Journal de bord 28/05/2024 Notre semaine de vacances à Venise (5)

“On a fait couler tellement d'encre sur Venise qu'elle se noie.”

Sylvain Tesson. 

Deux mots rapides concernant l'actualité...

Je suis ravie de vous présenter aujourd'hui la dernière œuvre de Chloé, qui, comme à son habitude, a réalisé une peinture dans un paysage captivant, avec une technique impeccable, et qui nous plonge dans son univers où elle joue avec la perspective et ce monde qui lui est propre. Une vision personnelle intitulée :

« Choix de la vie ».

Nous venons de finir nos envois, que cela soit à Nice ou en Italie pour les autres (voir fin de cet article).

Quant à moi, hier, j'ai effectué une garde inattendue. L'une des internes du CHU vient d'avoir un bras fracturé. (En effet, cela peut également nous arriver!). Cela explique légèrement mon retard, tout comme les nombreuses notes que j'avais prises sur cette journée de vendredi. 

Revenons au vendredi 19/04/2024

Ce matin, pendant que nous savourions nos tartines beurrées, sur la terrasse de notre petite suite, Chlo me dit qu'elle ne souhaite plus visiter ni musée ni église, qu'elle en a marre (bon… super !). Ma chérie a cette capacité magique de dynamiser notre vie de tous les jours. (Non, je ne fais pas la grimace ! Ou alors juste un peu !). Il va donc être nécessaire que je demande de manière diplomatique à Anna de choisir d'autres choses pour ce matin. Peut-être êtes-vous étonné, mais j'ai ressenti qu'Anna était plutôt insatisfaite de devoir modifier notre visite au dernier moment. En lui proposant de garder son samedi matin en guise de tips (cadeau), car j'ai déjà réglé les cinq matinées de visites, la situation s'est apaisée. Elle nous propose un compromis de rester avec nous pour une grande matinée jusqu'à 14 heures. 

Notre voyage nous aura permis de voir que pour Chloé, pour un planning idéal, ne pas prévoir plus de trois jours avec une guide touristique.

Anna (notre guide très compétente) a donc dû improviser lors de notre dernière visite à Venise. Nous avons fréquenté le quartier du Castello. Un quartier principalement habité, en contraste avec les ruelles derrière la place Saint-Marc. Nous sommes partis des zones touristiques. Les façades des bâtiments sont très abîmées, les habitations sont peu élevées (4 étages au maximum), desservies par des ponts privés et agrémentées de nombreux balcons et altanes. Des maisons avec de petits jardins intérieurs, avec de la végétation, ce qui est si rare ici. Des magasins insolites ont été repérés, tels que cette librairie "Acqua Alta", qui possède des escaliers sculptés avec des livres, ainsi qu'un petit salon de lecture avec une vue sur le canal.

Dans ces canaux, les gondoles sont remplacées par des barques à moteur qui transportent toutes sortes de marchandises. Nous sommes dans la véritable vie vénitienne, avec des magasins ordinaires comme une épicerie, un salon de coiffure, une boulangerie, et du linge étendu en travers du canal.

Pendant notre visite, une barque, avec une musique à fond, fonce sur un canal, comme si… Il suffit de plonger un homme dans un véhicule, que ce soit une voiture ou une barque, et il devient le roi des imbéciles ! (LOL, oui, c'est gratuit !). Cet abruti conduisait beaucoup trop vide et il finit par manquer son virage et rebondir contre des planches de bois placées ici pour protéger les bâtiments. Chlo nous lâche : « Ah voilà ! Enfin du spectacle ! » Comme une idiote (pardon Anna), j'ai éclaté de rire.

Au fur et à mesure de notre entrée dans le quartier, nous observons des maisons anciennes en briques, en délabrement, plus ou moins recouvertes de crépis très endommagés, bien loin du monde de lumière que nous avons observé jusqu'à présent. 

