“L’audace et la patience façonnent notre chemin.”

Durant toute la semaine, nous avons consacré nos moments de liberté à parcourir nos restaurants préférés, comme si cette habitude était une manière de préserver une douceur essentielle dans un quotidien marqué par le travail. Chloé reviendra chaque semaine pour ses affaires, poursuivant ainsi une partie de sa routine parisienne, tandis que, de mon côté, je n’envisage pas de regagner la capitale avant quelque temps. La distance impose ses silences, mais aussi ses habitudes, que je vais devoir bâtir à Lausanne.
Je vous ai toujours adressé mes vœux de vacances, accompagnés d’une jolie photo ou d'un dessin de Chloé. Cette année, je vais oser l’audace : pourquoi ne pas vous proposer des destinations où personne ne pense aller ?
Stolipinovo (Bulgarie), Sarcelles (France) ou Thionville (France), histoire de changer des plages de sable fin et des stations balnéaires. Et, puisque la situation géopolitique me contraint à la prudence, évitons Golianovo (Russie)— même si l’idée de vous voir offrir un billet en aller simple à votre belle-mère pour ces horizons improbables vous paraît presque séduisante.
Côté météo, c’est un peu comme jouer à la roulette russe : canicule écrasante ou pluie qui ne s’arrête jamais, à moins que la température ne décide de plonger brusquement, vous laissant désemparés.
La voiture, elle aussi, participe à cette comédie dramatique : panne sur l’autoroute, remorquage, et un garagiste qui, entre deux cafés, vous annonce qu’il faudra attendre deux jours, mais que l’hôtel d’à côté, avec vue sur le garage, est « très charmant » — tout un programme, n’est-ce pas ?
Une fois arrivés, il faut laisser la voiture à un kilomètre, dans un quartier qui a été transformé en zone piétonne à cause des cadavres de voitures brûlées et des routes défoncées. Vous portez vos valises sous un soleil de plomb ou sous une pluie torrentielle — au choix —, pendant que les enfants du quartier jouent avec des bouches d’égout, que les adolescents sifflent en vous regardant passer, et en vous criant : « Il est où le voile, sale P..E ? » Au passage, vous avez-vous repéré le point de deal ? » Tout cela, dans une harmonie presque poétique. La France d'aujourd'hui nest-elle pas belle ?
L’entrée de votre humble logement réserve son lot de surprises : pas d’ascenseur, un septième étage, et la lumière du couloir en grève — sauf si vous appréciez la sensation d’être dans un rêve éveillé. Le propriétaire, lui, vous tend les clés en exigeant une caution en liquide — comme si cela garantissait la paix ou la décence. La porte, mal ficelée, ne ferme pas totalement, mais il vous assure que « ce sont tous des amis ici, rien à craindre, aucun vol. ».
Et là, commence la véritable aventure : déblayer les débris laissés par les précédents locataires, écouter la voisine du dessous en train de regarder la télévision tout en chantant, et subir les hurlements de la voisine d’en face — qui, parlant une langue étrangère, crie sur ses enfants h24 comme si elle voulait déverser toute sa colère sur le monde. La douche commune au fond du couloir, n'êtes-vous pas dans un spectacle absurde ?
La nuit, vous l’imaginez en héros : assis dans une chaise face à la porte, un canif à la main, prêt à faire face à l’intrus — ou à l’ombre de votre propre paranoïa.
Le lendemain, en partant, vous laissez tout derrière vous : adieu caution, les clefs sur la table, le cœur un peu plus léger. Mais voilà que, de retour chez vous, c’est la douche froide : cambriolés, vous vous rendez compte que la vie vous joue un drôle de tour, et que l’illusion de sécurité ne tient qu’à un fil.
Quant à ceux qui restent chez eux, la fête n’est pas finie : le chien de votre sœur, qui fait ses déjections partout, l’iguane du cousin qui prend des crises d'asthme, les chats qui louchent de votre voisine, qui ont tout cassée — et la tortue, qui, à force de traîner à deux à l’heure, a réussi à vous distancer et impossible de la retrouver. Sans oublier la porte de la boîte aux lettres du voisin que vous avez cassé, et chez vous le congélateur et l’ordinateur en panne en plein été, et, cerise sur le gâteau, des toilettes bouchées. Le feu d'artifice, c’est que vous vous êtes coincé dans l’escalier, sans téléphone, à vous demander si la vie ne vous joue pas une valse de trop. Mais, après tout cela, n’est-ce pas la preuve que, malgré tout, il faut continuer ? Alors, bonnes vacances.
