“Il faut donner du temps au temps”
~ Miguel de Cervantès
Nous progressons, pour l’instant, dans un rythme de travail qui, cependant, se voit menacé par l’émergence d’un changement imminent. La formation proposée par Lorenz, dès les premiers jours de février, constituera un tournant décisif pour Chloé, puisqu'elle part en formation de management pour trois mois. Par chance celui-ci se déroule à Paris. Elle affronte ses angoisses aux côtés d’Irène, cherchant à lui procurer cette dynamique qui va engendrer son enrichissement personnel.
Loin de réduire les individus à des rôles stéréotypés, il est impératif de reconnaître que cette expérience représente aussi une affirmation de la liberté et de l’autonomie de Chloé, qui doit tracer son propre chemin au sein d’un monde en perpétuelle évolution. Chloé me dit compter sur moi... Il m’incomberait (si j'ai bien saisi la chose), par conséquent, d’être à ses côtés, non seulement pour l’assister dans cet apprentissage, mais aussi pour l’aider à appréhender la complexité des notions qui lui seront enseignées.
Chloé semble, à tort, m’attribuer des capacités qui échappent à ma nature même. Je ne saurais prétendre maîtriser les méthodes pertinentes pour répondre à ce qui est attendu de moi. Qu’il soit bien clair que je ne possède aucun super-pouvoir, même si, dans nos rêves d’évasion, nous aspirons tous à cette précieuse faculté de mémorisation instantanée, à l’image de Mike Ross.
Certes, je pourrais tenter d’invoquer la magie du terme "supercalifragilisticexpialidocious", tiré de l’univers enchanteur de Mary Poppins, mais je doute fortement que cette formule nous confère des compétences extraordinaires pour réaliser des exploits. La réalité est que nos aspirations et nos désirs, si nobles soient-ils, ne sauraient suffire à transcender nos limites humaines.
Avoir des super-pouvoirs, voilà une notion qui suscite l'ironie et l'émerveillement. Imaginez, par exemple, la capacité de guérir les autres, d'être en toute circonstance, d'une santé parfaite. L’idée de régénérer son propre corps, tout comme celui des autres, évoque un potentiel de transcendance, une aspiration à dépasser les limites de notre condition humaine.
Considérons la Chronokinésie, cette faculté insensée de contrôler le temps lui-même, un pouvoir qui, dans notre quête d’éternité, nous libérerait des entraves du passé et des incertitudes de l'avenir. La téléportation, par ailleurs, suggère une évasion instantanée des contraintes physiques, un désir de liberté sans cesse renouvelé.
Et que dire de l'acquisition immédiate de compétences et de savoir-faire, comme si le savoir pouvait être absorbé d’un simple effleurement de l'esprit ? Enfin, dans l’extension de cette exploration du possible, envisageons ce super-pouvoir qui me permettrait de converser avec les ordinateurs et toutes les machines, d’exercer sur elles un contrôle, et de puiser des informations à travers le simple acte de penser.
Cette vision, bien que fantasque, interroge notre rapport à la technologie et à nos propres capacités. Pourrait-elle nous offrir une émancipation véritable ou ne serait-elle qu’une illusion de pouvoir qui masque notre névrose existentielle ? Qu'en pensez-vous ?
Cela me rappelle mes années de jeunesse, lorsque je plongeais dans les écrits d'Isaac Asimov. Cet auteur de la science-fiction classique qui nous propulse dans un monde « parallèle », rempli de son humour singulier, de son imagination débordante et de dénouements toujours surprenants. Avec une étonnante prescience, Asimov semble résolument d'actualité, comme s'il avait défié le temps et esquivé le vieillissement.
A cette époque, ce qui me fascinait, c'était avant tout la relation complexe entre l'humain et la technologie, un thème récurrent au sein de l'œuvre d'Asimov. Il nous invite à réfléchir sur notre condition, à interroger notre place face à ces avancées qui redéfinissent notre humanité. Asimov, par ailleurs, excelle dans l’art de la vulgarisation scientifique, rendant accessible la science tout en éveillant nos consciences. (Sophana, cela pourrait donner lieu à une belle idée de cadeau pour Léon.)