Anna nous propose de terminer nos visites par une visite du quartier juif de Cannaregio. Anna nous propose un programme, et elle trouve qu'il serait dommage d'y être et de ne pas nous faire visiter l'église Santa Maria di Nazareth, la synagogue, le musée hébraïque de Venise. Pour sa part, elle en restera là, mais avant de partir, elle nous montrera où se situe le musée Léonardo da Vinci. Chloé, lui répond : « D'accord, nous sommes parties ! »

L'église Santa Maria di Nazareth. Il n'y a pas beaucoup de chance, car l'église est en cours de rénovation. J'avais un peu peur que cela casse l'élan de Chloé. Les Carmes déchaux de Venise ont fondé cette église baroque au début du XVIIIe siècle. Par chance, à l'intérieur de l'église, quelques tableaux de Giambattista Tiepolo, peintre du XVIIIe. Ma Chlo, elle ne bougeait plus, je ne l'entendais plus (sourire tendre).  

 

Nous avions vu avec Chloé deux expositions de Giambattista Tiepolo, l'une au Grand Palais à Paris et l'autre au Louvre. Chloé apprécie énormément son imagination, l'élégance de son trait et les différentes techniques qu'il utilise. Quant à moi, j'ai une opinion plus modérée, peut-être trop technique pour moi. Avec l'exposition du Louvre, je conserve un point de vue plus modéré. L'exposition du Louvre m'a permis de rendre le travail de ce peintre un peu plus appréciable (mais ce n'est pas encore ça ! LOL), même si nous avions eu la chance d'avoir une conservatrice exceptionnelle, une experte en art italien, aux explications claires.

Nous avons quitté l'église à 12 h 45, Anna n'avait pas prévu de passer autant de temps entre le quartier de Castello et cette église… Pourtant Anna nous avait obligés à maintenir un rythme effréné. Chloé venait de me dire qu'elle était fatiguée et qu'elle ressentait de la faim.

Par conséquent, j'ai suggéré à Anna de nous arrêter ici, mais avant de nous séparer, je voulais bien les contacts, adresse et téléphone de la synagogue, du musée hébraïque et du musée Léonard de Vinci afin de pouvoir réserver d'éventuelles visites. Avec Chloé nous avons décidé de nous rendre demain matin, visiter ceux-ci, mais pour l'instant place au plaisir simple de la vie.

Nous sommes rentrées en bateau taxi à notre hôtel. Chloé était satisfaite de la fin de cette histoire, même si aujourd'hui le programme lui avait été agréable. Après une douche et nous être changées (enfin, surtout moi, lol), Chloé a pris son matériel de peinture pour notre agréable après-repas.

Le mot clé pour trouver un repas savoureux à Venise est : Alba et Pietro.

En ce qui concerne leur recommandation concernant le restaurant : Cantina Do Spade. 

Tout commence par la recherche du restaurant, dissimulé dans une ruelle sombre. La patronne a exprimé son désir de nous embrasser lorsque nous avons prononcé les prénoms Alba et Pietro. Fini la sélection de la table, nous ne sommes plus des touristes ni des clientes, mais de la famille, nous devons nous installer ici ! Il était évident que nous ne pouvions pas exprimer notre opinion (LOL). Un apéritif généreux nous a été offert avec un spritz vénitien et de délicieux cichetti, tradition obligatoire, nous explique la patronne de l'établissement. J'ai obtenu l'autorisation d'acheter une bouteille de Pieropan Soave Classico 2019 pour un montant de 40 €. Quelle est l'opinion de ce vin blanc ? De bonne qualité, de bonne texture, un bon rapport qualité-prix, vous en avez pour votre argent, mais pas de quoi se réveiller la nuit. On nous a servi notre commande des gambas grillées et des tartines à la morue. Je pense que nous avons eu une version XXL (6 gambas \ personne). Pour terminer, des cannoli nous ont été proposés en dessert. Comment décrire ce dessert ? Il s'agit de petits tubes de pâte frite, garnis de fromage, et agrémentés de vanille aromatisée au Marsala. Le repas était exceptionnel du début à la fin.

Je ressens mon amour pour ce pays se développer chaque jour !

