“A Roland Garros comme dans la vie, la passion ne trouve de sens que dans les défis surmontés.”
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à toutes les filles de notre club, véritables piliers de notre engagement collectif. Un merci tout particulier à Romain pour ces fleurs, symboles délicats d’attention et de bienveillance. A Arnaud, Patrick, Léa, Sophana et à chacun d’entre vous, pour vos messages de félicitations et d’encouragements résonnent comme de puissants échos de solidarité. Ces mots et gestes forment des bases solides sur notre chemin commun vers un avenir prometteur.
Le temps passe, mais certaines choses demeurent immuables, comme cette photo où Chloé est derrière l’objectif et moi devant. Parfois, je fais la sotte devant l’appareil, comme ici, devant le mur de Roland Garros.
Chloé continue à diriger avec assurance le service création, s’investissant dans de nombreux projets en cours. Elle se trouve dans une position enviable, car avec les jours fériés, les ponts et les week-ends, elle a pris très peu de jours de congé pour profiter pleinement de sa passion pour Roland Garros. Sans conteste, c’est Iga Swiatek qui suscite en elle une admiration particulière, un modèle de détermination et de talent. Dans cet entrelacement de responsabilités professionnelles et de passions personnelles, Chloé trace sa propre voie. Espérons que je ne sois pas trop loin...
Bien que, de manière officielle, je sois censée avoir acquis tout le savoir que les livres peuvent offrir, je me retrouve quotidiennement, à mon retour de l’hôpital, à mesurer l’étendue de mes lacunes. Chaque jour constitue pour moi une occasion d’apprendre, de revisiter et d’assimiler les cas qui se présentent à moi durant mon service. Dans ce parcours, il m’arrive d’éprouver de belles révélations, lorsque je réalise qu’un certain symptôme ou une maladie résonne avec des souvenirs enfouis. Cependant, la réalité me rattrape souvent, me contraignant à m’investir dans un travail acharné pour combler ces manques. Je sais, avec une conviction presque douloureuse, qu'il est de ma responsabilité de ne laisser à aucun moment mon incompétence nuire à autrui. Cette prise de conscience, loin d'être une simple contrainte, nourrit ma détermination et forge mon engagement, car c’est par cette quête incessante de savoir que je peux prétendre à l'exercice de ma vocation.
Nos aventures à Roland Garros 2025
Je ne vous l'ai peut-être pas encore dit, mais j'ai décidé d'offrir à Chloé, à l'occasion de son anniversaire, l'intégralité des matchs d'Iga. Ce choix m'est apparu évident alors que nous sommes encore parisiennes, car après notre déménagement, les choses risquent de devenir plus compliquées. Je m'interroge sur notre capacité à consacrer autant de temps à nos loisirs, car la vie a souvent tendance à nous éloigner de nos véritables désirs.
La quête des places pour la demi-finale et la finale (oui nous sommes optimistes) a été semée d'embûches. Malgré cela, avec détermination, un budget conséquent et un carnet d'adresses hérité de mes parents, j'ai réussi à atteindre mon objectif. Au fond, c'est bien cela l'essentiel : s'accrocher à nos passions et les partager avec ceux que nous aimons.
Nous avons donc assisté au deuxième tour le mercredi 28. Le match, face à la Britannique Emma Raducanu, n'a pas été particulièrement captivant, mais il a ravi Chloé puisque sa championne a gagné. La rencontre s'est soldée par un score sans appel : 6-1, 6-2, nous laissant un goût d'inachevé, comme si l’essence du jeu avait fait défaut.
La véritable problématique a été le décalage de l’horaire initialement prévu. Alors que le match devait se dérouler en fin de matinée, il a finalement commencé à 14h30. Cette imprévue nous a contraintes à adapter nos plans, et nous avons choisi de déjeuner sur place avant le match. Je vous laisse découvrir notre mésaventure un peu plus bas.
