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  • lundi 3 février 2025

    Journal de bord 3/02/2025 Expo Cimabue \ semaine studieuse.

    “L’art, c’est le pressentiment de la vérité.”

    ~ Alexandre Blok / Calepin

    Comme nous vous l’avons annoncé ce week-end, Chloé et moi avons arpenté les vastes salles du Louvre pour nous rendre dans un espace situé au bout de la galerie des peintures italiennes, dans un couloir assez étroit (pas très agréable) où se trouve une exposition dédiée à Cimabue. Cette rétrospective nous invite à un voyage dans le temps, vers les racines de la peinture italienne du XIIIe siècle, une période pleine de promesses, mais déjà chargée de conventions.

    Il m'est revenu en mémoire un tableau de ce peintre : un crucifix que nous avions contemplé lors d'un de nos voyages à Florence avec Zabeth. J’admets que ce n’est pas mon œuvre de prédilection.

    Nous étions ravies, Chloé et moi, de retrouver Blanche, cette guide qui avait bercé notre enfance d'histoires et d'anecdotes (voir l'article ici). Son retour à nos côtés pour cette visite fut un véritable cadeau, nous permettant d'apprécier la Maestà, une œuvre monumentale. Son éclat, après restauration, est tout à fait impressionnant. Quelle surprise d'admirer l'une des toutes dernières acquisitions du Louvre (2019), "La Dérision du Christ" (24 millions d’euros), qui s’affiche pour la première fois devant nos yeux curieux.

    Blanche, avec sa passion contagieuse, a su révéler la richesse, la fraîcheur et l'indéniable modernité de l'art de Cimabue, tout en nous rappelant qu'à l'époque de ces toiles, nous étions au XIIIe siècle. Elle nous a parlé de cet artiste visionnaire, véritable précurseur d’un cheminement vers une peinture du naturalisme qui allait bouleverser les conventions établies. Nous connaissons très peu de choses sur Cenni di Pepe, dit Cimabue ; nous ignorons même la signification de son surnom. Seuls quelques documents d’archive permettent d’identifier l’artiste et de donner de rares repères dans son parcours. C’est Dante, dans un passage de La Divine Comédie*, qui forge le mythe au début du XIVe siècle : en établissant son importance, il est à l’origine de la fascination que le nom de Cimabue exercera des Médicis jusqu’à aujourd’hui.

    En sortant de l'exposition, un sentiment de frustration nous envahissait. Chloé aurait souhaité un dispositif de médiation plus étoffé, comme cela se fait souvent, avec éventuellement un film qui nous aurait plongées dans l'univers technique de ce maître. Pour ma part, j'aurais désiré une exposition de plus grande envergure. Bien qu'intéressante, celle-ci me parut un brin rococo. La véritable essence de l'art mérite d'être mise en lumière.

    *Pour résumer en deux mots La Divine Comédie de Dante : c'est un long poème en trois parties : l’Enfer, le Purgatoire et le Paradis. C'est le voyage de l’auteur en enfer, où il va retrouver plus tard sa bien-aimée, Béatrice, qui le guide jusqu’au purgatoire, puis au paradis où, dans un moment d’extase, le narrateur aperçoit Dieu. C'est aussi un voyage physique, La Divine Comédie est une allégorie de la progression de l’âme à travers le péché (l’enfer), la pénitence (le purgatoire) et la rédemption (le paradis), la dernière étant la fin heureuse promise dans le titre.

    A la fin de sa visite, alors que l'apéritif se profilait à l'horizon, je lui proposai de trinquer ensemble. Nos verres s'élevaient, tandis que nos rires dansaient dans l'air chaud, créant une harmonie délicieuse et pétillante. Blanche, avec une touche de mélancolie qui ne lui était pas étrangère, murmura : « C'est drôle, il fut un temps où, après les visites, avec Élisabeth, nous nous retrouvions toutes les quatre pour partager un chocolat. Maintenant, nous sirotons un apéritif. Dois-je en conclure que je suis désormais vieille ? » Je lui répondais avec ferveur : peu importe si nos boissons ont changé, cela ne diminue en rien la magie du partage. L'amitié reste intemporelle, qu'elle soit douce ou effervescente. Après tout, c'est le lien qui compte, non la forme qu'il prend !

    La légèreté de ses mots dissimulait une profondeur troublante, celle du temps qui s'égrène et des souvenirs qui s'estompent… Juste à ce moment-là, Chloé intervint, un sourire pétillant illuminant son visage : « Ouaip, c'est exactement ce que j'allais dire ! » Nos éclats de rire redoublèrent, emplissant l'atmosphère d'une douce légèreté. Chloé reste la même chipie des années passées ; elle n’a pas changé d’un iota depuis notre enfance ! Ses éternelles facéties continuent de la caractériser, comme si le temps n’a aucun pouvoir sur elle…

    Revenons à l'actualité :

    Chloé, dans son élan de renaissance étudiante, a récemment fait son entrée dans ce monde des savoirs. Je l'ai conduite avec la voiture de courtoisie que mon garage m'a prêtée. Bien qu'elle ne soit pas un objet de fierté, cela reste une meilleure option que rien, en attendant la réparation de ma tilomobile, endommagé par un énergumène (voir l'article de la semaine dernière). J'espère que les appréhensions et les angoisses de Chloé s'estomperont dès qu'elle constatera que ces cours se dérouleront bien et qu'ils seront un véritable apport pour son nouveau rôle de directrice artistique. 
    Dans l’écrin éphémère du temps, trois mois, bien que semblant interminables, se révèlent souvent moins qu’une brise légère. Comme le dit si bien notre ami Arnaud, trois mois passent très vite, c’est comme un long tunnel... Et au bout de ce tunnel, peut-être Chloé apercevra-t-elle la lumière. (Enfin j’espère MDR !)

    A vous tous, je vous souhaite une excellente semaine.

    A Bientôt,
    Chlo & Til 

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