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  • lundi 10 février 2025

    Journal de bord 11/02/2025 Entre Médecine, Management, Piscine et Repas

    “Ah, la vie moderne, ce tourbillon incessant d’exigences !”


    Pour ouvrir cet article, j'ai choisi de délaisser les citations convenues et de proposer à la place une formule qui m'est propre, émanation de mes réflexions et ressentis.

    Ma vie actuelle, c'est un peu comme danser sur une corde raide. L’esprit saturé, je jongle entre les rigueurs de mon stage à l'hôpital et le ballet incessant de mes révisions. Heureusement, j’étais en avance dans celles-ci, et chaque jour, je découvre que ma charge de travail va être moins pesante que prévu. Mes efforts acharnés de ces dernières années commencent enfin à porter leurs fruits !

    Cerise sur le gâteau, je dois également composer avec les cours de management de Chloé. Un domaine intéressant, certes, mais qui me prend presque deux heures par jour ! Quelle délicieuse ironie, me voilà à troquer mon précieux temps d'étude contre les notes de cette éternelle adolescente…

    Chloé enregistre ses cours ; sans cela, nous irions droit au mur. Relire ses notes, c’est un défi olympique : ratures, flèches démesurées et dessins rocambolesques où je déchiffre tantôt un canard, tantôt une créature abstraite. En toute logique, c’est une véritable œuvre d’art moderne, un chef-d'œuvre de l'inintelligible que je n’essaie même pas de comprendre. Chaque plongée dans ses notes devient ainsi un défi à relever.

    Sa concentration, qu’on pourrait croire fugace, semble s’évaporer au moindre instant. Mieux vaut donc repartir d'une page blanche, noter à partir des enregistrements, puis lui faire un résumé des points à mémoriser ! Cela va plus vite et, surtout, est beaucoup plus efficace.

    Inévitablement, cela me renvoie à ces années où je déployais toute mon énergie pour l'aider à affronter son baccalauréat… Le temps passe, mais certaines choses demeurent immuables.

    Comme je l'ai mentionné dans mon dernier article, ce week-end, nous avons bravé la piscine... 

    Avec Chloé, ce n'est pas simplement une sortie ; c'est une odyssée hilarante, pleine de moments surprenants. La piscine, pour elle, est un royaume où elle oscille entre sirène des profondeurs et tortue maladroite, défiant les lois de la gravité. Imaginez son approche : tel un chat confronté à l'eau, elle se débat avec une détermination comique, naviguant entre un crawl erratique au style mi-dos, mi-ventre. C’est un véritable théâtre aquatique ! Elle coule plus qu'elle ne nage, assurément une sirène des abîmes, mais sans la grandeur des contes romantiques.

    Et voilà le moment fatidique où elle s’accroche à moi, ses bras autour de mon cou, telle une naufragée en quête de salut. Elle me dit : « Vas-y, nage, va par là-bas, je veux voir ce qu'il y a ! » et se laisse traîner, sans vergogne. Mais pourquoi, je vous le demande, me sens-je comme la victime consentante de cette comédie aquatique ? Cependant, malgré les tumultes académiques, ces instants de légèreté me rappellent une vérité essentielle : il faut parfois plonger dans l'absurde pour savourer la joie du moment présent. Ah, Chloé… Que ferais-je sans elle, ma petite sirène désordonnée ?

    En cette soirée chez mes beaux-parents, nous avons partagé une fondue bourguignonne accompagnée de paillassons et d’une salade verte agrémentée d'échalotes, de fromages et d’un vacherin au coulis de framboises. Comme à l’accoutumée, la maman de Chloé avait prévu une quantité gargantuesque : trois cents grammes de filet de bœuf par personne. A tel point que nous avons dû nous sacrifier (j'en fais peut-être un peu trop là ! lol) pour rendre hommage à cette profusion culinaire. De plus, sa maman avait concocté des sauces d'une exquise singularité, véritables élixirs qui rehaussent chaque bouchée.

    Pour l’occasion, j'ai puisé dans ma cave et apporté deux bouteilles de Gevrey-Chambertin 1er Cru Clos Saint-Jacques Armand Rousseau, millésime 2012, mes dernières de cette année-là. Bien qu'il soit un bon cru, il reste en deçà de l'exceptionnel millésime 2018. A première vue, il semblerait que personne n’ait osé se plaindre, la magie des saveurs ayant visiblement opéré !

    Après ce festin, nous sommes rentrées toutes deux, le cœur léger, un gramme (peut-être deux) euphorisées par la soirée. Il faut dire que nous avions largement éclusé deux verres d'apéritif, deux bouteilles de rouge pour quatre convives, une coupe (ou peut-être deux, lol) de champagne, et sans oublier la chaleur saturante émanant du caquelon. En approchant de la porte d'entrée, je murmure à Chloé de rentrer doucement, car mes parents sont là et doivent sûrement être au lit puisqu'il est déjà une heure du matin.

