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  • lundi 7 juillet 2025

    Journal de bord 08/07/2025 Amour, Changement, Sérénité.

    “Dans le changement, l'amour forge la sérénité.”

    Chloé, dans sa quête de maîtrise, poursuit avec détermination son engagement à la direction de la bijouterie. C’est grâce à Irène, ainsi qu’à nos échanges nocturnes, qu’elle parvient à lutter contre l’emprise de ce fichu stress, trouvant ainsi un équilibre fragile mais précieux.

    Pour ma part, je m’apprête à clore mon chapitre à l’hôpital, une anticipation douce-amère, car les jours de congé que l’établissement me doit s’accumulent, attirant vers moi la promesse d’une liberté retrouvée. Je quitterai donc ce lieu samedi 19 juillet, avant de me consacrer, du 21 au 24 juillet, à des cours qui m’initieront à l’art de rédiger une thèse efficacement, afin de transformer mes idées en un projet tangible.

    Nous avons pris soin de prévenir notre mairie, le consulat et les autorités fiscales, car chaque démarche est une pierre ajoutée à l’édifice à notre départ. Reste à traiter avec notre banque et notre assurance santé, et ainsi, nous en aurons terminé avec ces tracasseries administratives côté français !

    Revenons à la dernière étape de notre déménagement vers Lausanne.

    Après avoir déchargé le camion, comme je vous l’avais annoncé, nous nous sommes dirigés vers notre futur appartement. La seconde visite, hélas, s’est révélée aussi décevante que la première. Bien que les travaux aient manifesté un progrès timide, une litanie de tâches inachevées demeure, illustrée par les images capturées par Chloé. Mes beaux-parents, cependant, ont trouvé un certain charme à cet espace, séduits par son emplacement, son volume, sa tranquillité et la lumière qui y règne. Mais l'enthousiasme de mon beau-père, architecte de son état, jette une ombre sur cette joie : il prédit une attente de trois à quatre mois avant que nous ne puissions jouir pleinement de notre nouveau foyer. Il souligne que si nous emménageons début décembre, cela voudra dire que les ouvriers auront véritablement œuvré.

    Ce constat, empreint d’un réalisme lucide, s'oppose à l’optimisme d’Arnaud, qui m'assurait, il y a peu, que nous étions sur la bonne voie pour respecter les délais de début septembre. Mon esprit s’agite, car je ne peux m’empêcher de redouter que la clairvoyance de mon beau-père ne se révèle plus pertinente que l’ardent enthousiasme de notre maître d'œuvre. Je me vois contrainte d’explorer d’autres horizons. Avant de me lancer dans cette quête, telle une exploration existentielle à la recherche d’un refuge temporaire, j’eus la lucidité de contacter Mathieu, notre inlassable chercheur d’appartement. Je souhaitais savoir s'il avait connaissance de personnes disposées à louer un appartement meublé, peu importe le quartier de Lausanne, et ce, jusqu’à la fin de l’année 2025.

    Il accueillit notre appel avec enthousiasme, se montrant ravi d’avoir de nos nouvelles. Il nous proposa de venir nous rencontrer, désireux d’évaluer l’avancée des travaux. Nous l’attendîmes, impatients, durant un quart d’heure, le cœur plein d’espoir. A peine sorti de sa voiture, il nous salua, affichant son sourire charmeur, dont la chaleur semblait illuminer le moment.

    A la vue des travaux, il ne put s’empêcher d’exprimer son étonnement : « Ah oui… Tout de même ! Gros, gros travaux !!!» Il partagea avec nous que la cheminée n’existait pas sous cette forme lors de sa précédente visite avec mon père et l’architecte décorateur. Cette surprise esthétique révélait une beauté insoupçonnée. Le père de Chloé, avec sagacité, fit remarquer qu’un autre artiste avait laissé son empreinte dans cet appartement, visible à travers les dessins ornant la cheminée. Chloé, avec un sourire espiègle, confirma que la qualité du trait trahissait le talent d’un peintre… certes, aveugle, mais cette vérité, bien que tragique, enlevait une touche d’absurde à notre situation.

