“Chaque fin est un nouveau commencement.”
Ainsi s'achève cette aventure parisienne, marquée par des souvenirs indélébiles. Nous venons de tourner la page de l'appartement parental (photo), ce sanctuaire d'enfance, pour embrasser avec audace notre futur nid d'amour. C'est un pas vers l'inconnu, une affirmation de notre volonté de bâtir ensemble un espace qui nous ressemble, un cocon où nos rêves pourront s'épanouir.
Nous voici de retour à Paris, à l’aube de ce dernier mois qui s’annonce comme un entre-deux, une période charnière entre ce que nous avons été et ce que nous serons. Chloé, dans ce mois de juillet, se trouve confrontée à un défi de taille : bien que peu de créations émergent de son esprit en ce moment, elle porte le poids de la bijouterie sur ses épaules, puisque son patron part en vacances en lui laissant les clefs. Il faut dire que ma douce tend à se sentir quelque peu oppressée par cette responsabilité. Néanmoins, nous tentons de puiser dans les ressources de la formation que nous avons suivie en début d'année, un soutien dont nous avons besoin pour naviguer dans cette tempête intérieure. Irène, notre complice, sera également présente les premières soirées, offrant son aide précieuse pour apaiser cette gestion du stress qui menace de l’engloutir.
Pour ma part, je me lance dans le tumulte de mon premier mois d’internat, car oui, à l'heure où vous lisez ces lignes, j'ai terminé mon dernier stage et ma validation de mes dernières UV, je suis enfin interne : Yeeeesssssss ! J'aurai mon papier officiel d'ici une quinzaine de jours et le classement final sans aucune importance m'arrivera début septembre.
Je suis plus que ravie et me voilà avec une bonne partie acquise. Ce mois de juillet, je reste dans le service où je suis. Rien à signaler, dirais-je, si ce n’est cette incessante course qui rythme mes journées. D’un côté, ce mouvement frénétique pourrait bien être un allié pour maintenir la silhouette de ce moment ; d’un autre, je savoure la satisfaction d’avoir atteint mon poids de forme, un équilibre fragile que je m’efforce de préserver.
Mais revenons en arrière sur notre déménagement :
Après cette longue et épuisante garde à l'hôpital de la semaine dernière, le répit ne semblait toujours pas être à l'horizon ; il me fallait me rendre pleinement disponible pour cette étape cruciale qu’est le déménagement. La chaleur torride n'aidant pas les choses.
Le vendredi s'étira, interminable, chaque minute se chargeant du poids des cartons que nous empilions, jusqu'à ce que l'horloge affiche l'heure tardive de 23 heures 30. Chloé, accompagnée de son père, a rapporté dans l'appartement de ses parents ses affaires personnelles, ces vestiges de son enfance, riches en souvenirs et en émotions, qu'elle désire ardemment garder à ses côtés dans notre vie de couple. Ils ont aussi transporté de l'appartement à la chambre de Chloé une partie de nos affaires que nous ne souhaitons pas laisser aux déménageurs.
Le samedi matin, à l'aube, alors que le café fumant remplissait l'air de ses arômes familiers, je me suis tournée vers les déménageurs et je leur ai demandé une faveur, délicate mais nécessaire. Je leur ai demandé de prendre le lit de l'appartement de mes parents et de l'acheminer avec soin chez mes beaux-parents, dans la chambre de Chloé. Le problème se présenta lorsque je demandai à ces déménageurs de transférer l'ancien lit de Chloé vers ce royaume de l'oubli, la déchetterie. Cette requête impliquait un déplacement imprévu pour eux, un imprévu encadré par les règles et obligations légales. Mais, avec un petit geste de complaisance : un billet glissé discrètement dans leurs mains, cet échange silencieux était magique. Il fait disparaître les problèmes en quelques secondes.
Avec le lit, il leur fallait également transporter chez mes beaux-parents une cave à vin, dont le poids, bien que vide, pèse son poids. Trois cartons de bouteilles, témoins de ma réserve désormais épuisée. Je souhaite offrir tout cela aux parents de Chloé, cela sera la surprise du chef !
Il est envisagé que je procède à l’acquisition de deux nouvelles caves à vin. La première, d’une dimension bien plus conséquente, sera reléguée au garage, tandis que la seconde, légèrement plus spacieuse que celle que je cède ici, trouvera sa place dans l’appartement.
Une fois les allers-retours achevés, le lit de Chloé emmené à la déchetterie, nos trois déménageurs s'attelèrent enfin à la véritable tâche, plongés dans le cœur de notre déménagement, entourés de cartons qui, silencieux, semblaient porter le poids de notre existence tout entière. Il était manifeste que nous étions bien deux femmes, à la vue de l'accumulation de nos cartons de vêtements, témoins de notre coquetterie. Cependant, c’étaient surtout les cartons de livres, véritables reflets de nos esprits cultivés, qui impressionnaient nos déménageurs par leur volume imposant. Une vieille chaîne hi-fi vintage, vestige des années 1980 de mon grand-père, quelques meubles et bibelots modestes et le reste de nos affaires, éparpillées en un capharnaüm organisé, complétaient ce tableau.
