Journal de bord 5/11/2024 Paris nid de notre Amour.

“L'ambition, c'est la source de nos rêves. Cela nous fait penser que nous pouvons être davantage, que nous pouvons être une meilleure version de nous-mêmes.”

~ Mara Catherine Harvey

Chloé travaille toujours intensément à la bijouterie et de mon côté, hier, j'ai entamé mon stage aux Urgences Neurologiques. Mon rôle est d'assister les médecins à la prise en charge en urgence des pathologies neurologiques aiguës : AVC et pathologies neurologies aiguës touchant le système nerveux central et périphérique (crises épileptiques et perte de connaissances, etc.). C'est un peu pour moi me retrouver dans un service où je n'ai aucune expérience… Heureusement, mes connaissances livresques me sauvent ! L'équipe est agréable, le service bien en place. Cela change en comparaison de mon dernier stage…

Ce week-end, notre "Club des filles" s'est réuni. Notre club offre une occasion parfaite de nous retrouver, de consolider nos liens et de poursuivre nos aspirations de vie. Toutes nous avons suivi un parcours distinct. Au fil du temps, notre Club de lycéennes a évolué. Aujourd’hui, nous discutons de l’ambition féminine, des réalités du monde, de la représentation des femmes à tous les niveaux, que cela soit dans notre vie professionnelle comme dans notre vie privée. L’objectif est en fait de se créer une communauté basée sur l’échange et l’entraide, qui permet de se challenger et de grandir. Nous essayons de paver la voie à celles qui voudront suivre nos traces. le tout dans une ambiance chaleureuse…

Jusqu'à présent, nos rassemblements sont présentiels. J'espère cette année organiser des rencontres en ligne autour de thématiques. Cela nous permettra de réintégrer nos expatriées.

 

Au départ, nous souhaitions nous réunir sur le rooftop de l'hôtel The Peninsula, dans le 16e arrondissement de Paris. Une expérience inédite pour nous toutes. Toutefois, le temps est froid en soirée, donc j'ai décidé de changer notre réservation pour le "Bar Kléber" qui se trouve en bas de l'hôtel Peninsula. 

J'ai donc réservé une table pour sept personnes. Quelle erreur ! 

A notre arrivée, la serveuse a tenté de nous faire tenir autour d'une minuscule table dans un coin du bar, puis autour d'une table de quatre puis, finalement, autour d'une table de huit, mais mécontente puisqu'elle perd une place. Cela est de ma faute, comment avais-je osé réserver ? Normalement, ils ne prennent pas de réservations… Sauf que la mienne était confirmée depuis une semaine par un SMS de leur part (qu'elle m'a demandé à voir). 
Des ships et des olives pour l'apéritif dans un palace, c'est un peu limite ! En outre, la fermeture de la porte était difficile, ce qui contraignait l'une d'entre nous à se lever régulièrement pour refermer cette porte désagréable qui laissait pénétrer le froid d'un soir automnal. A un moment, j'ai un petit peu ralé, le barman me répond : «Entre deux verres, un peu de sport offert, n'est-ce pas le summum du luxe ça ? Et si vous n'êtes pas contentes, vous n'avez qu'à aller dans un autre bar. » A première vue, une personne qui ne connait ni son travail, ni les bonnes manières. J'ai adressé un e-mail à la direction… Je n'ai pas trop apprécié

C'est le deuxième hôtel de luxe que nous visitons dernièrement et qui est nettement inférieur à son classement ! Est-ce que l'hôtellerie de luxe n'existerait plus en France ?

 

Parlons des choses positives… Nous avons fait la connaissance de Lady Gragra. Une jeune femme très agréable qui exerce dans une banque en tant que responsable en gestion de portefeuille. Elle vient d'être acceptée et devient membre de notre Club et aussi la doyenne de celui-ci ! Une précision essentielle que je ne pouvais pas garder pour moi. Je suis convaincue qu'en lisant ses lignes, cela va la combler de joie.

