investi ses heures de congés à la peinture. Elle nous a dévoilé cette ultime toile, exécutée à l'huile, une œuvre qui, telle une fenêtre ouverte sur son âme, exprime la richesse de son être et l'intensité de ses émotions. Il est indéniable que cette toile s'envolera vers Nice, où elle réjouira Eva, la galeriste, qui saura apprécier et mettre en valeur la beauté et la profondeur de ce véritable chef-d'œuvre.

    Parallèlement, Chloé, dans une effusion de bonheur, ressent la satisfaction d’un examen apparemment bien réussi. En partageant ses impressions sur les épreuves, il apparaît qu’une seule réponse pourrait engendrer une légère incertitude. Pourtant, elle n’hésite pas à défendre son point de vue, exempt de mauvaise foi. En dépit de cette légère appréhension, je ne considère pas cette réponse comme un obstacle à sa réussite. Gardons espoir, et adveniat quodcumque, peu importe le sort qui lui est réservé. Rayonnante, elle se tient à son retour à la bijouterie, sa joie palpable, comme si la fin de ces cours, désormais relégués au passé, lui offrait un souffle nouveau. Nous aurons de résultat le 16 mai.

    Quant à moi, je touche à la conclusion de mon stage en urgences pédiatriques. Je n’éprouve guère d’inquiétude quant à l’obtention de mes unités de valeur. J'ai fourni un travail à la hauteur de mes ambitions et, de surcroît, j'ai soutenu mes collègues en prenant des gardes. Un sentiment de satisfaction m’envahit, bien que j'attende encore la confirmation officielle avant de laisser éclater ma joie. Le prochain seuil, que je pressens comme un ultime avant-goût, se dessine en pédiatrie générale. C’est un aperçu de cette profession qui m’appelle depuis ma plus tendre enfance, mais qui demeure, à mes yeux, encore lointaine, telle une étoile inaccessible au firmament de mon avenir.

    Nous nous apprêtons donc à vivre les ultimes instants en tant qu'externes, jusqu'à ce grand oral tant attendu du 19 mai. Par la suite, il nous faudra patienter jusqu'à la conclusion de mon dernier stage en pédiatrie générale et à l'obtention de mes dernières unités de valeur. Ce parcours, jalonné d'efforts inlassables et de défis à relever, nous mènera inéluctablement à l’aboutissement de cette première étape de mon cursus. C'est à l'orée de ce seuil que s'ouvriront pour moi les portes d'une nouvelle phase : celle de mon doctorat, une entrée solennelle dans le monde des internes. Dans cette transition, je ressentirai la gravité de l'engagement qui m'attend, mais aussi l'exaltation d'une quête de savoir et de compétence, où chaque pas me rapprochera un peu plus de ma vocation, marquant ainsi le passage d'une existence d'étudiante à celle, plus complexe et exigeante, d'une praticienne en devenir.

    Nous venons de recevoir, en provenance de l'Etat helvétique, une missive officielle annonçant l'acceptation de l'achat de notre bien immobilier. Si j'interprète correctement cette notification, il semble que nous allons, enfin de manière tangible, accéder à la propriété de notre charmant appartement et de son garage dans un délai de quinze jours… Appartement où nous devrons pourtant tout raser afin de reconstruire, une ironie difficile à ignorer. En guise de réflexion sur cette étape, je ne peux m'empêcher de me remémorer une expression latine, transmise par Zabeth : "Gutta cavat lapidem." Cette maxime, que l'on pourrait traduire par "La goutte d'eau creuse la pierre", nous rappelle avec une clarté saisissante que c'est par la persévérance, la ténacité des petites actions, que l'on parvient, in fine, à réaliser de grandes choses.

    Aussi incroyable que cela puisse paraître, Chloé et moi tenons fermement à notre promesse d’une existence d’abstinence, à l'exception de cette unique entorse que constitue le déjeuner dominical chez mes beaux-parents. Il nous reste encore quelques efforts à fournir avant d’envisager le dégonflage de nos ventres bien ronds, témoins complices de nos excès. Chloé s’engage résolument dans une nouvelle dynamique sportive, reprenant ses entraînements de boxe quatre fois par semaine. Elle me confie, avec un grand sourire, que cet effort n'est pas seulement pour sa santé, mais aussi pour préserver les amortisseurs de notre future "Tilomobile" de l’angoissant poids de sa surcharge pondérale.