La veille, j'avais pris soin de marquer chaque carton, chaque sac, chaque objet avec des couleurs vives, établissant une liste exhaustive afin de m'assurer que rien ne demeurerait dans l'oubli. Mon intention était claire : à l'arrivée, garantir l'intégrité de chaque bien, notamment des objets fragiles, avant de signer ce document, témoin de l'état de notre passé, affirmant que tout était en ordre, sans dommages. Ainsi, j'ai coché chaque sortie d'objets afin de ne pas en oublier.
Là encore, nos projets furent bouleversés. A l'origine, Chlo et moi avions prévu de descendre en voiture vers Lausanne, dans la voiture de ses parents. Dans le coffre et la remorque se trouvaient nos valises respectives, quelques toiles et objets que nous ne souhaitions pas confier aux déménageurs. Une fois nos possessions délicates arrivées à destination, soigneusement emballées dans le garage, nous déballerions ensuite le camion de déménagement, et enfin, notre programme s’annonçait sous le signe de la détente : passer la journée en toute convivialité avec mes beaux-parents dans la belle ville de Lausanne, où l'hôtel Beau Rivage nous attendait pour une soirée de douceur avant notre retour à Paris le lendemain, dimanche après-midi, le cœur léger, prêts à établir nos quartiers temporaires pour le mois de juillet.
Cependant, la réalité se révéla tout autre. Le camion du déménageur se remplit bien trop vite ; l’évaluation du volume ayant été plus qu'approximative, nous nous retrouvâmes à investir le quatre-quatre et à entasser sur la banquette arrière, le coffre de la voiture, et son coffre sur le toit, où serrés de toutes les forces des bras du papa de Chloé, sans oublier la remorque, archie pleine, imperturbable sous sa bâche bleue. Il fallait voir la voiture... Plus proche du retour d’un couple de bédouins vers leur terre natale que de l'image idyllique de parents d'une gentillesse démesurée, s’investissant dans le déménagement de leur fille et de leur belle-fille.
C’est dans l'urgence que j'ai réalisé la nécessité de rassembler les papiers administratifs pour toutes nos possessions. Oui, nous sortons de l’UE, et cela implique de remplir une déclaration d'importation pour nos biens. Ainsi, nous dûmes nous précipiter à faire quelques photocopies de nos papiers d'identité, de nos passeports et à remplir une autorisation pour mes beaux-parents, leur permettant de transporter nos affaires. Nous partîmes prendre un TGV à la dernière minute, une situation que Chlo et moi n'apprécions guère.
Après un changement à Genève, nous avons enfin pris la route vers Lausanne. Il était précisément quinze heures trente. Un coup de téléphone plus tard, Chlo m'informa que ses parents avaient déjà atteint leur destination, attendant, stoïques, au pied de notre immeuble. Les déménageurs, quant à eux, étaient à une trentaine de minutes de cet ultime rendez-vous.
Mon beau-père, bien qu'habituellement peu enclin à l’émerveillement dans le batiment, a été sincèrement impressionné par ce que nous appelons désormais notre « garage duplex ». Il a d’abord noté l’ampleur de l’espace sur ses deux étages, cette générosité qui, malgré son aspect encore brut, marqué par la poussière et les vestiges d’un passé révolu, nécessite un bon nettoyage, une couche de peinture — peut-être même un peu d’attention, au sens existentiel du terme. Cependant, ce n’est pas tant l’aspect extérieur qui l’a frappé que la rigueur de sa conception défensive.
A peine avions-nous fini de décharger toutes les affaires de la voiture des parents de Chloé que le camion était déjà arrivé à bon port. Nous nous sommes attelés à la tâche de décharger l’intégralité de son chargement, cochant méthodiquement chaque élément sur ma liste. Avec une attention particulière, nous avons veillé à inspecter la totalité des objets fragiles, appréhendant la possibilité d'une casse survenue durant le voyage. Cette opération, bien que sérieuse, s’est révélée être une formalité, exécutée avec une efficacité presque routinière. Le responsable du déménagement s’est tourné vers moi avec un regard approbateur, me félicitant pour l’organisation que j’avais mise en place. Ce simple compliment, bien que modeste, a éveillé en moi une satisfaction insoupçonnée.
Chloé, d’un ton mi-amusé, mi-sceptique, s’est exclamée : « Tout ça pour ça, je ne sais pas si cela valait le coup ! » La légèreté de son propos nous a tous arraché un rire, un éclat de joie au milieu de cette rigoureuse logistique. J'ai signé les papiers, laissant échapper un grand soupir de soulagement. Un poids de moins, me suis-je dit, en réalisant que, à force de me débarrasser de ces fardeaux, je risque de m’envoler.
Père m’a contacté pour s’enquérir de l’avancement du déménagement. C’est à ce moment-là que je lui ai fait part de notre achèvement, lui assurant que tout s’était déroulé sans accroc. Sa voix, empreinte d’un intérêt sincère, a éveillé en moi une joie inattendue. Il est fascinant de constater combien les simples échanges peuvent apporter du réconfort et renforcer les liens, même à distance.
Nous avons ensuite pris la direction de l’appartement, impatients de voir si les travaux avaient progressé. Les parents de Chloé, animés par une curiosité palpable, désiraient découvrir notre futur nid d’amour, cet espace encore en devenir mais déjà chargé de promesses.
Par manque de temps, vous aurez la suite et l’épilogue de cette aventure qui se révéleront à vous la semaine prochaine.
A Bientôt,
Chlo & Til
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