Cela doit sans doute être cette part d'enfance qui sommeille en moi, cette étincelle vivante que j'avais presque oubliée. Les festivités de Noël viennent de s'effacer comme une poudreuse légère sur le sol, et avec les livres d'Asimov me voilà projeté dans le monde des souvenirs d'antan. Les rêveries s'entrelacent alors comme des guirlandes de lumière, éclatantes et éphémères. C'est une époque où les rêves n'étaient pas encore ternis par le poids de la réalité, où chaque flocon de neige semblait porter un message caché, un souffle d'innocence. Dans cette nostalgie, je retrouve ce regard émerveillé qui osait s'interroger sur le sens du monde, revivant chaque éclat de rire avec Zabeth ou Chlo, chaque effluve de chocolat chaud, comme autant de promesses laissées en suspens... Que de trésors inestimables perdus dans le flot du temps !
Vous avez sans doute constaté que cette étrange perception du temps s’accélère à mesure que l’on avance dans l’âge. Lors de mon enfance, ces semaines de vacances s’étiraient à l'infini, chaque jour dévoilant un monde nouveau à explorer, comme une toile vierge attendant d’être peinte de mille aventures. Mais aujourd’hui, alors que je me trouve plongé dans les méandres de mes responsabilités, il ne m’est plus guère possible de dire : "Je suis en vacances" sans que ce moment précieux ne s’évanouisse déjà, comme un songe fugace.
Cette constatation ne m’est pas indifférente, car elle soulève une réflexion plus profonde sur notre rapport au temps. En effet, les instants où l'on scrute le passage de ce dernier apparaissent trop souvent dans un vide de sens, là où l’ennui règne en maître. En revanche, lorsque notre être s’implique pleinement dans une activité, le temps devient alors complice de notre enthousiasme, se diluant dans les plaisirs de l'engagement, comme si chaque seconde s'enrichissait d’une substance nouvelle. C’est dans cette passion, ce désir d’exister pleinement, que l’on découvre la véritable essence du temps...
Si je devais formuler une réflexion philosophique sur ce constat, je dirais que le temps objectif, cette structure rigide que les horloges et les calendriers nous imposent, échoue à rendre compte de l’opulence de notre existence. La légèreté insolente des jours d’enfance nous semblait alors étendre le passé, tandis qu’avec la maturité, chaque seconde se mue en un souffle urgent et mercantile. C’est d’ailleurs dans ce décalage que se révèle notre pouvoir créateur. Lorsque nous nous plongeons intégralement dans une activité, nous surpassons cette tyrannie des minutes et des heures. Le temps devient alors une substance malléable, sculptée par nos émotions, nos désirs et nos engagements.
En écho à cette introspection, les réflexions d'Henri Bergson résonnent puissamment. Ce dernier, dans son œuvre, nous rappelle que le temps vécu se distingue du temps mesuré : il insiste sur l'importance de l'intuition et de l'expérience personnelle, qu'il définit comme "la durée". Pour lui, c'est précisément dans la qualité des moments qui nous enrichissent que se trouve notre compréhension la plus authentique du temps. Ce passage bergsonien éclaire notre quête existentielle ; il nous invite à renouer avec cette essence primaire de vivre pleinement le présent sans le réduire à des unités comptables.
Ainsi, nous apprenons que la qualité de notre vécu, bien au-delà de la simple quantité d’heures, façonne véritablement notre existence. C’est dans cette danse effrénée entre l’urgence du monde extérieur et l’intimité touchante de notre expérience intérieure que nous découvrons, peut-être, la liberté, celle de dilater le temps, de le savourer dans toute sa complexité, de le vivre libre des chaînes de l’objectivité. Dans cette quête de sens, nous devenons des artisans de notre temps, façonnant une existence en perpétuelle évolution.
Je l’espère sincèrement, que ce charabia tiré de mes réflexions intimes ne vous aura pas fait fuir. Je redoute toujours que mes pensées ne s’avèrent ennuyeuses pour vous qui êtes mes amies. Que vos âmes bienveillantes me pardonnent si je m’épanche certainement trop librement ! Qu’en pensez-vous ?
