“Le bonheur se savoure mieux en bonne compagnie, même sous la pluie.”
Nous avions pris soin de réserver une loge pour ce quart de finale, entre Iga et la joueuse ukrainienne Elina Svitolina. Une anticipation nourrie par l’idée d’un déjeuner paisible dans l’appartement de mes parents, une parenthèse avant l’effervescence du match. Pourtant, l’enthousiasme de Chloé s’est invité à nos plans, bouleversant cette tranquillité prévisible. Séduite par la magie de notre dernier pique-nique, elle a exprimé le désir que Maria recrée à l’identique ce festin en plein air, un appel à la joie, au partage et à porter chance à Iga. Pour faire plaisir à ma Chlo, j'ai accepté de mettre une casquette pour augmenter les chances à Iga. Entre nous, ne cherchez pas à comprendre, seule Chloé a cette connaissance…
Maria, disposant de tous les ingrédients nécessaires, s’est immédiatement attelée à la tâche, déterminée à nous offrir ces délices dans les délais impartis. Ainsi, nous sommes arrivées dès 11h30, impatientes et enthousiastes à l'idée du spectacle qui nous attendait, le match étant prévu pour 12h30. Par bonheur, la loge, laissée vacante au précédent match, nous offrait un refuge où nous pouvions nous installer et nous préparer à ce moment éphémère.
Dans cet espace, nous avons pu savourer le déjeuner, en parfaite harmonie avec les désirs de ma chérie. Le vent soufflait avec force, mais rien ne pouvait altérer notre bonheur de déguster ce repas exquis concocté par Maria. Nous étions placées à côté du clan polonais, et dès qu’ils ont su que nous étions présentes pour soutenir Iga, des liens d’amitié se sont noués au gré des échanges.
Comme à chaque fois, le match fut retardé, et ce n’est qu’aux alentours de 13h30 qu’elles faisaient leur entrée sur le court pour un léger échauffement. La foule était encore clairsemée pour ce quart de finale, et ce n’est qu’à partir du deuxième set que les spectateurs commencèrent à affluer. Iga entama le match avec un premier set sans effort, s’imposant 6-1, suivi d’un deuxième set plus disputé, remporté 7-5, agrémenté de trois aces dans le dernier jeu. Quelle excitation !
Nous serons là pour la soutenir lors de sa demi-finale, consciente de la difficulté à venir, car elle affrontera la numéro un mondiale. Un défi, mais aussi une promesse de passion et de courage.
Jeudi 5 juin
Malgré la pluie, nous étions enfin prêtes à plonger dans l'intensité de cette demi-finale face à la biélorusse A. Sabalenka. L’atmosphère était empreinte d’une exaltation palpable, nourrie par la présence de nos amis polonais, unis dans l’attente de ce moment décisif. Nous avions choisi de renouveler cette tradition du pique-nique, une sorte de talisman destiné à apporter chance à Iga dans ce duel olympien. Sauf que, voilà, le match est à quinze heures, nous n'avons donc pas pu déjeuner dans la loge.
Alors, pour ne pas réduire l'expérience à une simple évaluation, il convient de dire que le coin pique-nique de Roland-Garros en cas de pluie avec ses grandes tables et ses grands bancs se révèle relativement bien agencé. Ainsi, nous nous sommes retrouvées réunies autour d'une table, dans une atmosphère plutôt conviviale. Quelques amis polonais nous ont honorés de leur présence, nous offrant l'opportunité d'échanger quelques mots. A notre grande surprise, une lectrice et deux lecteurs de notre blog nous ont également trouvé et gentiment abordé, désireux de capturer cet instant par le biais de selfies. Il m'a alors fallu leur rappeler, avec une pointe d'humour, que ni Chloé ni moi n'étions des joueuses de tennis. La bonne humeur offre toujours une part de beauté à ces rencontres.
Pour cette occasion, Maria avait décidé de varier les plaisirs culinaires, nous offrant un festin de saveurs. Je vous donne le menu de ce pique-nique :
En entrée, se présentant comme des grandes tartines d'aubergine, confites et fondantes, délicatement surmontées de foie gras, une invitation au plaisir.
Pour le plat principal, ma chérie, éternelle amoureuse de la truffe, Maria nous a concocté un tartare de veau, parsemé de câpres et de cébettes, d’échalotes hachées, unissant l'huile d'olive et le jus de citron dans une danse de saveurs. Et là, comme un doux secret, des lamelles de truffe viennent s’ajouter, révélant une complexité qui élève le simple au sublime.
