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  • dimanche 14 septembre 2025

    Vacances 2025 (3ᵉ partie) Résilience, Complicité, Équilibre.

    “Dans chaque instant partagé, se tisse la résilience de l'amour.”

    Chloé nage dans un bonheur qui lui est aussi naturel qu'à un poisson dans son élément. Retrouver le télétravail et son rôle de maîtresse de maison lui apporte une joie immense, et pour ma part, je ne peux que m'en réjouir, car c'est elle qui s'occupe de l'intendance de la vie quotidienne. Cependant, il subsiste quelques ombres dans ce tableau idyllique : la petitesse de notre appartement temporaire et cette séparation inéluctable que nous subissons chaque dimanche soir. Mais cela est le prélude à nos retrouvailles plus chaleureuses.

    J'ai pris conscience, lors de cette première semaine, qu'il me faut un temps de répit après le travail. Mon rôle exige de moi une attention constante devant l'écran, où je dois appréhender dans son entièreté le tableau des situations médicales que j'affronte chaque jour. Il est impératif que je consigne minutieusement mes observations dans les dossiers médicaux. Je m'efforcerai de gérer mon temps efficacement, mais la tâche est ardue. Lorsque je suis hors service, je jouis d'une tranquillité relative, moins perturbée par mes responsabilités et mes collègues. Il me faut réorganiser ma méthode afin d'optimiser l'ergonomie de mes dossiers informatiques. Ce qui m'insupporte le plus, ce sont ces tâches administratives que je dois accomplir, une perte de temps qui semble si éloignée de l'essence même de la médecine. Pourtant, je n'ai guère voix au chapitre, car chaque heure que je consacre à ces obligations sera rémunérée comme une heure supplémentaire.

    Cette semaine, nous avons acquis deux vélos électriques, un pour chacune de nous, affirmant ainsi notre souhait de contribuer, à notre modeste échelle, à la préservation de notre chère planète. Je vous en prie, n’en riez pas. J’ai essayé d’y mettre du style, d’ériger un discours éloquent pour vous impressionner et vous plonger dans une douce rêverie, mais je ne suis pas certaine d’y être parvenue. Bon, d'accord. Quoi qu'il en soit, nous avons décidé de favoriser le vélo pour nos trajets urbains. Pour ma part, c'est le moyen idéal pour me rendre à mon travail, sauf bien sûr lors des jours de pluie, de neige, ou lorsque le vent souffle trop fort, et, admettons-le, lors de ces moments où la fatigue me ronge. Mais je plaisante, car la distance qui me sépare de l'hôpital est courte, et le vélo, en vérité, se révèle être la solution la plus adéquate.

    Fin du récit de nos vacances 2025

    En entrant dans l'antre des grands-parents de Chloé, un souffle de légèreté m'a envahie, bien que les échos des récents événements continuaient de résonner en moi, comme des ombres obstinées. À notre arrivée, une douce surprise nous attendait : Charlotte, la sœur de Chloé, accompagnée de sa petite famille. Chaque sourire échangé, chaque interaction dans ce rassemblement exigeaient de moi un contrôle de mon esprit, alors que la tristesse se mêlait à l'émotion et que des larmes traîtresses se glissaient sur mes joues, témoins d'une fragilité à fleur de peau.

    Quelle chance inouïe de me retrouver entourée de deux photographes, comme si la présence de Chloé seule ne suffisait pas à apaiser mon cœur en proie aux tourments. Seule Charlotte, avec son audace et son esprit libre, parvient à m'inciter, lors de ses séances photo, à adopter des attitudes que, en raison de mes principes, j'aurais normalement repoussées avec véhémence. Pourtant, le résultat procure une immense joie à Chloé. Elle parvient à me pousser à transcender mes blocages et à affronter mes peurs, bien que je ne puisse dissimuler la lutte intérieure que représente pour moi ce lâcher-prise. Apprendre à m’aimer, à accepter cette part de moi-même, s'apparente à un combat acharné, un chemin que je peine encore à arpenter pleinement.