Ce jeudi se profile à l’horizon la reprise de notre estimé club des filles, et avec lui, la promesse d’un festin délicieux à savourer ! Ce banquet fort réjouissant sera propice à renouer les fils du dialogue entre nous toutes, dans une atmosphère empreinte de convivialité et de bonne humeur.
Que j'ai hâte de partager ce moment avec vous !
A vous tous, je vous souhaite une excellente semaine.
A Bientôt,
Chlo & Til
Bien le bonjour Wonder Women Til' & Chloé,
RépondreSupprimerYES ! Je rêve toujours d'une machine à remonter le temps, de la téléportation instantanée me permettant de me rendre d'un continent à un autre d'un claquement de doigt: le p'tit déj' à Minneapolis, la matinée à jouer au foot sur les plages brésiliennes, le déj à Tokyo, l'après-midi sur un court de tennis en terre battue en Espagne, le soir dîner à Londres après un match de foot dans un de ses mythiques stades... et la nuit dormir sous les aurores boréales canadiennes ! oups: j'avais pas calculé les décalages horaires.
Mike Ross? Tu connaît la série Suits? énorme, j'ai adoré cette série. En ce moment je me fait des séries de film: Twilight, Matrix, Bruce Lee, Le Parrain, Rocky & on verras pour la suite.
Merci pour la recommandation de livre pour Léon, je vais commandé ça après avoir fini mon écrit.
Til' le rêve nous fait du bien à tous, une évasion de l'esprit qui laisse libre cours à son imagination, c'est le kiff! Avoir une vie à la Harvey Specter avec un mix à la Remonde Reddington et en mode plus soft: Du Neymar pour l'amour du football et du poker! Je suis prenant!
Bref, je me tape mon délirium! je vous embrasse la communauté.
Tendres baisers Til' & Chloé. Sophana & Léon.
Coucou Sophana,
SupprimerJe partage l’avis de Pamplemousse rose. Ton commentaire, empreint de douceur, nous révèle combien un père, tout en portant le poids de ses responsabilités, conserve en lui des rêves, cette étincelle d’espoir qui illumine le quotidien. Il est admirable de constater que, malgré le passage du temps et les exigences de la vie adulte, tu préserves une parcelle de ton âme d’enfant, cette innocence délicate et précieuse. C’est là quelque chose de véritablement charmant ! Ce qui serait ballot, ce serait de pouvoir se téléporter mais qu'à 1 cm de distance... oui, là, ce serait un peu idiot ! Bonne semaine.
Salut la bande,
RépondreSupprimerJe n'aurais jamais imaginée le super-pouvoir de Til : guérir les autres ! Mais bon, entre nous, je ne suis pas vraiment prête à enfiler une blouse de pédiatre, même pour être une super-héroïne ! Lol.
Non, Sophana, ton commentaire est aussi libre qu'un oiseau en plein vol, et moi, j'adore ça !
Alors, si je devais choisir un super-pouvoir, ce serait d'avoir un carnet magique où je note toutes mes idées farfelues et hop, ça se transforme en réalité ! Franchement, ça serait génial !
Je vais donc me procurer un méga carnet, on ne sait jamais, peut-être que mes rêves deviendront concrets à la suite de mon commentaire...
Bonne semaine. Pamplemousse rose
Coucou ma belle !
SupprimerTon super-pouvoir : un carnet où tu notes tes désirs et ils deviennent réalité. Ok, mais évite de dessiner un mouton...
Ah, la magie des repas en commun, ce moment sacré où l'on tisse des liens autour de plats réconfortants ! Lorsque nous avons mis en ligne cet article, l’harmonie des saveurs était incarnée par des spaghettis bolognaises concoctés par Maria. Un délice, je vous le dis ! Chloé, après avoir englouti son festin, se lève, arborant fièrement son pull moucheté, preuve vivante que la gastronomie n’est pas toujours synonyme de distinction. Elle me lance alors, avec l'enthousiasme d'une enfant découvrant ses pouvoirs magiques : « J'ai trouvé le super-pouvoir que je veux : manger des spaghettis bolognaises sans m'en foutre partout ! » Ah, un super-pouvoir des plus pragmatiques, qui résonne déjà avec la sagesse des âges !