Je vais cesser mes sottises et revenir à notre quotidien :
Le mois touche à sa fin, et ma chère compagne achève, à la fin de cette semaine, son rôle de directrice générale au sein de la bijouterie. Une étape de plus dans cette vie faite de petits départs et de patience, que chacun doit apprendre à accueillir avec gravité.
De mon côté, je me trouve plongée dans la formation : « Comment écrire sa thèse ? » Ces quatre journées consacrées à l’art de la rédaction ont été pour moi une révélation. Elles ont permis de clarifier des pratiques insaisissables, souvent omises dans les conversations avec mon directeur de thèse, mais essentielles à la construction d’un travail de recherche. Permettez-moi d’en esquisser rapidement les grands traits, si cela peut vous éclairer.
J’ai compris que l’écriture se décompose de quatres phases mais en deux mouvements fondamentaux : d’un côté, la créativité et la synthèse, où l’on va droit à l’essentiel, sans se perdre dans les détails ; de l’autre, l’analyse critique, qui explore chaque nuance, chaque argument, en structurant la pensée, en précisant la démarche. Deux étapes complémentaires qui, si elles sont bien équilibrées, forgent un texte à la fois fluide et rigoureux.
La troisième étape consiste à polir la langue et le style. L’objectif est d’alléger, de varier, de préciser ce qui a été écrit, afin que chaque mot porte plus de sens, que la lecture devienne un plaisir autant qu’un effort de compréhension.
Enfin, la dernière phase, souvent la plus ardue, concerne la mise en page, la vérification des références, la bibliographie et la ponctuation — cette dernière, qui doit être cohérente tout au long du texte, pour que l’ensemble soit unifié dans sa précision.
J’ai pris conscience de l’apport précieux du blog, de ce don que vous m’offrez en étant mes lecteurs et amis. Grâce à vous, j’écris chaque jour. L’écriture n’est pas seulement un devoir, c’est une pratique, et comme toute pratique, elle réclame une formation continue. Vos encouragements quant à mes progrès me touchent profondément. Car il est vrai : c’est en forgeant qu’on devient forgeron, et c’est en écrivant que l’on gagne en maîtrise, en professionnalisme, en authenticité. Nos articles hebdomadaires, que je rédige de façon empirique, prennent aujourd’hui une clarté et une précision que je n’aurais pas cru possibles.
Je vous suis également reconnaissante pour chaque retour, qu’il soit positif ou critique, mais toujours dans une optique constructive. C’est en confrontant mon écriture à votre lecture que le texte s’améliore, que la pensée se précise. L’écriture n’est pas une tâche solitaire : c’est une aventure collective, dont vous faites partie.
A vous tous, je vous souhaite de belles vacances, sans trop de sagesse, mais avec un maximum de plaisir et de liberté ! C’est avec joie que nous nous retrouverons début septembre. Bisesssssss à tous.
A Bientôt,
Chlo & Til
Bonjour Til' & Chlo,
RépondreSupprimerOui je confirme que l'exercice de l'écriture est tout un art et tu le maîtrise déjà très bien pour ne pas dire que tu excelle dans ce domaine.
Je m'excuse de mes absences bien que je lis chacun de vos articles, je suis très occupé en ce moment.
J'avais également oublier que la vie de couple et familial n'est pas de tout repos et ça me laisse guère du temps libre quand on sait que je tiens fortement à mes 3 heures de sport quotidien. C'est pas mal pour mon âge (46 Ans) mais mon passé de sportif ressurgit et je suis complétement addict par les efforts sportifs.
J'ai récupéré ma masse musculaire d'avant cancer et je compte enfin récupérer mon Varfsee pour mon bien être et être de nouveau performant.
( Vitesse adresse résistance force souplesse équilibre endurance )
Je vous embrasse les filles. Sophana