    Quant à moi, je m’en tiens à ma routine : deux sessions de running matin et soir, et je viens d’ajouter une journée supplémentaire de natation. Je me prépare à prendre des cours particuliers qui débuteront la semaine prochaine, nourrissant l’espoir qu’un entraîneur expérimenté puisse affiner ma technique et corriger mes défauts de nage, mais surtout qu'il m'oblige à bouger mes petites fesses (pas si petites que ça, hélas) roses. Je ne manquerai pas de vous tenir informé des progrès de cette quête personnelle la semaine prochaine.

    La semaine dernière, une joie profonde m’a envahie à la découverte des fondements du blog d’Arnaud et de Patrick. A travers ces écrits, une multitude de voix s’élèvent, s’éloignant de ma pensée et de l'histoire de notre couple. Il est réconfortant de constater l'émergence de ces interactions, témoignant d'une vitalité collective. Je suis également ravie d’apprendre que la vie, dans sa dynamique incessante, offre à certains de mes lecteurs, tel Sophana, des perspectives d’avenir éblouissantes. Je vous encourage vivement à partager vos réflexions, vos émotions, vos opinions, tant sur les thèmes abordés que sur vos inspirations actuelles. Ainsi, c’est un immense merci que je vous adresse, empreint de gratitude pour cette communion d’idées et de sentiments.

    A vous tous, je vous souhaite une excellente semaine.

    A Bientôt,
    Chlo & Til 

    lundi 21 avril 2025

    Journal de bord 22/04/2025 Transition, soutien, avenir.

     “A la Croisée des Chemins : Entre nos examens et la découverte de soi.”

    Moi (lol) / Juste entre nous 2 

    Avant toute chose, je souhaite exprimer ma gratitude envers Arnaud, qui nous permet d'appréhender une exposition du moment. Je vous invite à découvrir un résumé empreint de délicatesse et de pertinence, qui se trouve dans les commentaires de l'article antérieur, intitulé : "Journal de bord 15/04/2025 Autisme : Force Cachée".

    Je tenais à te dire Arnaud, à quel point j'apprécie ta réflexion sur le musée d'Orsay et son implication dans l'exposition "100 œuvres qui racontent le climat". C'est vraiment réjouissant de voir que des institutions comme celle-ci s'engagent dans des dialogues sur des enjeux aussi cruciaux pour notre époque. Ton enthousiasme résonne avec une délicatesse qui interpelle et invite à la réflexion.

    Tu évoques avec tendresse le musée Ingres Bourdelle, ce lieu empreint de souvenirs de ton adolescence. L’architecture en briques rouges, reflet d'une histoire riche, souligne combien cet héritage culturel est précieux. Ce musée, ancien palais épiscopal, semble être le gardien d'une mémoire, un espace où passé et présent se rencontrent.

    Ta promenade à travers les salles, notamment celle du Prince Noir, témoigne de cette connexion personnelle à l'histoire. C'est fascinant de voir comment, malgré le temps qui passe, ta mémoire se réveille au contact de ce lieu cher à ton cœur. Ton humour sur tes anciennes passions pour le football ajoute une touche charmante à ton récit.

    Les œuvres que tu mentionnes, du Songe d'Ossian à Monet, nous rappellent que l'art est un miroir de notre humanité, un langage universel qui transcende le temps et les générations. Ton invitation à redécouvrir ce qui se trouve juste à côté de chez soi est un bel appel à l’éveil et à l’appréciation des beautés souvent négligées.

    Quant à ton expérience avec l'église St Jacques, elle nous rappelle que l'histoire est un palimpseste, où les cicatrices du passé se mêlent aux aspirations du futur. Ton constat sur l'état de l'édifice, en contraste avec la rénovation de Notre-Dame, souligne l'importance de préserver notre patrimoine tout en réfléchissant à notre responsabilité envers l'histoire.

    Enfin, ton témoignage sur l'évolution de ton intérêt pour l'art et l'histoire est une belle illustration de ce que la vie nous enseigne. Il est vrai que chaque étape de notre existence est une occasion de redécouverte, d'ouverture, et parfois, d'émerveillement.

    Merci pour ce partage qui, à travers sa simplicité, nous invite à une contemplation plus profonde.

    Pour illustrer ce nouvel article, ma chérie a choisi de ne pas déployer l'étendue de son talent artistique. En effet, un simple instantané de ce modeste recoin de ma bibliothèque dédiée à la littérature francophone a suffi. Comme vous le constaterez, il n'y a rien d'extraordinaire… Ce  sont des classiques comme toute étudiante lambda. Peut-être est-ce précisément dans cet ordinaire que se cache l'essentiel ?