Petit jeu : jadis, nous avions toutes un pseudo drôle que nous utilisons sur un tchat. Je vous les donne. A vous de trouver qui est Pamplemousse Rose (qui a dû en créer un même si le tchat n'existe plus), qui est Chloé et qui je suis ?

1) Sandra Geffroy, 2) Berthe Zéprofit, 3) Blanche Adécoupé, 4) Fidel Cashflow, 5) Tom Égérie, 6) Daisy Draté, 7) Lili Coptère. Nous avions également trois autres membres : Clémence, Alix, Anne. Nos expats. Elles vivent aujourd'hui trop loin pour venir à nos rendez-vous (San Miguel de Tucumán (Argentine), Cambera (Australie), Torrance USA (Californie). Nous les gardons pour toujours dans nos cœurs et nous avons la chance de les avoir régulièrement par e-mail et téléphone. Leurs pseudos : Colette Stérole, Sasha Touille, Josée Paldir.

 

Les filles nous ont par la suite interrogées sur notre projet expatriation en Suisse, et si Paris ne nous manquera pas ?

Nous allons vous présenter et essayer de vous vendre notre Paris à Chloé et moi.

Paris se démarque grâce à son passé et à sa richesse muséale et culturelle, qui est l'une des principales d'Europe. Etant donné que Chloé et moi sommes toutes les deux passionnées d'art, de musées, d'expositions et de conférences, il est fort probable que tout cela nous manquera. Paris avec des musées renommés tels que le Louvre (le Musée par excellence de Paris, où nous laissons tous nos souvenirs d'enfance ICI), le Musée d'Orsay (un musée que j'apprécie pour la disposition latérale et l'organisation des salles qui nous permet d'apprécier sans stress et calmement les expositions). En outre, la luminosité qui éclaire la galerie principale et l'atmosphère paisible en font un lieu très particulier).

Parmi les autres, on retrouve le Centre Pompidou, le Musée Picasso, le Musée Rodin, le Musée de Montmartre (portant sur Renoir), le Musée du Petit Palais, le Palais de Tokyo où Chlo et moi avons visité de nombreuses expositions très intéressantes, notamment au Musée d'art moderne situé dans l'une des ailes du Palais de Tokyo, et bien d'autres encore, je ne vais pas vous faire la liste. Si vous n'êtes pas familier avec les musées, il y a le Musée des Illusions. Au sein de ce musée, vous passerez un agréable moment à vous étonner de la capacité de vos sens qui vous trompent. Comme son nom l'indique, le Musée des Illusions se concentre sur les phénomènes optiques et les défis intellectuels. Il est facile d'accès, ce musée est idéal pour les jeunes qui ne possèdent pas cette culture du musée, et pour les autres, c'est toujours un moment très distrayant.

La ville est également réputée pour son caractère romantique, avec ses cafés-terrasses si agréables, sa cuisine raffinée et ses balades paisibles le long de la Seine. Nous promenant Chlo et moi, comme si nous étions seules au monde, créant des souvenirs mémorables en s'abandonnant au rythme des pas complices au gré du vent. Nous ne sommes pas encore parties que nous ressentons déjà la nostalgie de cette ville exceptionnelle, de ce Paris de notre jeunesse, de ce Paris, nid de notre Amour.

Malheureusement, le tableau est altéré par cette violence urbaine, cette insécurité constante avec ses gens des cités (Hey Mamzelle, j'vous trouve très jolie !), ses gens du voyage (Donne moi s'illl te plaiiiit...), et les fous, que vous pouvez rencontrer ici ou là. A cela s'ajoutent les vols, les agressions, la drogue, la prostitution et les trafics divers, ce qui vous donne une idée des émotions et des inquiétudes que peuvent éprouver deux jeunes femmes résidant à Paris en 2024. Je ne vais pas vous parler de l'insécurité dans les transports en commun, car je ne les utilise pas, mais la presse nous rapporte des événements bouleversants. Il est évident que nous vivons dans un arrondissement de Paris extrêmement sécurisé, c'est peu dire…

Une politique catastrophique, des taxes injustifiées, des salaires indécents et notre pays se transforme en un endroit irrespirable et surtout un obstacle pour construire un avenir pérenne, agréable et paisible.