Enfin, pour clore ce festin, une panna cotta au limoncello se dévoile, parée de noisettes croquantes, de fruits rouges éclatants et de graines de sarrasin, un dessert dont la texture onctueuse semble suspendre le temps. Chaque bouchée, un enchantement, un désir de prolonger l’instant, de garder ces saveurs en bouche, tant elles s'entrelacent dans un ballet délicieux. Et puis, dans un souffle, on se demande comment notre corps peut accueillir tant de délices, et la réponse s’efface dans le plaisir. Et avec le vin, il est vrai, un léger brouillard s'installe, éclipsant le pourquoi de notre présence ici, comme si chaque gorgée nous éloignait un peu plus du quotidien.
Après ce moment suspendu, nous étions là, prêtes à vibrer au rythme des échanges sur le court. Chloé, pleine d’entrain, était impatiente de plonger dans les palpitations du match, tandis que moi, flottant sur mon petit nuage grâce aux effluves d’alcool, je contemplais ma chérie avec des sourires tendres et amoureux.
Dans un élan de désillusion, je ne peux m'empêcher de ressentir une aversion profonde envers cette joueuse biélorusse. Elle incarne tout ce que je méprise dans ce sport. Des cris, qui résonnent sur le court tel un écho sauvage, ainsi que sa manière de frapper la balle avec une force brutale, un côté animal qui me laisse à chaque fois perplexe. Notre championne, victime de cette tempête, s'est inclinée avec un score amer de 7-6, 6-4, 6-0. Chloé, le cœur lourd, exprimait une préférence pour notre absence à la finale, un choix empreint de tristesse et de désillusion.
Il n’y avait dans cette situation que peu d’espoir, jusqu'à ce que je parvienne à revendre nos places sur une plateforme sécurisée, tirant une plus-value non négligeable de ce désenchantement. Une satisfaction fugace m’envahit, un léger réconfort face à la mélancolie du moment.
Samedi, comme nous ne nous sommes pas rendues à Roland-Garros, nous avons fait du sport running le matin, l'après-midi Chloé est allée à la salle de boxe et moi à la piscine.
Le dimanche, nous avons partagé un repas chez mes beaux-parents, une parenthèse familière ma chérie restant encore un peu morose de la défaite de sa championne, mais la soirée s'est bien terminée avec une partie de scrabble.
La perspective de descendre à Lausanne la semaine prochaine suscite en moi un frisson d'anticipation. Nous allons enfin pouvoir admirer de nos yeux notre futur appartement, témoin des travaux menés au fil du temps, et découvrir, à travers cette expérience, le sens de notre engagement dans cet espace. C'est une quête de lumière et de renouveau, malgré l'ombre passagère du moral de mon cœur.
A vous tous, je vous souhaite une excellente semaine.
Hello,
RépondreSupprimerJ'aurais pu parier que tu n'appéciais pas vraiment le "bulldozer" Sabalenka ! Son discours de défaite en finale était sincère mais quand même extrêmement égocentré et discourtois mdr
Vous avez passée une chouette semaine en évitant les foodtrucks. La scène du foodtruck m'a bien fait rire, ta réaction a été top !
Par contre, comment ne pas être jaloux de Maria ! C'est de la torture mdr
Personnellement, mon tournoi se sera résumé à la finale homme et à un bout de match de la française Boisson en 16 ème. Tournoi sympa et très belle finale techniquement impressionnante et au scénario marquant.
Bonne préparation méthodique des cartons ! Je ne doute pas que ce sera le cas.
Bises
Ciaociao
Coucou Arnaud,
SupprimerJe prends un moment pour m'attarder sur tes réflexions. La tirade de Sabalenka résonne avec une frustration palpable, presque existentielle. Je ne peux m'empêcher de ressentir une aversion pour ce qu'elle incarne, cette image du bûcheron, si éloignée des nuances de la féminité que j'affectionne. Cependant, au-delà de cette impression, il est indéniable qu'elle fût efficace lors de ce match.
Quant aux délices culinaires de Maria, leur absence se fera sentir, sans conteste. Nous avons partagé des moments d’intimité, et pas seulement gustativement, j'aime parler avec elle en espagnol. Les premiers échanges entre Chloé et elle furent empreints de tension. C’était une période nécessaire pour établir les contours de chacun, pour que s’épanouisse le respect mutuel. Néanmoins, il semble que Chloé et Maria aient su trouver un équilibre, une harmonie dans leur coexistence, mais cela est rentré dans l'ordre. Bon... Je me replonge dans mes cartons, ce symbole de transition.
Je t’embrasse et te souhaite une semaine.