    A l’aube de son examen de management, Chloé se trouve à un tournant décisif, un moment hautement symbolique où se joue l'aboutissement de ses efforts. Nous nous tenons, dans cette période incertaine, devant la porte scellée qui mène à un espace où son avenir va se dessiner.

    Lors de la semaine dernière, nous avons rigoureusement suivi un programme de révisions, tel un rite ancestral destiné à conjurer les incertitudes qui nous entourent. Mon souhait est d’épargner à Chloé la tempête dévastatrice souvent qualifiée de "stress des examens", un fléau sournois que son handicap ne fait qu’intensifier. Plutôt que de fuir le problème avec des solutions éphémères, j'opte pour un retour aux méthodes éprouvées, aux fondamentaux réconfortants.

    Nous plongeons dans la relecture de ses notes et pratiquons des exercices de respiration abdominale, des outils simples qui nous ancrent dans le moment présent. Parallèlement, nous veillons à maintenir une hygiène de vie saine, cette clé essentielle qui nous relie à la quintessence de notre humanité : s’aérer, bouger, nourrir notre corps avec soin et savourer le doux réconfort d'un sommeil réparateur. Mon désir le plus ardent est de la préserver des soucis qui pourraient surgir durant ces jours cruciaux, impulsé par un instinct protecteur, tel une armure bienveillante.

    Nos échanges nous plongeant dans les méandres du stress et de ses mécanismes. Ce dernier, enraciné dans la peur de l’inconnu et ce sentiment oppressant de perte de contrôle face à un avenir imprévisible, se révèle être un adversaire redoutable. Cependant, dans cette période de préparation intense, nous avons le pouvoir d’être les architectes de notre propre destinée. En cultivant des pensées positives et en repoussant les ombres du doute, telles que la peur de l’échec ou le découragement, nous éclairons notre chemin. Ensemble, nous formons une connexion vibrante, une émanation d'énergie qui dissipe les pensées négatives, rappelant sans cesse que le succès ne réside pas uniquement dans le résultat, mais aussi dans le parcours, dans chaque étape qui façonne Chloé.

    J'ai veillé à prévenir l'hôpital, car je vais accompagner Chloé en voiture à son examen. Il me semble crucial de l’encourager jusqu’au bout, malgré les défis que cela pose. La motivation, quand on y réfléchit, est ce souffle de vie qui nous pousse à avancer. Elle s’éveille lorsque les bénéfices de nos actions surpassent les efforts que nous y consacrons. Mais pour ce moment décisif, pour l’avenir de Chloé, la question demeure : est-ce vraiment le cas ?

    A mesure que les années m'ont rapprochée de ma bien-aimée, j’ai compris que le mot "danger" s’entrelace souvent avec "opportunité". Chaque épreuve de notre existence, bien que perçue comme un risque de dissolution, se transforme aussi en une chance pour un rapprochement authentique et une compréhension mutuelle profonde. Ce sont ces moments critiques qui ouvrent la voie à l'émergence de ressources insoupçonnées : générosité, empathie, résilience… Des qualités que le quotidien implacable peut parfois faire taire ou même étouffer.

    Pourtant, j'éprouve parfois un sentiment de culpabilité. Je suis consciente, à bien des égards, que mon aide est limitée. Je peux envelopper Chloé de mes bras pour lui offrir du réconfort, mais articuler les mots qu'elle désire tant entendre reste un défi délicat. Avant chaque étape que nous traversons ensemble, je m’adonne à l'exercice de lucidité, réfléchissant à la nature même de Chloé, à la personne qui partage ma vie et à ses attentes envers moi. Je sais que ma lucidité est teintée d’humanité, que je donne de moi-même en fonction de mes expériences et de mes blessures personnelles. Ainsi, dans cette relation, rien n'est jamais acquis ; chaque jour, il nous faut nourrir cette flamme fragile.