    Nous étions tous hilares, malgré l'ironie de cette scène, alors qu’un tel champ de bataille aurait dû nous plonger dans l’abattement. Mathieu acquiesça à l’assertion du père de Chloé, jugeant qu’une fin de travaux acceptable pourrait être envisagée pour début ou mi-décembre. 

    Précipité, mais empreint d’une confiance singulière, il me fit part de sa certitude : lors des quinze jours à venir, il serait en mesure de dénicher un bien correspondant à notre quête. Il s’apprêtait à solliciter prestement son réseau d’agents immobiliers, tout en n’hésitant pas à faire appel à des amis disposant de pieds-à-terre à Lausanne. Une promesse d’avenir serein se dessinait à l’horizon, telle une lueur fragile dans l’incertitude qui nous enveloppait.

    Nous regagnâmes ensuite notre hôtel, non seulement pour nous changer, mais surtout pour nous offrir un moment de répit, un recul salutaire. Il est vrai que nous prîmes un peu plus de temps que prévu, car, exceptionnellement, je n’eus pas à me battre contre le tumulte du quotidien ; Chloé vint me rejoindre sous la douche. Comment exprimer cette parenthèse de douceur ? Après un jeu de scrabble, nous nous habillâmes enfin et descendîmes dans le hall pour retrouver mes beaux-parents. A la vue de nos visages radieux, la mère de Chloé fit remarquer que la visite de l’appartement nous avait véritablement épanouis. Oui, cela devait être cela.

    Nous nous dirigeâmes alors vers le centre-ville, vers un bistrot, ce havre où un verre frais nous attendait. Alors que nous sortions à peine de notre douche, la sueur perlait sur nos fronts, particulièrement sur le mien, comme si chaque goutte témoignait d’un effort partagé, d’une quête d’évasion. Dans les ruelles de cette petite ville pittoresque, l’atmosphère se révélait douce, presque apaisante. Nous prîmes ensuite le chemin de notre recherche d’un restaurant, emportés par le flot d’une soirée prometteuse.
    Les parents de Chloé n’aspiraient pas à la sophistication d’un établissement sélect, mais privilégiaient plutôt un repas frais et rapide, afin que nous puissions ensuite nous promener sur les rives du lac. Nous avons dîné sur la terrasse d'un modeste restaurant, l’addition finale m’échappant complètement, mais la qualité des plats, bien que correcte, ne marquait pas les esprits, sauf peut-être pour le sorbet à la framboise fait maison, une véritable révélation pour nos papilles. Nous avons accompagné ce festin d’un vin rosé, sans grand choix, mais sa fraîcheur venait adoucir nos esprits. Le père de Chloé, se laissant emporter par l’instant, s’est permis quelques libertés, et commençait à être drôle et à nous faire rire. Avec le sorbet, nous avons ajouté un verre de vodka glacée, élevant le dessert à une expérience presque extatique, mais qui n'arrangea pas l'état de mon beau-père et de Chloé.

    Le crépuscule avançait, teintant le ciel de nuances délicates, lorsque nous avons emprunté le chemin menant aux rives du lac. Les couples s’accordaient en un ballet d’unités, main dans la main, comme si ce simple contact pouvait transcender le tumulte de nos existences, unissant nos âmes dans une quête d’éternité. Les rires avaient laissé place à un silence empreint de communion, une intimité tissée de regards et de gestes tendres, chaque baiser échangé révélant une profondeur insoupçonnée, le désir ardent de suspendre le temps.

    Je ressentais le poids de la fatigue, et pourtant, paradoxalement, je souhaitais que cet instant suspendu ne connaisse jamais de fin. Les parents, s’étant assis sur un banc, avaient créé un espace propice à notre éloignement léger. Nous nous trouvions, ma chérie et moi, à quelques mètres d'eux, sur un petit mur de pierre face au lac. Dans mes bras, Chloé s’abandonnait à la douceur de l’instant, tandis que la nuit s’étendait sur nous comme un voile protecteur. Nous étions là, enveloppés dans une tranquillité bienfaisante, savourant la richesse de cet instant précieux, ce moment où le monde semblait se dissoudre.