    Le grand-père de Chloé, fin psychologue à la bienveillance touchante, a exprimé le désir d’un moment en tête-à-tête, une parenthèse pour alléger le poids de ma souffrance intérieure. Peut-être Chloé leur a-t-elle soufflé quelques mots à ce sujet. Nous avons donc descendu les ruelles animées de Nice, attirés par l'appel d'un verre partagé, un moment de répit pour échanger sur les drames familiaux qui se profilent à l’horizon, mais aussi sur les belles épreuves qui nous attendent en Suisse. Il m’a rappelé avec une certaine douceur que cette année est particulièrement chargée pour moi, marquée par la fin de mon externat, l'examen final, le déménagement, et l'éloignement de mes parents — qui, d’après lui, n’est pas aussi anodin que je le crois — impliquaient qu'il était essentiel de lâcher prise sur mes exigences, de m'accorder le repos nécessaire et de reconnaître que, même dans notre quête de perfection, la vie nous réserve toujours des moments difficiles à traverser. Il est indubitable qu'avec Chloé, cette réalité se double d'une charge supplémentaire. Presque avec une tendresse palpable, il a fini par me faire une déclaration d'amour, en affirmant : « Mais vous deux, vous êtes d'une beauté rare, et ensemble, vous formez un couple empreint d’un amour authentique. »

    Pendant ce temps, Chloé, elle, restée chez ses grands-parents, se laissait emporter par les rires de sa nièce et de son neveu. Ce moment de répit m’a fait du bien, m’a permis de relâcher un peu la pression, et, rétrospectivement, d’apercevoir avec lucidité que, pour l'heure, la mort n’avait pas encore frappé à notre porte.

    Les enfants, avec leur candeur et leur insouciance, offrent un éclat de joie au monde. L'atmosphère était empreinte de festivité, et Clémentine (nièce de Chloé), pleine de curiosité, a cherché à engager une conversation prolongée et sérieuse avec moi. Son intérêt pour notre relation, celle que j'entretiens avec sa tante, était palpable. Après tergiversation, elle est parvenue à me poser la fameuse question, innocente mais percutante tout de même : « Comment je sais que je suis lesbienne ? » Répondre à une enfant de huit ans à une telle interrogation s'avère délicat. Ma réponse fut une réponse de Normand. « En vérité, je n'ai jamais eu à me poser cette question. Je le suis, voilà tout. » 

    Charlotte a nourri le désir ardent de réaliser un shooting à Cannes, ce lieu emblématique où la lumière danse avec la mer mais surtout les plages ont du sable fin contrairement à Nice où ce sont des galets. Nous nous sommes levées aux aurores, emportées par cette quête de l'image parfaite (comment ne pas sourire à ce moment ?). Chloé a choisi de nous accompagner, désireuse de capturer elle aussi des instants fugaces et de bénéficier des conseils avisés de sa sœur. Heureusement le grand-père de Chlo avait acheté des pains au chocolat pour me remonter le moral.

    Bien que Chloé ait déjà arpenté le chemin des stages professionnels en photographie, Charlotte se distingue, éclatante, au sein de cette élite artistique. À travers les années, j’ai souvent ressenti l'impératif de me soumettre aux exigences de Charlotte ou de Chloé, à leurs divers appareils qui ne cessent de cliqueter, un écho constant de leur passion. Et cette dynamique semble perdurer. Si le fait de me transformer en une simple plante verte peut leur apporter du bonheur, je suis prête à m’exécuter, avec une bonne grâce empreinte de résignation (malgré tout). 

    Je les observais échanger sur les clichés capturés par Chloé, tandis que Charlotte, avec une bienveillance éclairée, lui prodiguait des conseils pour sublimer son art. C'est toujours un bonheur d'être à l'origine de la complicité entre deux sœurs. En cet instant, c'est moi qui ai gravé des images précieuses dans mon cœur.

    Nous avons passé des moments agréables en famille chez les grands-parents de Chloé, bien que mon moral soit en proie à des oscillations, avec des ombres sur ces instants de joie, et que grand-père va devoir revoir sa cave à vin s'il ne veut pas me voir pleurer.

    Dernière semaine de vacances à la maison de campagne de mes parents, à Ramatuelle. Ce doux refuge m’a permis de défier les conventions, de m’abandonner à mes instincts les plus primaires : me nourrir comme un ogre, boire comme un marin enivré à ne plus savoir si l'on dit un sous-marin ou un marin-saoul, et sombrer dans un sommeil profond, semblable à celui d’une marmotte en plein hiver. La chaise du jardin, complice silencieuse, a fini par épouser la forme de mon corps, créant une créature hybride, à la fois humaine et végétale. Le grand-père de Chloé a raison. Il était essentiel pour ma santé de m’accorder cette phase indispensable de décompression, de me déconnecter des exigences du travail, des études, et des tumultes de notre vie moderne, de notre installation à Lausanne, et des résonances douloureuses des nouvelles familiales.