Il y a des jours où je me présente devant vous avec une attitude d'enfant gâtée, mais ne vous y trompez pas : derrière cette apparence se cache une insatisfaction profonde, un malaise nourri par mes observations. J'éprouve de vifs reproches envers Roland Garros, critiques qui, loin d'être capricieuses, sont le fruit d'une réflexion aiguë sur la condition féminine et les inégalités persistantes dans notre société.
D'abord, il est crucial de souligner le manque de considération pour les besoins physiologiques des femmes. Mieux vaut ne pas avoir de besoin pressant, car il faut attendre une bonne demi-heure pour accéder aux toilettes. Pour les hommes, cette question ne se pose guère, alors que le nombre de commodités réservées aux femmes est largement insuffisant. Il ne me semble pas démesuré de demander un accès raisonnable à ces installations. Cette situation témoigne d'une ignorance des réalités corporelles que nous vivons, comme si la souffrance devait rester silencieuse.
Ensuite, lors de notre première visite, j'avais réservé des places précises à un certain coût, espérant garantir une expérience unique à ma chérie. Or, pour les matchs du premier tour, le placement est libre, et j'ai déploré de constater que de nombreux sièges restaient inoccupés. A l'exception de la tribune VIP, les places du grand public semblent n'avoir que peu de valeur. Débourser une somme considérable pour un accès qui, au final, ne se distingue guère de celui d'un public moins chanceux n'a donc pas d'intérêt.
Enfin, parlons de la restauration. Je suis déçue par l'absence d'établissements dignes de ce nom sur le site. Je ne parle même pas de chefs étoilés, mais de restaurants capables de proposer une cuisine honorable. Le manque d'attention portée à la qualité gastronomique qui devrait accompagner un tel événement sportif est révélateur de la négligence envers le bien-être des spectateurs.
Nous avons dû nous résoudre à consommer du "street food", sans originalité ni réelle qualité, le tout accompagné d'un service déplorable. L'homme derrière le comptoir nous parlait comme si nous n'étions que du bétail, vêtu d'une tenue négligée, à peine propre, au cheveux gras. Après une attente interminable de trente minutes, il a enfin pris notre commande.
Nous avons opté pour des hamburgers "maison", une promesse qui s'est avérée illusoire ; un surgelé aurait été préférable. L'homme, indifférent à notre impatience, nous a demandé comment nous souhaitions nos viandes. Quinze longues minutes plus tard, il nous a servi nos plats : Chloé avait demandé un hamburger saignant avec de la moutarde, et elle s'est retrouvée avec un steak trop cuit et une sauce samouraï. Quant à moi, ayant spécifiquement demandé ma viande à point avec de la sauce barbecue, j'ai découvert un hamburger brûlé, qui aurait nécessité un coup extincteur pour éteindre le désastre. Ma sauce barbecue s'était transformée en une sauce au curry déconcertante.
Lorsque j'ai signalé d'un ton courtois que ma commande était complètement erronée, il m'a répondu d'un ton désinvolte : « C'est bien de changer, de découvrir autre chose, de toute façon, c'est ça ou rien. » J'ai donc remercié ce malotru, sans accepter la commande, et nous sommes parties faire la queue à un autre "food truck".
Il m'apparaît alors que je fais face à un travail exercé par des individus manifestement dépourvus de déontologie. Leur approche, bâclée et désinvolte, m'épuise émotionnellement. C'est épuisant de constater que l'engagement et le soin, valeurs essentielles dans toute entreprise, semblent avoir été balayés, et cette désillusion me ronge bien au-delà des simples apparences.
Alors, je me pose cette question troublante : pourquoi ne ferais-je pas de même dans mon propre travail ? Pardon, Monsieur ? C'est le bras gauche que nous devions vous amputer, mais pas la jambe droite ? Mais Monsieur, n'est-il pas positif de sortir de son petit confort ? Grâce à moi, vous allez découvrir d'autres sensations. Et pour le ressemelage de vos souliers, comme vous n'aurez plus qu'une chaussure, on ne vous facturera que la moitié du prix. Alors, n'est-ce pas une bonne affaire ? Allez, on dit merci à qui ?
