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  • lundi 7 avril 2025

    Journal de bord 08/04/2025 changement, aspiration, création.

     “A chaque nuage se cache une promesse de clarté.”

    Moi (lol) / Juste entre nous 2 

    Avec une douceur à peine perceptible, les nuages qui obscurcissaient notre horizon commencent lentement à se dissiper. Cet appartement, que nous avons tant désiré, s’apprête à devenir le foyer de nos aspirations. Bien sûr, il nous restera encore à dompter ce lieu, à lui insuffler notre souffle par le biais de travaux et d’aménagements. Si, par malchance, ces projets devaient connaître des retards, nous avons cette échappatoire : la promesse éphémère d’un mois dans un Airbnb où nous pourrions, du moins en apparence, nous sentir un peu chez nous.

    Quant à notre voiture, sa venue est désormais proche, une étape de plus dans cette quête d’indépendance, et nous avons toujours notre voiture de courtoisie. Nous nous retrouvons, enfin, devant le nécessaire tournant de nos vies : la fin de nos études. Chloé ouvrira le bal des épreuves, elle aura son examen le jeudi 24 avril, et moi, un mois plus tard, je croiserai les doigts pour mon grand oral le 19 mai. Il me manquera encore une unité de valeur à obtenir, une dernière récompense à cette lutte acharnée pour devenir enfin interne pour trois ans.

    Ainsi se dessine l’avenir, à la fois vertigineux et prometteur, entre projets, espoirs et responsabilités. Et, peut-être, dans un laps de temps désormais plus serein, nous pourrons envisager notre extradition vers la Suisse, et plus particulièrement vers les rives apaisantes de Lausanne. Là-bas, un nouveau chapitre se dessinera…

    C’est avec une joie sincère que je suis témoin de la renaissance créatrice de Chloé, qui, dans son temps libre, a renoué avec les gestes ancestraux des artistes. Elle vient de nous offrir une toile à l'huile qui servira d'écrin à nos pensées pour cet article. Eva, notre galeriste, se laisse emporter par ce frisson d’anticipation, impatiente de l’arrivée de cette œuvre prometteuse.

    Cette toile ne se limite pas à une simple image ; elle est l’émanation de notre avenir, ce tableau des nuages qui s’éclaircissent, augurant d’un futur radieux à l’horizon. Chloé m’enseigne à travers son art, et elle me voit en ce personnage de dos, vêtu de ma robe de mariée, non seulement une figure, mais une métaphore de l’espoir et des possibles.

    Le chemin de la création est semé d’embûches et de révélations, comme celui de notre existence même. Chloé transcende la simple représentation pour poser un regard profond sur notre condition, mêlant intimement l’art et notre vie.

    Nos carrières…
    Chloé, ma chérie en quête de sens dans le monde du management, se trouve à l'orée de la fin de son stage, qui ne lui laisse qu'un mois avant d'atteindre une certaine forme de finalité. C'est avec une satisfaction palpable qu'elle a triomphé des deux quiz que j'avais concoctés pour elle ; l'un s'ancre dans les réflexions de mars, tandis que l'autre englobe le  mois qui l'a précédé, plus le mois en cours, février et mars. Nous poursuivons ensemble notre méthode d'apprentissage, un travail  intellectuel où nos esprits s’entrelacent pour réviser les enseignements qui façonnent son parcours. Je perçois dans son regard une lueur d'anticipation, une joie à l'idée de toucher au terme de cette expérience qui l’aura certainement marquée. Voilà, en somme, comment se dessine le chemin de la découverte personnelle.

    De mon côté, pour exercer aux urgences pédiatriques, il est impératif de cultiver une passion profondément ancrée. La souffrance omniprésente, ainsi que la fatigue accablante, se présentent comme les lourds fardeaux de notre réalité. Cependant, c'est cette nécessité de poursuivre ma vocation au sein d'une structure défaillante (manquant cruellement de moyens matériels et techniques) qui est la plus écrasante, mais aussi épuisante. Il nous faut continuellement inventer des solutions par rapport au terrain local. Les problématiques varient par exemple en fonction de la richesse des établissements. La quête de lits pour les patients, la rivalité pour les ressources dans un système qui fléchit et les collègues anéantis au bord du burn-out sont des constats accablants.

    Pourtant, je trouve une satisfaction dans mes relations chaleureuses avec l'équipe, une dimension humaine que je chéris. Mon caractère semble être apprécié, ce qui ajoute une nuance positive à ce cadre complexe. Les internes, attirés par l'adrénaline du service d'urgences, se concentrent uniquement sur le vital, négligeant la richesse manifeste que recèle ce domaine pluriel.

    Quant à moi, embrasser la médecine générale au sein des urgences pédiatriques ne me dérange guère. Voir des jeunes se confier à moi sur leurs peines de cœur ( notre service allant jusqu'à des adolescents de 18 ans) et jusqu'à la bobologie, tout cela renforce ma polyvalence et mon humanité. Cette expérience exigeante m'impose également d'ajuster ma compréhension de la sociologie de chaque service. En somme, c'est une aventure enrichissante qui me permet d'affiner ma relation avec les patients, me propulsant d'un banal incident à une situation critique en l'espace d'une minute. C'est là une position délicate entre la vie et la mort, la souffrance et le réconfort, que seules les urgences peuvent offrir.