    Chaque jour, dès l’heure matinale de 8 h 30 – car il faut bien s’entendre, l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Au programme piscine et running. 11 h 30, heure sacrée, entame de l’apéritif — la fête battait son plein. Barbecue en main, vin à volonté, nous nous lancions dans une consommation pantagruélique qui ferait pâlir Gargantua lui-même.

    Heureusement, à 16 heures, pause sacrée : fruits givrés et vodka grenadine, potion magique pour remettre nos estomacs au diapason avant le dernier acte, le repas du soir, véritable récompense d’un effort surhumain.

    Nous sommes tout de même sortis, mes parents souhaitaient faire plaisir à Chloé, qui avait l'année passée émis le désir d'aller déjeuner au club 55. Le club n'est pas très loin de la maison.   Sur la plage de Pampelonne, plage où Brigitte Bardot a tourné le film "Et Dieu créa la femme" Dans cet établissement, vous trouverez une pancarte où il est écrit : "Ici le client n’est pas le roi… parce qu’il est un ami." Mes parents connaissaient très bien Bernard et Geneviève de Colmont mais cela était avant ma naissance ; depuis ce sont leurs enfants qui mènent l'établissement.

    C'est donc en famille avec mes parents et les parents de Chloé venus uniquement pour deux jours (jeudi et vendredi) plutôt que toute la semaine comme le proposaient mes parents. Le Club 55 fut une immense déception, cela n'est plus ce que c'était. Les tentes dans la zone de restauration sont vétustes et auraient besoin d'être restaurées. Le personnel n'est pas agréable, quant aux plats, une catastrophe. Tièdes et insipides !   Ils devraient également mettre des loupes à disposition afin que nous puissions voir les poissons qui sont dans nos assiettes. Non, si vous devez venir à Ramatuelle, le mieux est que vous déjeuniez au self de l'autoroute, cela sera meilleur, et seulement ensuite que vous veniez vous promener sur les plages.

    Malgré ce désastre gastronomique, nos séjours à Nice et à Ramatuelle se sont bien déroulés. Avec mes parents, nous avons longuement discuté des préoccupations de santé qui touchent nos proches. J'ai ressenti une certaine joie en les entendant exprimer leur désir de se rassembler et d'unir leurs forces pour soutenir ceux qui en ont besoin. Ils ont soulevé de nombreuses questions sur les maladies qui les affectent, et j'ai essayé d'éclaircir les subtilités spécifiques à chaque pathologie ainsi que les différents systèmes de soins nécessaires. J'ai pris conscience, avec une acuité nouvelle, que lorsque la santé vacille, elle devient, pour ainsi dire, une affaire familiale. À travers leurs interrogations, j'ai perçu leur quête d'une assistance authentique, d'outils pour comprendre et aider nos proches dans cette épreuve.

    Le dimanche après-midi, nous avons pris l'avion pour Paris, et le lendemain, nous sommes parties installer nos quartiers dans notre nouveau pays.

    A Bientôt,

    Chlo & Til

    1 commentaire:

    1. Anonyme9/16/2025

      Hi Til & Chlo, Arnaud et toute la commu
      Oui on est pas des machines, on a tous besoin de temps pour reposer l'engin. Les problèmes de santé de famille sont plus épuisants qu'on peut le croire.
      Tu m'as fait marrer avec le vélo qui doit lutter pour la planète, mais les avions que vous prenez avec Chlo c'est pas pareil hein ? pffff j't'adore la ptiote
      Til, alors si tu fais pipi bleue c'est que tu es prête pour le tour de france mais cela prouve que tu te drogues. Plus efficace que moi. Ooouuiii car avec mon herbe locale, là c'est sûr, si je fume, le vélo il avance plus d'un poil ! Debout sur les pédales le gars !
      C'est quand qu'on a les photos de l' appart du moment ?
      Je crois que je suis prêt pour essayer le régime de Ramatuelle : manger, boire et dormir. N'hésitez pas à me contacter les filles. L' Anonyme Romain.

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