    Mais voilà qu'elle éclate de rire sur le palier, me demandant ce qu'ils font au lit ? Ricanant telle une bécasse, ma Chlo a une technique très personnelle pour faire preuve de discrétion ! Le pire, c'est qu'elle me donne envie de rire à mon tour ! A peine la porte franchie, elle trébuche sur une des valises de mes parents, et je vous le donne en mille : ce n'est pas seulement l'immeuble qu'elle a réveillé, mais tout le XVIe arrondissement ! Dans un élan désespéré, elle se retourne vers moi, un doigt sur la bouche, me faisant signe de me taire avec un "Chuuuut" bien sonore, tout en éclatant de rire. Super ! Il est clair que je pouvais espérer un meilleur retour !

    Le lendemain, mes parents, dignes de leur âge, nous avouèrent nous avoir entendues rentrer. (Comme c'est curieux, ça alors…) Néanmoins, ils ne nous en tinrent point rigueur. « Il faut que jeunesse se passe », me lança Père avec un clin d'œil complice, comme si toutes nos folies étaient justifiées par notre fougue insouciante.

    Nous avons déjeuné avec mes parents à l'appartement. C'est avec Maria, depuis mon enfance, que je pratique quotidiennement mon espagnol, en plus des cours que j'ai suivis depuis mon plus jeune âge. Des échanges vibrants entre cultures et saveurs. J'adore l'entendre me dire avec ce ton amusé : "¿Qué palabro es este otra vez? Con tus palabras complicadas me vas a perder otra vez." Cette exclamation, empreinte d'une légèreté presque enfantine, a le don de me faire rire. Enfant, lorsque Zabeth était à mes côtés, elle me lançait un regard curieux, impatiente de comprendre les propos de Maria. C'est en écrivant ses lignes qu'un sourire tendre se dessine sur mes lèvres, je repensais aux échanges pleins de vie et d'émotion qui tissaient notre quotidien...

    Pour une Espagnole, il est inconcevable d’aborder un repas familial sans se plonger dans les plaisirs d’une authentique paella. C'est ainsi que Maria, avec sa dextérité légendaire, avait préparé son chef-d'œuvre. Car la paella de Maria, avec son goût incomparable, transcende de loin les plats ordinaires que l'on pourrait croiser. Ce mets emblématique résonne avec chaque souvenir de mon enfance, enveloppé dans un parfum qui évoque les souvenirs les plus tendres.

    Les effluves de tomates, de safran, d'oignons et d'ail s'entremêlent, créant une symphonie de fragrances, tandis que les fruits de mer (gambas, moules, calamars), témoins des océans lointains, apportent leur touche délicate. C'est dans cette alchimie de saveurs que se dessine non seulement un plat, mais une part de mon histoire, un héritage culinaire que je chéris profondément.

    A peine la fondue digérée, nous nous retrouvions déjà à savourer une paella des plus délicieuses. Engoncés dans cette douce jubilation culinaire, il nous fallait un nectar pour accompagner ce festin. Père, avec un sourire complice, avait choisi d’ouvrir une bouteille de Ramonet Bienvenue, Bâtard Montrachet Grand Cru 2007.

    Ce choix, à la fois audacieux et raffiné, éveillait en moi une symphonie de sensations, un véritable hommage à l’art de la table.

    C'est par cette douce indulgence, toujours motivée par le désir de faire plaisir à mes proches, que je me retrouve à accumuler des grammes superflus, entravant ainsi ma quête de performance. Chaque bouchée se transforme en une ironie cocasse, dressée comme une chaîne délicate qui me maintient à distance de cet objectif tant convoité : courir sous la barre des 40 minutes pour 10 km. Et me voilà, épanouie dans ce paradoxe, offrant à l'univers des plaisirs gourmands mon cœur en partage, tout en feignant de tendre vers la légèreté.

    C'est ici, mes amis, que vous devez vous pâmer de tristesse pour moi et saisir vos kleenex ! Quel combat des plus tragiques et injustes ! (lol)

    Lors de ce week-end où nous nous sommes à diverses reprises attablées, une simple question flottait dans l’air, innocente en apparence : « Comment se passent tes cours de management ? » La réponse de Chloé, cependant, traçait une ligne aussi nette qu’une épée. Face à ses parents, elle exprimait une grande confiance, avec un éclat de complicité : « Avec ma chérie et son intelligence, je devrais parvenir à décrocher mon diplôme de fin de stage ! » Cet élan, empreint d’un amour manifeste pour moi, trahissait une assurance solide, presque audacieuse.