    Nous avons rencontré l'architecte, une rencontre chargée d'espoir mais qui ne manqua pas de me laisser perplexe. À ma grande déception, il n'a pas jugé utile d'apporter des photos de notre futur domicile. Comment peut-on envisager d'acheter un bien que je n'ai jamais vu ? Je me sens plongée dans l'incertitude, sans la moindre idée des caractéristiques qui façonneront notre quotidien, ni des commodités qui devraient pourtant en être la base.

    Cet homme, avec une certitude déconcertante, prétend savoir mieux que moi ce qui pourrait m'effrayer. Pour lui, ignorer la réalité serait une forme de bienveillance. Est-ce vraiment sa manière d’apaiser ses clientes, en camouflant la vérité derrière un voile d'optimisme ?

    Malgré tout, nous avons engagé une discussion sur nos préférences, partageant nos goûts et nos désirs. Nous avons fait part de notre volonté d'échapper aux tons sombres des tissus et des meubles de l'appartement de mes parents. Avec ma chérie, nous avons exprimé notre souhait d'un espace inondé de lumière et de clarté. Chaque mot, chaque envie, a été noté avec une attention méticuleuse sur son laptop, comme si notre bonheur futur n'était qu'une simple affaire de notes.

    Nous attendons maintenant avec impatience de découvrir ce qu'implique véritablement l'art de construire. Espérons que cet espace deviendra le reflet de nos aspirations, un lieu où chaque mur, chaque couleur, racontera notre histoire à venir.

    Pour ce week-end, repas chez mes beaux-parents, repos, révisions, et pour nous détendre, nous avons choisi de nous rendre au musée d’Orsay à Paris, découvrir une rétrospective des œuvres du norvégien Christian Krohg. Nous ne pouvons vous en dire plus, ni Chloé ni moi ne connaissons son œuvre.

    A vous tous, je vous souhaite une excellente semaine.

    A Bientôt,
    Chlo & Til 

    6 commentaires:

    1. Anonyme4/08/2025

      Salut la bande,
      Comme je l'ai mentionné dans mon commentaire précédent, je suis une admiratrice de l'écriture de Til. Ta phrase d'introduction est remarquable : « A chaque nuage se cache une promesse de clarté. » Les illustrations de Chloé sont également impressionnantes ! J'apprécie beaucoup ton tableau. Je doute que celui-ci reste longtemps dans la galerie de Nice. Ce qui me fascine chez Til, c'est l'attention aux détails et la préparation qu'elle consacre à ses plannings, tant pour les concours que pour leur vie quotidienne. Pour citer mes sources à la manière de Til : comme le dit Greg Guillotin, « C'est carré ! » Certes, ce n'est pas du Molière, mais chacun a ses références culturelles. Le constat que tu fais sur les hôpitaux est alarmant et catastrophique. En revanche, ce qui est réconfortant, c'est la chaleur que nous ressentons lorsque vous évoquez votre avenir à Lausanne.
      Je vous kissssss nos deux stars, Arnaud, Romain et  bonne semaine à vous tous de la commu. Pamplemousse rose.

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      1. Coucou Pamplemousse rose,

        Je tiens à te remercier pour tes mots empreints de bienveillance, qui touchent profondément Chloé et moi-même. Il est vrai, comme tu le soulignes avec justesse, que ma culture est parsemée de lacunes, et je n'avais jamais croisé le chemin de Greg Guillotin. Je me suis aventurée sur YouTube, où j'ai découvert quelques-unes de ses créations. Parmi celles-ci, la vidéo intitulée « Le pire candidat à un entretien d'embauche » a su susciter en moi un sourire à plusieurs reprises. Il est indéniable que, tant Chloé que moi, nous attendons avec impatience notre exil vers cette terre helvétique qui nous promet tant de promesses.
        Je vous laisse ci-dessous le lien, dans l'espoir qu'il saura également éveiller en vous un sourire.:
        Le pire candidat à un entretien d'embauche
        Je te souhaite une semaine emplie de douceurs. Bisessss.

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    2. Anonyme4/09/2025

      Hi Til & Chlo
      On peut dire ce qu'on veut, mais je ne connais pas de femme qui incarne aussi bien la pédiatrie et l'amour de la médecine que toi. Ton envie d'aider les autres est vraiment incroyable ! Et si en plus, tu t'attaques aux tâches que personne n'aime faire au boulot, je comprends pourquoi tout le monde t'apprécie autant ! Chapeau bas, vraiment. Je t'ai envoyé quelques questions sur l'autisme, et j'aimerais beaucoup avoir tes réponses quand tu auras un moment. Sinon, c'est un vrai tournant que vous allez vivre en Suisse, un adieu à votre vie d'ado. Un nouveau pays, une nouvelle ville, votre propre logement, vos meubles, vos idées, une nouvelle voiture, toi en doctorat, Chlo qui bosse et vend ses toiles via la galerie à Nice.