Pour ma part, dans cette quête d’exceptionnel, j’ai réfléchi à quel super-pouvoir je souhaiterais posséder. Après une profonde méditation, et un soupçon de sarcasme, je suis arrivée à la conclusion suivante : pouvoir parler aux escargots, car oui, nous ne devons pas être très nombreux dans cette aspiration ! Mais qui d’autre qu’une âme comme la mienne pourrait chercher à engager la conversation avec ces créatures lentes et silencieuses, témoins muets de nos vies trépidantes ? Peut-être pourraient-ils me révéler les secrets de la patience, ou, à défaut, me donner des conseils sur l’art de la lenteur dans un monde qui va trop vite.
Alors, voilà, si le pouvoir de dévorer des pâtes sans en faire un festival de tâches est déjà un début, je m’en vais rêver d’une conversation animée avec des escargots. Qui sait, peut-être que l’un d’eux a une opinion sur l'évolution de notre société ou simplement sur la meilleure façon d’éviter les taches de sauce tomate. Après tout, la vie est faite de rencontres improbables... même avec des mollusques !
Je tiens à exprimer ma plus profonde gratitude à chacun d'entre vous pour vos éloges touchants concernant l'élégance et la finesse de ma plume. Bien que je suive avec un intérêt constant le blog de mes deux petits anges, sans intervenir généralement, je m’autorise, pour cette occasion exceptionnelle, à partager mon avis sur les super-pouvoirs. Ah, chères amies, quel charme exerce l’idée d’acquérir des talents prodigieux ! Chacun, dans son esprit, rêve avec émoi que la vie s’en trouverait allégée de ses fardeaux. Cependant, je vous en prie, ne vous laissez pas emporter par une telle douce illusion. Ces super-pouvoirs, à l’instar des offres que l’on nous présente avec tant d’éclat, cachent souvent, sous des dehors séduisants, des conditions peu flatteuses que l’on découvrirait avec peine en scrutant les petites lettres, ces détails si précieux. Réfléchissons donc, mesdames, à ce que nous pourrions perdre en quête de ces dons merveilleux, car le prix à payer pourrait bien être plus lourd qu’il n’y paraît...
RépondreSupprimerElizabeth (Zabeth).
Hi Zabeth,
SupprimerI will stick to French for our blog readers so that everyone can understand what we are sharing.
Merci, merci pour ce petit mot qui emplit mon cœur d'une joie incommensurable. Il est vrai que, célébrer la qualité de ta plume n'est pas un défi anodin. Si certains passages scintillent d'une brillance rare, d'une expressivité saisissante, il est cependant difficile de passer sous silence ce manque de renouveau formel. Ta voix résonne avec une telle profondeur que l’on ne peut que l'admirer, mais l'absence d'innovation freine parfois l'essor de cette plume, tel un oiseau en cage, qui voudrait s’élever plus haut. Qu'elle se déploie enfin vers des horizons nouveaux, et qu'elle continue d'enchanter ceux qui ont la chance de croiser tes mots !
Je ne partage pas entièrement ton avis...
Lorsqu’un individu se heurte aux vicissitudes de la vie, ressentant la morsure de la solitude ou un sentiment d’inadaptation, il se trouve en quête d’une force intérieure. Cette aspiration à devenir plus résilient, moins exposé à la vulnérabilité, frôle parfois le fantasme d'une puissance magique, de super-pouvoirs, capable de transformer la réalité, de combattre les blessures invisibles qui l’affligent. Les rêves, ces échos de notre désir d’évasion, peuvent, à juste titre, servir de refuge, mais seulement dans des proportions mesurées.
Je ne crois pas que l’un soit mieux que l’autre. Certaines personnes empruntent directement la voie de la rationalité pour s’accomplir. D’autres, plus rêveuses, s’abreuvant à la source de leur imaginaire, élaborent des aspirations qui, bien que irrationnelles par essence, ne les empêchent pas de prendre des décisions éclairées. Par exemple, rêver d’une année sabbatique pour écrire un roman n’exclut pas la possibilité de changer d’emploi ou de réduire sa charge de travail pour libérer du temps pour l’écriture. Cela, c’est un choix rationnel.