    En revanche, confrontée à mes propres parents, son discours adoptait une rigidité méthodique : « Je travaille beaucoup, je retranscris tous les soirs mes cours et j’apprends les éléments importants. Je consacre environ deux heures par soir à cela ! » Un petit mensonge, bien sûr, car il est évident que, derrière ses mots, se cache une réalité différente. A travers cette réponse, un sérieux palpable enserrait sa voix, et moi, en entendant ces mots, je me sentais subitement exclue de cette aventure que nous partageons ensemble… (Soit !)

    Sans vouloir me lancer dans une psychanalyse approfondie, comment pourrait-on analyser ces nuances ? Ce petit mensonge ne m'importe guère. Il est manifeste que ces deux réponses ne sont pas identiques. L'influence de mes parents sur elle semble jouer un rôle prépondérant dans cette dynamique. Il est crucial qu'elle apprenne à maîtriser ses émotions, à cultiver ce calme intérieur qui fait la force, à affirmer ses besoins avec assurance. Avec moi, elle réussit sans effort, alors pourquoi pas avec les autres ? Qu'elle cesse de considérer les attaques ou les commentaires comme des flèches tirées contre son être ! Qu'elle prenne conscience des belles qualités qu'elle possède et qu'elle mette un terme à cette appréciation négative d'elle-même. Ces interactions doivent devenir pour elle des occasions de dialogue constructif, et non des champs de bataille. Sinon, je redoute qu'elle rencontre des difficultés insurmontables dans la direction d'une équipe.

    C'est là, après tout, qu'existe le véritable enjeu : transformer chaque épreuve en une leçon, chaque confrontation en une réflexion, et chaque erreur en une opportunité d'apprentissage. L'affirmation de soi n'est pas qu'une posture ; elle est le fondement même de l'engagement collectif et de la réussite partagée…

    Ce vendredi, nous célébrerons notre première Saint-Valentin depuis notre mariage, une étape marquante dans notre parcours commun. En tant que couple marié, nous ne pourrons que savourer la beauté de notre amour, flottant entre engagement et liberté, et honorant ce lien qui nous unit dans notre quête d'authenticité. Et, comme tout bon couple qui se respecte, nous terminerons sans doute notre soirée par un scrabble, un clin d'œil à notre complicité.

    Samedi, après de nombreuses hésitations, nous irons voir Les Puritains à l’Opéra Bastille à 19h30. A la sortie, aux alentours de 22h30, nous nous dirigerons vers La Maison de l'Aubrac, ce restaurant où les mets sont servis jusqu'à tard dans la nuit. La dernière fois que j'y ai mis les pieds, c'était il ya déjà quelques années, c'était en compagnie de Chloé et Zabeth. L’instant n'est pas gravé dans ma mémoire comme un chef-d’œuvre, mais il n'évoque pas non plus une catastrophe. Je vous en dévoilerai davantage la semaine prochaine.

    A vous tous, je vous souhaite une excellente semaine.

    A Bientôt,
    Chlo & Til 

    6 commentaires:

    1. Anonyme2/13/2025

      Salut la bande,
      Til je viens de te laisser un message sur ton répondeur. En attendant, je feuillette les derniers articles que je n'avais pas eu le temps de lire, car je ne suis plus étudiante moi, je bosse ! La prochaine fois, je serais ravie de vous accompagner à la piscine, je sens que ça va être trop drôle ! C'est vraiment marrant à lire. Chlo, tu en fais un peu trop avec tes cours, négocier ça, c'est trop fort ! Til, tu ne m'avais pas dit que tu voulais perdre quelques kilos ? Franchement, je ne pense pas que ta méthode soit la meilleure ! Je vous fais plein de kiss, les filles. Pamplemousse rose.

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      1. Coucou Pamplemousse rose,
        Je vais m'atteler à répondre à chacun d’entre vous, mais en ce qui concerne les études de Chloé, cela fait des années que j'apporte mon soutien à ma chérie dans ses apprentissages. Vous avez sûrement raison de souligner qu’elle tire parfois profit de cette situation. Toutefois, notre récent mariage symbolise notre engagement mutuel à nous soutenir dans nos aspirations respectives. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de ressentir une légère frustration, car j’aurais préféré consacrer ce temps précieux à mes révisions.

        Quant à l'invitation à la piscine, sache que c'est avec grand plaisir que je l'accueille ! Nous nous contacterons la prochaine fois que Chloé souhaitera plonger dans l'eau. En ce qui concerne mes quelques kilos superflus, je ne peux m’empêcher de penser que votre jalousie à leur égard trahit, au fond, votre propre désir de les revendiquer. Il semble que ce soit là la véritable raison de vos murmures... N'est-ce pas ? Je te kiss aussi, et je te souhaite une bonne semaine ! Bisesss et bonne semaine.