Nous sommes sorties, épanouies, heureuses, repues un tout petit peu ivre aussi (admettons-le). Nous avons pris une gondole comme chaque jour afin de trouver l'inspiration pour notre artiste préférée. Le gondolier que nous avions était très jeune, plutôt charmant, mais le pauvre chantait comme une seringue. Nous n'avons pas réussi à contenir nos rires (vilaines filles que nous sommes !) Imaginez la scène avec deux femmes plus ou moins ivres qui se prennent un fou-rire interminable… Nous avons sans nul doute été cataloguées comme folles.

Quand Chlo a trouvé le lieu parfait, elle a commencé à peindre, tandis que moi, je me suis plongée (j'étais en avance sans le savoir LOL) dans mon roman tout en terminant notre bouteille de blanc (même si je préfère le rouge). Alors que Chloé avait achevé son aquarelle du jour, un orage est tombé sur nous à la vitesse de l'éclair. Chloé a immédiatement placé son blog de dessin dans une poche en plastique pour préserver au mieux ses créations. Nous nous sommes précipités dans le premier taxi bateau, et tout au long du trajet, elle n'arrêtait pas de raler, elle craignait que l'eau ait pénétré la poche en plastique et qu'elle ait détérioré ses aquarelles.

Lorsqu'elle est arrivée à l'hôtel, elle a tout d'abord fait un état des lieux en se mettant sur le canapé de la réception (même si nous étions trampées jusqu'aux os). Heureusement, tout s'est passé sans problème : la poche en plastique a accompli son rôle. C'est à ce moment-là que le directeur de l'institution est venu nous dire : « Oh, je ne savais pas que nous avions une artiste parmi nos clientes. » Je dois admettre que cette remarque m'a légèrement irritée, je trouvais son ton ironique avec une pointe de moquerie désagréable. Il est possible de se moquer de moi, mais pas de mon cœur ! (Mon côté mère juive), je lui ai fait part de la réputation de Chloé en tant qu'artiste et de la vente de ses œuvres dans la plus grande galerie niçoise !

C'est à ce moment qu'il a interrogé Chloé sur la possibilité de voir ses tableaux. Son Wow… a exprimé son admiration. C'est à ce moment-là qu'il nous a suggéré d'acquérir les quatre aqurelles pour l'établissement. Nous avons demandé un instant pour réfléchir à cela et en discuter entre nous. Mais avant tout ça, nous souhaitions monter dans notre suite pour prendre notre douche et nous changer. C'est à ce moment-là qu'il nous a suggéré d'en parler ce soir lors du repas, qu'il serait honoré de nous inviter.

Nous avons commencé à parler de cette proposition en prenant l'ascenseur. Chloe ne parvient jamais à se séparer de ses toiles ou dessins, et encore moins quand elle doit les vendre. Chloé me déclare : « Ce sont mes bébés. »

Chloé a finalement accepté de les vendre à condition que cela soit à un bon prix. Nous avons joint Eva (la directrice de la galerie). Nous savions qu'elle n'est pas intéressée par les aquarelles, mais elle connait très bien le marché de l'art. Nous lui avons demandé à quel prix raisonnable pouvions-nous espérer vendre les aquarelles de Chloé.

Selon elle, environ 800 € l'unité (bon…).

Une fois que nous avons consacré du temps à faire (bip !) et à faire (bip ! Bip), nous avons finalement pris le temps de nous préparer pour notre rendez-vous prévu à 19 h 30 au restaurant.

Le dîner s'est déroulé sans problème, et nous avons commencé à discuter des aquarelles. J'ai fait une offre de 1200 €, il nous a offert 850 €, je lui ai fait une offre de 1200 €, mais en échange de marchandises, car notre suite est à 1700 €. Il a accepté sous la condition que nous prenions en charge les sous-verres. Nous avons donné notre accord.

Étant donné que mon père nous propose de nous offrir l'intégralité de notre voyage de noces et qu'il est toujours généreux en arrondissant au-dessus, j'obtiens finalement un profit sur notre voyage et Chloé acquiert 4800 €. C'est une affaire qui tourne, contente de ma négociation.

Ce week-end, nous redescendons à Paris. Programme : Roland Garros avec des copines et le soir dîner avec mes beaux parents.

A Bientôt,
Chlo & Til