Il est indéniable que rêver, c’est à bien des égards se contenter d’un pansement sur une jambe brisée : une illusion d’action, une façade rassurante qui ne parvient pas à guérir la fracture sous-jacente. Se plonger dans un monde de fantasmes pour fuir une réalité insupportable, sur le long terme, peut effectivement se révéler destructeur. En choisissant d'ignorer les problèmes qui persistent, on laisse s’enliser des difficultés qui ne feront que croître, engendrant un profond sentiment d’impuissance.
C’est alors qu’il devient crucial de reconnaître la nécessité de solliciter l’aide d’une professionnelle. Une thérapeute, par son regard éclairé et son écoute attentive, saura apporter le soutien dont on a tant besoin, éclairant le chemin vers une véritable guérison. Car, au-delà des rêves, il est essentiel de confronter la réalité pour la transformer en profondeur.
Je t'embrasse tendrement et te remercie encore pour ce petit mot magique qui, comme une douce lueur, égaye notre journée. Bisessss
Hej til fællesskabet,
RépondreSupprimerAyant observé que Pamplemousse rose utilisait l'expression "salut la bande" et que L'Anonyme Romain optait pour "Hi Til & Chlo", il m'a semblé nécessaire de créer ma propre formule. J'ai donc choisi de vous saluer en danois. Hej = Bonjour til fællesskabet = à la communauté.
Comme le dit Pamplemousse rose, les commentaires d'Elisabeth sont très aboutis. Elisabeth a cet art d’agrémenter la narration d’éléments singuliers pour donner vie à ses commentaires. Il est indéniable que nous avons une meilleure compréhension de l'origine de la qualité d'écriture de Til. Maintenant,Til m'impressionne par sa façon d'écrire sur le quotidien, l'ordinaire, la routine, pour se rapprocher au plus près de la vérité du moment.Til s'attache à peindre son amour pour Chloé et leur vie quotidienne, rythmée par leurs études, leurs rencontres, leurs sentiments...
Oh, quel plaisir d'être une super-héroïne ! En plus de sauver des vies, ça doit être génial d'avoir des pouvoirs surnaturels. Je propose comme don de posséder celui de transformer la haine en amour. Juste en touchant du doigt, les méchants deviennent des gentils. Vous devez me trouver un peu fleur bleue. Bonne semaine. Benedikte.
Coucou Bene,
SupprimerAlors, je m’abstiendrai de prononcer ton introduction la bouche pleine... Cela dit, une telle attitude serait pour le moins mal élevée !
L’amour et la haine, ces deux sentiments si diamétralement opposés, se révèlent pourtant inextricablement liés. Ils dansent autour de nous, comme des partenaires d’un ballet tragique, l’un se muant en l’autre dans un battement de cœur. À l’image d’un fervent amour qui, après avoir embrassé notre existence, peut se transformer en une haine profonde envers celui ou celle qui partageait autrefois notre intimité. Dans le théâtre de la vie quotidienne, ces émotions se croisent et coexistent, tissant la trame complexe de nos interactions.
Il n’est pas rare de ressentir des sentiments contradictoires à l'égard d’une même personne : une colère brûlante à l’encontre de celui que nous chérissons. Cela, mesdames et messieurs, est ce que l’on désigne comme l’ambivalence des sentiments. L’agressivité, insidieuse, se faufile toujours aux côtés de l’amour, se manifestant par des traits d'ironie, de moquerie ou de condescendance. Chaque parole que nous échangeons peut en être teintée. Pourquoi donc assister à des spectacles comiques, si ce n’est pour savourer le rire qui se nourrit de la souffrance d’autrui ?
Sans cette nuance d’agressivité, le conflit, cette étincelle nourrissant tant de nos relations humaines, disparaîtrait. Dans notre quotidien, elle est souvent là, tapie dans l’ombre, se manifestant de manière subtile, sans que nous en prenions même conscience. C’est ainsi que l’amour et la haine, loin d’être des sentiments isolés, se nourrissent l’un de l’autre, dessinant les contours de nos liens affectifs, souvent plus complexes qu’on ne veut bien l’admettre. Dans cette dualité réside l’essence même de notre humanité, où chaque émotion, quand bien même elle serait douloureuse, nous rappelle notre profondeur et notre capacité à aimer, même à travers la haine. Bonne semaine.