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    2. Arnaud2/15/2025

      Hello,
      Je ne peux qu'approuver le choix de la formule personnalisée pour débuter cet article.
      Til, tu es vraiment sur tous les fronts, tu fais même prof pour Chloé et je ne parle pas de votre natation assez peu synchronisée lol
      Quel est le secret de tout cela ? La paëlla de Maria ? En tout cas son effet sur moi est indéniable, même à distance mais uniquement concernant mon appétit !
      Je me demandais d'où te venaient ces connaissances exceptionnelles en oenologie, un tour de Zabeth ? Une passion ?
      La réponse de Chloé à tes parents me paraît être d'une logique implacable. Chloé semble vouloir la paix et faire bonne impression. J'aurais fait la même chose lol
      La Maison de l'Aubrac, encore des Aveyronnais à Paris ... Ce devrait être léger ! Je dirais même idéal pour briser ce plafond de verre des 40 mn.
      Il parait même que le recordman du Marathon mange aligot saucisse, truffade et autres coustellous quotidiennement.
      Bon je file, tout cela m'a donné faim !
      Bon appétit et bon week-end.
      Ciaociao

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      1. Coucou, Arnaud,
        Savoir que tu trouves une introduction personnelle réconfortante emplit d'une joie sincère mon cœur. Il est vrai que je craignais un brin de prétention, comme si parler de soi devait toujours frôler l’égotisme…

        La paella de Maria, ah, l’odeur de mon enfance se mêle à ses arômes. C'est un goût unique, inégalable, celui qui résonne dans ma mémoire...

        En ce qui concerne l'œnologie, je me revois, adolescente (16-17 ans), à cet âge de rêveries où j’ai sollicité Zabeth. La voie que j’avais choisie n’était pas simplement une passion, mais la quête d’une connivence avec Père. Il est un grand expert des vins de Bordeaux, mais hélas trop souvent absent, et c'est dans ce vaste monde des cépages, des rouges et des blancs que je tentais de combler ce vide. J'ai plongé dans la littérature vinicole, en quête de connaissances utopiques, des caractéristiques des raisins, des styles et des nuances du vin. Ainsi, je me suis orientée vers les subtilités des vins de Bourgogne, notamment les Hautes Côtes de Nuits, dont la légèreté me charme davantage que le poids des Bordeaux.

        On ne peut pas dire que je sois une prof pour Chloé, car, en toute honnêteté, je découvre le sujet en même temps qu'elle. Je préfère me définir davantage comme une bonne secrétaire investie, dévouée à l'accompagnement de son apprentissage.

        Ah, l’idée de manger pour courir plus vite me séduit indéniablement. Encore faut-il que les jambes touchent bien le sol, n’est-ce pas ? LOL ! Après tout, sans cette connexion à la terre, je crains que cette course ne reste qu'un doux rêve... Bises et bonne semaine.

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    3. Anonyme2/16/2025

      Hi Til & Chlo,
      Je suis souvent sur la même longueur d'onde qu'Arnaud. Dès que j'ai un moment de libre dans mon boulot, je vais essayer de planifier une rencontre avec Arnaud, et pourquoi pas avec les filles et Jo ! Ça pourrait être sympa, non ?
      Je suis d'accord, ton introduction personnelle est vraiment mieux, et je trouve que ta phrase rivalise avec certaines citations célèbres. Encore une fois, je suis d'accord avec Arnaud, Chloé a dû un peu ajuster les choses pour faire bonne impression devant tes parents, mais n'oublions pas qu'elle a été franche avec les siens ! Concernant le sport, je m'y mets parfois... dans mes rêves, mais c'est tout ! Til, tu devrais peut-être envisager de prendre un peu plus de poids pour voir si une technique de roulé-boulé ne serait pas plus efficace ? Je ne sais pas... C'est juste une suggestion...
      Pour la pisbac, j'étais mort de rire, et pour ton aide avec les cours de Chloé, je confirme, tu t'es bien fait roulée ! Elle est rusée, la petite, elle sait comment naviguer ! Bon, je retourne au boulot ! Bisous les filles et à toute la commu et passez une bonne semaine ! L' Anonyme Romain.

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      1. Coucou Romain,
        Entre ma réponse à Pamplemousse rose et celle adressée à Arnaud, je viens tout juste d'interagir avec toi.

        Mais dis-moi, "Pistach", qu'est-ce encore que ce mot espiègle ? Tu me cherches querelle, n’est-ce pas ?

        Je te remercie pour ta suggestion insolite de la technique du rouler-bouler, mais pour te répondre, peu m'en chaud ! La vengeance, n'est-elle pas un plat qui se consomme froid ? Tu pensais vraiment t'en sortir aussi facilement ? Comme tu peux être puéril parfois !
        Bisesss et bonne semaine à toi.

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