    Chloé, accablée par le stress de son nouveau poste et les efforts des jours précédents – le train, le déménagement, la fatigue accumulée, l’alcool, le repas – trouva refuge dans mes bras, s’abandonnant à un sommeil paisible. Après un moment, la maman de Chloé s’approcha, effleurant ma joue d’un baiser léger, me suggérant d’une voix douce : « On y va ? Rentrons à l’hôtel. » Avec le cœur lourd, je dus sortir Chloé de ce sommeil serein, un tableau de bonheur simple, une expression de la paix que nous avions tant recherchée.

    Il est étrange de constater que je connais mes beaux-parents depuis l’enfance. Ils sont pour moi un peu comme une tante et un oncle, mais depuis mon union avec Chloé, ma belle-mère s’est encore plus rapprochée de moi. Bien que je ne sois pas très encline aux démonstrations d’affection et que les fricassées de bisous ne soient pas ma tasse de thé, j’avoue que ses petites attentions me touchent d’autant plus. Il est indéniable que ma belle-mère, avec ses qualités indiscutables, mérite tous ces éloges. Quant à mon beau-père, il incarne la gentillesse dans ses formes les plus pures. J’ai véritablement la chance d’avoir intégré un tel milieu familial.
    En vérité, je dis cela sachant que ma belle-mère lit le blog ; je m'assure ainsi une harmonie dans mes relations pour les trente prochaines années à venir (Poum poum poum ! And there you have it ! MDR).

    Chloé, avec son handicap, ne vient jamais me faire un bisou sans raison, comme une déclaration d’amour. Les autistes, dans la plupart des cas, expriment leur affection autrement. Ce qu’elle fait, en revanche, c’est parfois venir chercher des câlins, s’installant contre moi, attendant sans rien dire. Je souris en écrivant ces mots, car parfois, je m'amuse à la faire bisquer, en lui demandant si elle sollicite mon aide pour chercher quelque chose ?

    La nuit douce nous a plongées dans un sommeil profond, écrasées par la fatigue, comme deux corps inertes. Le dimanche matin, nous avions rendez-vous dans le hall d’entrée de l’hôtel. Nous prévoyions de confier nos bagages à la réception et, pour ma part, de régler la note des deux chambres.

    Notre intention était de savourer un petit déjeuner léger en ville, de flâner dans les rues, avant de nous diriger sereinement vers une brasserie où nous pourrions nous restaurer avant de prendre la route. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvées à la brasserie de Montbenon. Sur la terrasse, le matin offrait une fraîcheur revigorante, tandis que le sourire bienveillant de la serveuse nous accueillait. Le père de Chloé, observateur de cette scène de vie,  tous les quatre étions attablés, soulignait avec amusement que ce moment partagé avait des allures de vacances, l'image d'une famille unie autour de ses deux filles.

    Nous avons erré dans les petites ruelles du centre de Lausanne. Mes beaux-parents ont exprimé le souhait que nous nous abstenions de retourner dans ce petit restaurant ou cette brasserie, mais que nous achetions des sandwiches, accompagnés de boissons fraîches, que nous allions les déguster sur les bords du lac. Pour clore ce moment, un café machine trouvé dans un magasin de souvenirs se révéla, contre toute attente, d’une qualité surprenante, éveillant en nous une satisfaction inattendue.

    De retour à l’hôtel, après avoir déposé nos valises dans le coffre de la voiture, nous avons pris la route du retour vers Paris. Le trajet s’est déroulé sans encombre ; fait assez inhabituel, d’après Chloé, son père consentit à ce que je le relaye au volant. C’était la première fois que mes mains se posaient sur le volant d’un Land Rover, et je découvris que la conduite était loin d’être désagréable, même si je reste fidèle à ma marque allemande préférée. Du reste, il va falloir que j'appelle le garage, je n'ai toujours pas de nouvelles de notre nouvelle voiture. Il faut également que je vois avec eux pour le remboursement de la TVA ainsi que le certificat de conformité pour la Suisse. Une fois sur place, il ne me restera plus qu'à procéder à l'immatriculation et à souscrire une assurance automobile conforme aux exigences suisses.

    A vous tous, je vous souhaite une excellente semaine.

    A Bientôt,
    Chlo & Til 

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