Ainsi, je m'interroge sur cette dérision qui se glisse entre le service attendu et celui qui nous est offert, reflet d'un monde où l'indifférence et la négligence ont pris le pas sur l'empathie et le respect. Dans cette danse troublante, je ressens une profonde colère face à un système qui échoue à honorer la dignité de ceux qu'il est censé servir.
Pour clore ce tableau, les prix affichés à Roland Garros suffisent à complexer tous les Auvergnats qui, montés à Paris nous vendre leur jambon-beurre à 25 euros.
Lorsque nous sommes revenues ce vendredi 30 pour le troisième tour, nous avons demandé à Maria de préparer un repas à emporter. A l’annonce que cette occasion marquait l’anniversaire de ma bien-aimée, Maria, dans un élan de générosité, nous a offert un panier royal : un carpaccio de Saint-Jacques rehaussé de truffe noire pour commencer, suivi d'un poulet tandoori en gelée (Un régal). Pour le fromage, un Caciocavallo Podolico, délicat et raffiné, et en apothéose, des muffins aux pépites de chocolat imbibés de Bailey’s. Nous avons accompagné le tout d'un Albert Grivault - Meursault 1er Cru Perrières 2020 ; ce n'était pas un Coche Dury, mais il se laissait apprécier sans réserve. A noter que les thermos ont su maintenir des températures idéales malgré la chaleur ambiante, préservant toute la saveur de cette délicieuse expérience. Je ne saurais décrire l'ivresse que nous avons ressentie, maîtres du monde, lorsque le décalage horaire du match ne devint qu’un détail trivial dans l’éclat de cette célébration. Iga a rencontré la Roumaine Jaqueline Cristian. Le score de 6-2, 7-5 est relativement sévère, car la Roumaine a montré des fulgurances qui ont à plusieurs reprises fait douter notre championne.
Pour ce huitième de finale, nous avons eu la chance de nous installer dans une loge, une opportunité que nous aurons également pour les matchs à venir. Même si les sandwiches sont offerts dans la loge, nous avons choisi de déguster tranquillement un déjeuner à l'appartement de mes parents avant d'arriver un petit quart d’heure avant le début des hostilités pour le match d'Iga contre Elena Rybakina. Jusqu'alors, Iga avait souvent commis des fautes inhabituelles chez elle, mais ce jour-là, son entrée en jeu fut tout simplement catastrophique. Une peur sourde s'est installée en nous, et il était évident qu'elle-même était en proie à une profonde inquiétude. Pourtant, notre championne, faisant preuve d'un remarquable courage, réussit à renverser la situation, s'imposant finalement avec un score de 1-6, 6-3, 7-5. Elle se qualifie ainsi pour les quarts de finale, qui, sans nul doute, se déroulent au moment même où vous parcourez ces lignes si vous lisez cet article mardi.
En attendant la suite de nos aventures, à vous tous, je vous souhaite une excellente semaine.
A Bientôt,
Chlo & Til
"Parfois, je fais la sotte devant l'appareil..." Non. Sotte ne me parait pas approprié. Mais je ne propose rien. La photographie est celle d'une personne souriante. Au fond, je ne suis pas en accord avec cette légère forme d'autodérision. Bon, il est clair que vous n'avez pas mobilisé la totalité de vos ressources intellectuelles pour poser devant un appareil photographique à cet instant précis. Heureusement, la valeur que vous allez créer dans le futur n'est pas lié pour vous, à savoir prendre la pose exigée par un photographe de mode.
RépondreSupprimerBonjour,
SupprimerEn cet instant figé, je me trouvais en train de taquiner Chloé, qui, dans son désir de capturer mon image, cherchait à immortaliser notre venue à Roland Garros. Dans cette plaisanterie, je l’embarquais je m'amusais à loucher et lui faire des grimaces. Il m’apparaissait alors qu’un écho de cette espièglerie persistait sur cette photographie, comme un résidu d’un éclat de rire par-delà le visible. A première vue, tout semble en ordre, et ainsi, le monde peut continuer à tourner, sans se douter des nuances cachées derrière mon sourire... Bonne semaine.