“Le temps façonne l'avenir, mais le désir sculpte le présent.”
~ Moi (lol) / Juste entre nous 2
Je ressens en moi le désir brûlant de plonger plus tôt dans l’univers de notre blog, afin de partager avec vous nos éclats de joies. Pourtant, le temps, tel un tyran insaisissable, m’a fait défaut.
Chloé, récemment couronnée des honneurs académiques, se trouve désormais submergée sous un océan de travail, et elle s’en réjouit. Elle me confie que son stage en management lui offre une richesse d’expérience, lui permettant d'orienter son équipe avec davantage de compétence, bien que la perfection, hélas, demeure un horizon lointain.
Quant à moi, mon propre chemin s’est également tracé de manière satisfaisante, mais une frustration sourde s’insinue en moi vis-à-vis de cet examen. Une année entière de révisions acharnées, de sacrifices incommensurables, pour un examen d'une telle banalité, voilà qui me laisse perplexe et en colère. Cela frôle l'indécence. Jamais je ne me suis sentie en danger, aucune montée d’adrénaline ne m'a visitée, et à aucun moment, je n’ai eu à puiser dans les recoins les plus sombres de ma mémoire. Je suis convaincue que j’aurais pu triompher de cette épreuve dès ma quatrième année de médecine. Il m’est difficile de comprendre comment 20 % de mes camarades échouent à un tel examen. Bien que Zabeth ait raison de dire que l’examen n’est qu’une étape, que cette grande révision est destinée à me préparer à l’efficacité dans mon futur rôle de médecin généraliste, et plus particulièrement de pédiatre, il est impensable de me convaincre qu'ils ne se sont pas moqué du monde. A la fin de mon oral, les jurés m’ont annoncé que j’avais brillamment réussi mon ECOS-ECN. Je peux donc enfin envisager l’internat, une fois ma dernière UV obtenue, prévue pour la fin de juin. Je compte postuler pour un poste d’interne pour le mois de juillet, profitant du fait que Chloé est en pleine activité. Ce sera une occasion précieuse d'accumuler de l'expérience dans ce nouveau rôle, un atout pour ma carrière à Lausanne. Je recevrai mon classement final de mon externat début septembre, mais cela m’importe peu, car je n’ai pas l’intention de rester en France. De surcroît, avec la réforme en cours, ce classement perd de son poids, permettant à quiconque de postuler où bon lui semble. J’aspire à me hisser parmi les dix premiers, mais je dois bien avouer que c'est surtout mon orgueil qui me pousse (je suis consciente que ce n'est pas la qualité la plus enviable).
De nombreux amis médecins, dans leur bienveillance, se sont mis à me prodiguer une multitude de conseils concernant la rédaction de ma thèse, partageant avec moi leurs expériences teintées de regrets, évoquant le temps perdu dans des démarches parfois vaines. Plutôt que de m'en remettre à une approche empirique, j'ai décidé de prendre le parti d'un apprentissage structuré en suivant quatre cours dispensés par une maîtresse de conférences. Mon but : démystifier cet exercice redouté en intégrant les exigences du système académique, tout en m'appropriant les règles, explicites et implicites, qui le régissent. J'aperçois déjà certains d'entre vous, réfractaires à cette démarche, qui s'exclament avec une certaine désinvolture : « Nul besoin d'aide, personnellement, j'ai réussi seule et cela m'a parfaitement réussi. » Mais je ne me considère pas comme le pingouin glissant le plus loin ; je dois composer avec les atouts qui sont les miens.
Pour Chloé, la peinture ne l'attire guère en ce moment ; elle commence à ranger son matériel en prévision d’un déménagement imminent. Nous voilà replongées dans sa phase photographique. Je ressens alors une pointe de frustration, me retrouvant souvent dans le rôle de potiche ou de plante verte.
Chloé s'est engagée dans une quête de renaissance pour notre blog, réinventant le format des images et veillant à leur protection. Cette initiative, loin d'être anodine, implique que je me retrouve à devoir investir mon propre temps libre dans la réécriture des pages fixes, dès que l'opportunité se présentera à moi. Il est manifeste que des transformations se dessinent, tant au niveau de la typographie, qui se révèle désormais plus lisible, qu'en ce qui concerne le contenu et la mise à jour des données. Car, finalement, nous ne sommes plus ces deux adolescentes errant dans le XVIᵉ arrondissement de Paris, mais une directrice artistique dans le domaine de la bijouterie de luxe et une doctorante en médecine, prêtes à embrasser nos nouvelles identités avec toute la complexité que cela implique. Bientôt, nous nous établirons à Lausanne, un nouveau chapitre qui promet d’enrichir notre parcours : un nouveau pays, une nouvelle ville, un nouveau logement, de nouvelles fonctions, et tant d'opportunités à explorer.
Pour célébrer l’obtention de son diplôme en management, j’ai eu la chance de dénicher deux places pour le premier match d'Iga Swiatek à Roland-Garros (ma chère est une fervente admiratrice de cette championne). Cela n’a pas été une mince affaire, car la star jouait à midi, alors que j’étais de garde la nuit précédente. Mais que ne ferais-je pas pour ma bien-aimée ?
Iga Swiatek affrontait la joueuse slovaque Rebecca Šramková. Notre championne a su s’imposer 6-3, 6-3. Cependant, ce score ne reflète guère la difficulté du match, car Iga, à l’inverse de ses habitudes, a commis de nombreuses fautes directes, tandis que la slovaque a, à plusieurs reprises, illuminé le court de ses fulgurances, faisant vaciller notre championne. Je viens de dénicher des places pour le prochain match d'Iga demain à 11 heures. Là encore, je ne serai guère en forme, étant de garde ce soir.
Pour célébrer ma réussite à mon ECOS-ECN, j’ai cédé à une impulsion : une montre suisse vintage en or rose, celle que vous voyez sur la photo (grâce à Chlo, me précise-t-elle). Je tairai le prix et la marque, mais pour les curieux, sachez que les initiales sont V.C. Je ne suis pas toujours d’une grande rationalité en matière d’accessoires—qu’il s’agisse de lunettes de soleil, de sacs à main, de montres ou de chaussures—mais finalement, il me faut bien quelques défauts pour éviter que vous ne pensiez que je suis parfaite.
Nous continuons nos efforts, et, sans l’ombre d’un doute, nos kilos s’éclipsent progressivement. Chloé, dans sa quête d’harmonie, aspire à retrouver son poids de forme avant notre migration vers Lausanne. Pour ma part, il ne me reste plus qu’un kilo à perdre ; un défi qui semble à ma portée, malgré les écarts prévus pour ce week-end. Samedi soir, nous serons réunies au club des filles, autour d’un repas qui s’annonce savoureux, et dimanche, nous nous rendrons chez mes beaux-parents, en compagnie de mes parents, pour célébrer ensemble la réussite de nos examens respectifs. Ainsi, entre ces réjouissances, l’effort et la discipline se heurtent à la joie des plaisirs
partagés, marquant cette période de transition de nuances délicates.
A vous tous, je vous souhaite une excellente semaine.
A Bientôt,
Chlo & Til