Mon point de vue sur la France actuelle : La France se disloque, elle se meurt, elle se décompose comme un fruit pourri de l'intérieur. Il faut désormais s’interroger sur la pertinence de la politique menée depuis des décennies en France. Quand l’obscurité s’installe, il faut chercher quelques rayons de lumière et s’en servir pour éclairer son chemin. Or une France léthargique et immobile pourrait bien se retrouver au centre de la prochaine crise de la zone euro.

A la tête de la nation, des individus malhonnêtes. La misère s'installe, des Français qui ne s'en sortent pas ou plus et qui sont condamnés à vivre des existences au rabais. Avec dans les rues des scènes apocalyptiques pendant les manifestations, les gilets jaunes, puis les cheminaux, les boulangers, les contrôleurs de train, les raffineurs, etc. et même les sans papier (là je croyais faire un cauchemar, mais non c'est bien réel !). Quelle communauté va défiler dans la rue demain pour exulter sa colère ? Apparaît aujourd'hui le syndrome de la peur : Peur du chômage, peur des pannes de courant, peur de manquer de produits de première nécessité, peur de ne pas s'en sortir, peur du lendemain, peur de la guerre, peur de la mondialisation, peur de son voisin, peur du déclassement, une angoisse généralisée qui se répand dans toutes les couches de la société. La France a perdu toute confiance en sa capacité à affronter les défis de demain. Ici, c'est un pays noir et triste, un pays sans joie, sans ressort, une France à l'agonie. On croirait lire les prophéties bibliques de l'Ancien Testament. La France va être plongée dans le noir, le pain viendra à manquer, les hôpitaux s'écrouleront, les universités dépériront, les eaux de la Seine se changeront en marais putrides… Personne n'en réchappera… Mais en sommes-nous si éloignés aujourd'hui ?

Les derniers gouvernements français cumulent crapuleries et incompétences. En matière de gouvernants, il a de tout temps existé des escrocs ou des incompétents, la criminalité imputable à certains chefs d’État a atteint ces dernières années des niveaux dignes des tyrans de l’Antiquité, mais avec le gouvernement actuel fait de politiciens incapables, cela ouvre la voie aux individus de la pire espèce ou à ceux qui sont le moins outillés pour gouverner.

La France nous démontre que lorsqu’un cancre se hisse à la fonction de président d’un pays, cela ne fonctionne pas ! (ça alors...) Nous avons affaire à des comportements suspects proches des agissements délictueux ou criminels qui ne sont plus individuels, opportunistes et sporadiques, mais collectifs, systématiques, stratégiques et permanents. Il s'agit d'un système qui bénéficie de la complicité de tout le haut de la pyramide du pouvoir, sciemment organisé dans le but de s'enrichir, et les fortunes ainsi amassées servent à se maintenir au pouvoir, même si le pays est à deux doigts de la banqueroute…

Je refuse, je ne veux pas m'inscrire dans ce système et je ne veux en aucun cas être impliqué dans une quelconque malversation. Je suis reconnaissante envers le Seigneur de ne pas jouer un rôle important dans le pays de mes ancêtres. Je ne manquerai donc à personne. Cela me donne toutes les latitudes de pouvoir quitter ce pays que je ne me reconnais plus, où les valeurs de la République de nos ancêtres ont évolué, disparu à jamais. Cette France devient à mes yeux un fardeau à porter, un réel boulet au pied.

En Suisse, la simple question « D'où venez-vous ? » devient complexe et sensible. En fin de compte, ma chérie déclare que nous sommes toutes les deux Franco-américaines. Pourquoi dit-elle ça ? Comme si elle ressentait de la honte d'être française ? Comme si elle avait des craintes d'être rejetée (en psychologie, la honte est un mélange de crainte et de colère) de ne pas être appréciée ou moquée en raison de ses origines, de sa filiation, de la peur du regard social. Évidemment, ces émotions négatives causent de la douleur et peuvent avoir des répercussions douloureuses, voire devenir destructrices. Les émotions qu'elle éprouve entraînent un manque d'estime et de confiance en elle, ce qui ne nous convient pas, ma chérie n'en a pas de trop.