    Dans cet espace restreint par les exigences du parcours de Chloé, j'ai dû réduire mes heures d'apprentissage et de révision. Le mois à venir s'annonce particulièrement intense pour moi, marquant l'apothéose de mon externat : mon dernier examen, un échec impensable. Je ne dirais pas que je ressens un stress accablant, mais il est impératif de mettre toutes les chances de mon côté. Hier encore, alors que j’étais en plein service, j’ai dû faire face aux défis liés à une insuffisance rénale. Nous sommes là confrontés à une pathologie souvent méconnue dans le domaine pédiatrique et poutant le cas s'est présenté. Alors que je me projette vers la médecine générale, un champ distinct mais essentiel pour mon développement, ma détermination se renforce dans cette dualité : jongler entre la spécificité des cas rencontrés et la nécessité de dépasser les contraintes imposées par le cursus.

    Parallèlement, l'attente qui pèse sur mes parents intensifie de plus en plus le poids de leurs espérances sur mes épaules. Ils guettent avec impatience la date de mon examen final, non seulement comme un rite de passage, mais aussi comme un prélude à un déménagement imminent. Les meubles, témoins silencieux d'une vie partagée, se préparent à quitter leur quotidien, vides de sens, pour être vendus ou offerts, n’ayant plus leur place dans leur nouvelle maison à Bruxelles. Seules les bibliothèques et les œuvres d'art, véritables fragments de leur essence, ainsi que les tableaux retraçant leur histoire, voyageront avec eux vers ce nouveau foyer.

    L'appartement doit être entièrement dégagé d'ici la fin du mois de juin, marquant une étape essentielle avant la remise des clés à un couple, enfants d'amis de mes parents, qui s'apprête à devenir locataire avec leurs deux enfants. Ce moment ne marque pas juste le passage du temps ; c'est une véritable cérémonie de transition, une anticipation chargée d'émotion. En parallèle, mes parents espèrent que je prendrai enfin les rênes de mes affaires, tout comme celles de Chloé, véritables reflets d'une vie que je suis contrainte de laisser derrière moi peu à peu.

    J’essaie de ne pas me projeter dans cet avenir qui se dessine, car cela implique de faire face au défi de trier et de renoncer à certaines choses, à ces souvenirs qui, tels des échos du passé, pèsent lourd sur mon présent. Les déménageurs emballeront dans des cartons mes livres, refuges de pensées qui m'ont tant soutenue, mes œuvres d'art, témoins silencieux de mes désirs et aspirations, ainsi que toutes les miettes de vie que Chloé et moi avons patiemment accumulées dans notre dressing partagé.

    Ce moment de transition constitue un espace où se côtoient attente et renoncements, et où se dessine inévitablement une réinvention de soi. Dans ce tumulte, il est essentiel de réfléchir à ce que nous emportons avec nous et à ce que nous laisserons derrière, car chaque objet, chaque souvenir, est le fragile reflet d’une identité en devenir.

    Nous nous apprêtons donc, fin juin début juillet (une durée d'un bon mois), à nous installer dans l’ancienne chambre de ma bien-aimée, un espace déjà empreint de souvenirs, de rires et de tendres étreintes. Mon lit, symbole de notre intimité actuelle, sera transféré chez mes beaux-parents, qui eux-aussi attendent avec impatience notre départ pour métamorphoser ce sanctuaire en simple chambre d’amis. Avec cette literie qu’ils tiennent à préserver, on ne peut pas dire qu’ils fassent une si bonne affaire. Cinq ans se sont écoulés depuis l'achat de celui-ci sachant éagalement que Zabeth m’a convaincu de renouveler mon lit tous les cinq ans donc...

    Chloé, elle aussi, va se trouver à la croisée des chemins. Prochainement, elle devra faire le tri dans ses toiles, dessins et diverses affaires, les empaquetant avec soin afin de les confier aux déménageurs qui orchestreront notre migration vers Lausanne. Ce qui me frappe, c’est l’étrange sérénité qui semble régner chez Chloé face à cette transition. Je ne peux m’empêcher de m’interroger… Peut-être cache-t-elle derrière ce visage impassible une multitude d’émotions encore inexprimées. La prudence demeure mon alliée, dans le monde de Chloé où le changement s’inscrit comme une constante inéluctable.

    Nous avons également convenu d'éviter les restaurants et d'opter pour l'abstinence durant les semaines à venir, réservant un petit écart en matière d'alcool uniquement aux repas dominicaux, chez mes beaux-parents. Cette décision, bien que pragmatique, s'inscrit dans la volonté de retrouver une certaine sobriété, une lucidité face à nos choix, tout en restant ouverts aux plaisirs fugaces que la convivialité familiale peut offrir.

    A vous tous, je vous souhaite une excellente semaine.

    A Bientôt,
    Chlo & Til