      Je parle au nom d'un collectif du blog : Arnaud, Pamplemousse rose, Sophana, Bénédicte, Marion, Margot et toutes les autres filles du groupe qui ont déjà plongé dans la vie active !

      Bienvenue dans le monde des adultes. Vous allez devoir devenir comme nous : deux adultes toujours raisonnables, réfléchies, intelligentes et organisées, courant au travail, râlant à l'annonce de vos congés : oh non, pas encore... recevoir des salire : Quoi ? tout ça ? Aller le samedi faire les courses avec le sourire, faire des queues sans fin juste pour le plaisir... un fois rentré, tout ranger, faire le linge... Je ne vais pas tout vous révéler, mais préparez-vous à découvrir le monde super top des adultes.
      En attendant d'être en Suisse faites des folies les filles et bonne semaine à toutes les deux et toute la commu. L' Anonyme Romain.

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      1. Coucou L' Anonyme Romain,

        Votre bienveillance me touche, mais permettez-moi de vous mettre en garde contre toute tendance à l'idéalisation. Hélas, je porte en moi des défauts considérables, que je m'efforce de surmonter, mais ces dernièrs se révèlent d'une obstination tenace.

        Vous me faites comprendre que la vie d'adulte n'est pas ce long fleuve tranquille que l'on nous promettait, n'est-ce pas ? Quel choc pour moi, qui croyait encore qu'atteindre l'âge adulte conférait tous les droits ! (rire amer). Je pense que le véritable défi ne réside pas tant dans les aspects matériels dont vous parlez, mais plutôt dans l'art délicat de forger notre existence à deux, en prenant des décisions judicieuses. Tant que nous nous trouvons sur le chemin des études, tout semble clair et balisé ; mais une fois ce cap franchi, se présentent inévitablement doutes et apories.

        Pour finir, comme je le disais à Pamplemousse Rose, nous partageons une joie sincère et une impatience palpable à l'idée de nous installer à Lausanne.

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    3. Arnaud4/09/2025

      Hello,
      Je retiens vos dates d'examens.
      C'est très positif que Chloé trouve du temps pour reprendre la peinture, ça doit lui faire du bien !
      Pour l'appart, peut-être qu'il vaut mieux que tu ne voies pas les photos même si c'est frustrant. Mais tu as vu la façade quand même ? En tout cas, c'est un quartier où vous serez sereines.
      Le monde des adultes dixit Romain ! Bon vous êtes quand même très matures pour votre âge et avez déjà des rôles à haute responsabilité mais c'est certain qu'un nouveau chapitre s'ouvre.
      Et bien bon courage ! Lol
      Déjà, en Suisse, je pense que ça ne pourra qu'être mieux qu'en France.
      Ici on commence à mettre dans la tête des jeunes qu'il faut qu'ils préparent leur retraite en investissant dans des ETF, on laisse des étudiants faire des diplômes sans valeur dans de nombreux domaines (commerce, marketing, immobilier, etc.) et on ne fait aucune réforme. Mon Dieu lol.
      Bonne fin de semaine à tous et bon courage ! Vivement les vacances d’été pfiouuuuuu
      Ciaociao

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      1. Coucou Arnaud,

        Je te remercie pour tes mots empreints de bienveillance qui résonnent en moi avec une douceur réconfortante.
        Il me semble, en effet, que la pratique de la peinture constitue une échappatoire bénéfique pour Chloé. Actuellement, elle semble se trouver à un carrefour existentiel, une phase de transition où les couleurs de son âme pourraient trouver une expression libératrice. C'est précisément pour cette raison qu'elle aspire à évoquer son handicap. Elle désire que son expérience puisse servir de témoignage aux autres personnes autistes, leur transmettre ce message fondamental : même en étant autiste, il est possible de trouver l'amour, de s'engager dans le mariage et de mener une vie professionnelle épanouissante. Son propos s'élève comme une affirmation de l'espoir et de la possibilité, défiant les préjugés et réaffirmant l'idée que l'amour et la réussite ne connaissent pas de barrières.

        Oui, nous avons eu l'occasion d'admirer le bâtiment sous ses formes extérieures, mais il est vrai que ma curiosité est éveillée par la nature de cette prétendue affaire prometteuse, surtout lorsqu'elle requiert un démantèlement. Je ressens une légère inquiétude, sans que cela ne devienne une préoccupation excessive, quant à la conclusion des travaux. Nous nourrissons l'espoir de pouvoir nous installer avant le début de mon internat, à condition, bien sûr, que je réussisse mon dernier examen et les unités de valeur à venir. Tout comme toi, je suis en attente des vacances, sans que leur programme ne soit encore défini, ce qui contribue à une légère oppression, mais il semble que tant de choses demeurent en suspens qu'il m'est difficile d'esquisser un planning raisonnable. Aurons-nous l’opportunité de nous rendre à Manhattan cette année ? Rien n'est encore arrêté. Comme le dit l'adage américain : Wait and see. Bonne semaine pleine de douceur. Bisesss

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