La réaction des gens est également étonnante : Américain, c'est génial, Français, ça craint ! Aujourd'hui, la renommée du Français à l'étranger est très mauvaise. Si vous ne le saviez pas, les Français sont connus pour leurs impolitesses, être râleurs, pour leur fainéantise, être agitateurs et créateurs de rébellions au sein des entreprises. Ils sont également connus pour leur colère, leur fanfaronnade, leur non-respect des lois et des règles en vigueur dans le pays où ils se trouvent, leur saleté : jet de détritus partout, leur manque d'hygiène : un Français ne se lave pas, et enfin, pour terminer en beauté leur radinerie.

Absolument personne de raisonnable ne souhaite porter un tel costume !

Je possède plusieurs imperfections, mais je ne suis pas raciste. Il est évident que nous ne pouvons pas adhérer à de telles généralités, à de telles inepties. Nos multiples origines, notre héritage génétique, culturel et éducatif, ainsi que nos expériences de vie constituent notre identité. A la différence de ma chérie, je ne ressens aucune honte concernant ma partie française, mais je dois admettre que je suis peut-être un peu "vieille France", et que l'atmosphère générale qui régnait dans le pays de mon enfance a disparu. La France est devenue au fil du temps un autre Etat, un autre pays. Avec le temps, nous bâtissons notre propre histoire, emmenant avec nous des éléments des cultures locales que nous croisons et que nous apprécions. En tant que personne expatriée, je suis ravie de voir que nous allons continuer à progresser tout au long de notre vie. Certains amis ou connaissances nous posent maintenant des questions sur la Suisse, avec le célèbre pique entre la neutralité et le nazisme. Je suis opposée au nazisme, tout comme à l'extrême droite, et je ne prétends pas non plus me rendre dans un pays idéal. Quelques exemples de questions qui deviennent des Marronniers : Pendant la Seconde Guerre mondiale, comment la Suisse a-t-elle agi envers les réfugiés et les fonds placés dans les banques ? Quelle était la situation des Juifs refoulés aux frontières ? Quelle était l'importance de la place financière suisse ? Qu’en était-il du transit ferroviaire et du travail forcé en Allemagne pour le compte d’entreprises suisses ? Etc.

Qu'est-ce qui s'est passé en Suisse de 1941 à 1945 ? Je n'en ai aucune idée, je ne suis pas historienne. Vous exposez ce qui relève de l'histoire ou des mythes d'après-guerre. J'en ai aucune idée, sincèrement. Nous ne sommes pas intéressés par la Suisse d'hier, mais plutôt par la Suisse d'aujourd'hui, comme nous préférions la France d'hier plutôt que la France d'aujourd'hui. La bonne image d’un pays est tout à la fois une réalisation et un actif, mais également une responsabilité en cette période trouble. La Suisse bénéficie d'une image attrayante et stable sur le plan politique et social, ce qui lui permet de s'imposer à nos yeux.

 

Quoi qu'il en soit, nous partons pour une période de cinq ans, pendant laquelle je pourrai faire mon doctorat et ma spécialisation. Le temps nous permettra de déterminer ce que Chlo et moi souhaitons faire ultérieurement, que ce soit pour nous installer définitivement en Suisse ou pour revenir à Paris ou nous établir ailleurs. New-York n'est pas exclue.

 

Avant tout ça, nous allons sans doute faire de nombreux allers-retours Paris-Lausanne pour notre installation lausannoise…

Ce soir, je vais voter pour Kamala Harris, de toute manière, peu importe qui, sauf Trump. Il nous reste plus qu'à prier pour le meilleur et nous preparer au pire.

 

Bonne semaine à vous tous,

A Bientôt,
Chlo & Til